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Certains albums nous transportent dès la première écoute. D'autres, au contraire, nous ennuient rapidement et deviennent une véritable purge, au point qu'en bon chroniqueur malicieux, on jubile à l'avance sur la chronique assassine que l'on va écrire. Enfin, il existe une troisième catégorie d'albums, qui sans nous décevoir complètement et proposant de bons moments, ne nous enthousiasment pas autant qu'espéré et nous laissent un sentiment plutôt mitigé.

C'est le cas de la dernière livraison des allemands de Xandria qui s'inscrit pour moi dans cette dernière catégorie. Attention, "Sacrificium" est loin d'être mauvais et on est loin du ratage, mais je ne retrouve pas cette magie et cette puissance qui se dégageait de "Neverworld's End", son prédécesseur. Et, malgré de nombreuses écoutes, je n'arrive pas à être pleinement convaincu et passionné, parler de déception serait un peu fort, l'album possédant quelques bons moments et nous le verrons plus tard mais le niveau du précédent album n'est pas atteint, la barre étant sans doute trop haute.

Pourtant, ce sentiment mitigé n'a rien à voir avec le changement de chanteuse. Si j'avais certes était déçu d'apprendre le départ après seulement un album de Manuela Kraller, tant sa prestation était de haut niveau, je dois avouer que le choix de Dianne Van Giersbergen, également chanteuse de Ex-Libris (et qui n'a rien à voir avec Anneke Van Giersbergen), est plutôt judicieux. Celle-ci évolue dans le même registre que Manuela, chante plutôt très bien et s'intègre parfaitement à la musique du groupe, qui je le rappelle, propose un métal symphonique influencé par le Nightwish période Tarja.
Non, le problème venant plutôt de certaines compositions qui ont du mal à me surprendre et à me passionner. Je le répète encore une fois, rien de honteux, mais certains titres sonnent comme du déjà entendu, non seulement pour le style pratiqué, mais par rapport au dernier album. Je m'explique, par exemple, l'enchaînement «Nightfall» - «Dreamkeeper» fait fortement penser à l'enchaînement «Valentine» - «Forevermore» du précédent album, surtout que les titres se trouvent à la même position sur l'album ! Ces deux morceaux illustrent bien ce que j'essaye de vous expliquer, s'ils sont efficaces dans leur rôle de single simple et accessible, ils souffrent inévitablement de la comparaison avec leurs prédécesseurs et de ce côté déjà entendu.
De même, l'album souffre d'une seconde partie moins efficace et inspiré. Les structures se répètent, le rythme baisse d'un cran, et si on ne peut néanmoins pas qualifier «Little Red Relish» ou «Our Neverworld» de ratés, on ne peut pas se débarrasser de cette sensation d'avoir déjà entendu ces refrains ailleurs. De même pour «Sweet Atonement» ballade piano-voix mollassonne, qui offre une conclusion moyenne à l'album.

Malgré ces reproches, l'écoute reste agréable et l'album dispose tout de même de quelques belles réussites. La première partie est plus convaincate et réussie donc, plus dynamique dans son ensemble et comporte les meilleures compositions. Avec la chanson «Sacrificium», le groupe montre qu'il sait toujours composer de longs titres épiques, façon «The Nomad's Crown». Le rythme est agressif, les choeurs puissants, et les diverses parties dont des parties narrées et un passage instrumental réussi nous mettent dans l'ambiance. Idem pour «Until The End», très efficace et entêtant grâce à un tempo soutenu, un refrain réussi notamment grçace à l'utilisation de sonorités discrètes sonorités celtiques. On les retrouvera également sur «Temple Of Hate», meilleur moment de la seconde partie de l'album et sur l'excellente «The Undiscovered Land», power-ballade à la puissance montant crescendo, qui offre là aussi une vraie ambiance et nous fait voyager rappelant les plus belles réussites de Nightwish («Creek Mary's Blood» en particulier).
Citons également «Stardust» et «Betrayer» qui, s'ils rappellent parfois  «The Lost Elysion» ou «Soulcrusher», n'en restent pas moins de bons titres, notamment le second grâce à un côté plus sombre et un break plus agressif.

Alors au final que conclure de ce sixième album de la formation ? S'il reste au dessus des quatre premières réalisations du groupe, il offre néanmoins un aspect plus convenu, moins surprenant que son prédécesseur, disposant de certaines redites par rapport à celui-ci et avec une seconde partie d'album moins inspirée que la première. Néanmoins l'écoute reste conseillée, en particulier si l'on est un mordu du style pratiqué ou si l'on a tout simplement pas écouté le précédent album, auquel cas on peut rajouter un point à la note finale. Pour résumer, le principal problème de ce "Sacrificium", c'est "Neverworld's End" qui lui reste supérieur et plus mémorable et rappelle à quel point il est difficile de faire oublier un si bon disque.

0 Comments 25 avril 2014
Whysy

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