Mejor Morir En Pie

Tierra Santa, avec 9 albums en 9 années d’existence, fait clairement figure de référence dans le métal espagnol, scène plutôt confidentielle si l’on regarde d’autres pays européens, notamment scandinaves, mais néanmoins talentueuse. Avec également Magö de Oz comme autre figure de proue, les ibériques portent bien haut l’étendard rouge et jaune avec un heavy métal de grande classe, chanté en espagnol bien entendu, et ce nouvel album, Mejor Morir En Pie, perpétue la tradition musicale du groupe.

Il est vrai que Tierra Santa « souffre » en quelque sorte de la concurrence avec Magö de Oz, qui possède une notoriété plus grande en dehors de l’Espagne tout au moins avec une musique plus tournée vers le folk, mais cela n’enlève rien à leur talent. En pratiquant un heavy métal assez traditionnel, classique et efficace, avec la particularité d’avoir un chant uniquement en espagnol, Tierra Santa fait mouche avec cet album.

Après quelques écoutes, on a toujours le même plaisir à écouter et réécouter les refrains accrocheurs de ce Mejor Morir En Pie. Car il s’agit avant tout de plaisir lorsqu’on écoute cet album. Loin des pérégrinations technico-mélodico-progressivo-métalliques de nombreux groupes actuels, les espagnols jouent vraiment la carte de la simplicité et du cœur, et ça se ressent véritablement quand on écoute cet album. Les structures des chansons sont minimalistes et classiques, avec des refrains conventionnels mais qui sont plaisants à écouter, qui nous font secouer la tête d’avant en arrière sans nous en rendre compte, le son est typé années 80, très riche sans être très puissant, mais c’est surtout le chant espagnol qui donne tout le volume à la musique de Tierra Santa. On le répète assez régulièrement, mais c’est vrai que l’espagnol, avec ses sonorités riches et dansantes, s’additionne parfaitement avec la manière de composer des ibériques, d’autant plus que Angél possède un très bon vocal, puissant et harmonique, qui sait aussi monter dans les aiguës quand le rythme s’accélère.

Et tout ce mélange donne de très bon titres, comme Nunca Te Alejes De Mi, dont l’introduction est un hommage à peine masqué à ACDC ou encore Un Grito En El Aire, avec des ajouts piano du plus bel effet, qui apporte un côté mélancolique aussi inattendu qu’intéressant. Globalement, l’album est très homogène, aucune chanson n’est vraiment faible, les ambiances sont bien travaillées, mises en valeur par un son de bonne qualité. Et c’est de cette homogénéité dont découle la principale critique que l’on pourrait formuler sur Mejor Morir En Pie : avec des chansons qui durent toutes entre 3.00 et 4.30 minutes, l’album se révèle quelque peu linéaire, presque formaté, et on aurait aimé une petite prise de risque supplémentaire, en nous proposant par exemple une chanson un peu plus longue.

Mais franchement, difficile de bouder ce plaisir avec cet album. Malgré cette linéarité, Mejor Morir En Pie reste un album frais, mélodique, puissant par certains aspects, et qui peut s’écouter sans modération, avec un plaisir toujours renouvelé à chaque écoute. Il prouve en tout cas tout le bien que l’on pensait de Tierra Santa, groupe ô combien talentueux, et qui mériterait une reconnaissance plus grande sur la scène métal. Ça viendra, soyons-en sûrs.