Après le départ de Mark Jansen, guitariste et surtout mentor du groupe (qui oeuvre maintenant pour Epica) et la sortie du EP Exodium qui nous avez un peu laissé sur notre fin, After Forever était attendu au tournant. Avec Invisible Circles, les hollandais nous proposent un concept album, un exercice perilleux qui peut être très réussi comme très décevant. Ici il s'agit du récit de l'enfance (plutôt pas rose) d'une jeune fille qui va reproduire les erreurs que ses parents auront commis, d'où l'idée de cercle. Un sujet a priori pas follement original, mais qui est assez bien traité.After Forever ouvre le bal avec Childhood in Minor une intro alléchante mélant voix d'enfants et sonorités "boîte à musique", (déjà vu mais toujours agréable) qui débouche sur un titre puissant où l'on retrouve avec plaisir la voix de Floor. Dès les premières mesures on sent une évolution par rapport au précédent album : les guitares sont plus présentes, ainsi que le rythme, bref, Invisible Circles est plus heavy. 3ème titre Between love and fire, la voix gutturale du guitariste fait son apparition; mais là, ce que l'on avait cru entendre dès le titre précédent se confirme, Floor chante fort. Un peu trop peut-être. Sa voix limite criarde nous laisse dans le doute, heureusement qu'elle nous laisse parfois entendre quelques envolées lyriques. Apparait également dans ce titre un dialogue, plutôt bien intégré, le premier de l'album, et oui c'est aussi ça les albums concept. S'en suit Sins of Idialism, dans la ligné de Between love and fire. Puis Digital Deceit, dont la mélodie manque un peu d'originalité (pas franchement ma préférée) et, tout en contraste, un titre plutôt chouette Eccentric, que j'affectionne tout particulierement, voix- piano, et oui on dira ce qu'on voudra, la simplicité, ça a du bon. C'est alors que voilà Trought Square Eyes qui nous replonge dans les sonorités arabisantes si chères à After Forever (et à nous, si, si), finalement, les hollandais restent fidèles à eux-même. Le titre suivant, Blind Pain, manque un peu de mélodie mais à le mérite d'être puissant et sombre, bref, sympathique. 9ème titre, Two sides, qui après une intro électro qui me fit grimacer, révèle un travail interressant sur les choeurs et ouvre la voie à Victim of Choices morceau aux accents classiques. Et là oh surprise nous découvrons avec Reflections quelque chose qu'After Forever n'avait jamais tenté auparavant : un solo de guitare. Un petit solo, mais un solo tout de même. Invisible Circles s'achève sur Life's Vortex, conclusion moraliste de l'album : les enfants reproduisent le schéma de leurs parents, la boucle est boucléé. Globalement, ce dernier album est moins grandiloquent que ses prédécesseurs, les arrangements symphoniques s'intègrent beaucoup mieux, il y a un réel travail sur les voix ainsi que sur la technique de jeu mais l'on regrette après coup qu'After Forever ait découvert les joies des guitares puissantes; la puissance, c'est bien mais pas au détriment de la sensibilité et de l'ambiance. Et l'ambiance c'est justement ce qui manque à Invisible Circles, en partie à cause de certains dialogues qui arrivent un peu comme un cheveux sur la soupe et qui nous coupent dans l'élan mais aussi à cause de la nouvelle voix de Floor, techniquement irreprochable mais procurant beaucoup moins d'émotions. Notons cependant la belle performance du guitariste Bas Maas, qui dans 3 titres Between Love And Fire, Two Sides et Reflections nous fait part de sa belle voix claire. Cet opus reste néanmoins une très bonne production qui regorge de bonnes idées et fait partie de ces albums qu'il faut écouter plusieurs fois pour les apprecier pleinement.ContessaLine up :Floor Jansen : chant Bas Maas : guitare Luuk Van Gerben : basse Sanden Gommans : chant + guitare André Borgman : batterie Joost Vanden Broek : clavier