Steel

Carrément.
Note maximale et petit cœur Bisounours.
J’ai donc utilisé en totalité l’arsenal mis à ma disposition par Heavylaw pour signifier à quel point la rondelle mâchouillée par ces jeunes ogres finlandais avait fait du bien à mes petites noreilles, petites noreilles dont je prends le plus grand soin en les entretenant uniquement avec du décibel de premier choix.
10/10 sera par conséquent la note du plaisir que j’ai à écouter et réécouter ce STEEL, et non la note qui reconnaît et encense un chef d’œuvre. Encore que… qualifier ainsi un album qui réussit à ce point à synthétiser la quintessence du heavy et du power à la teutonne ne me paraît pas trop excessif, finalement.
Petit rappel historique: Le groupe au nom complètement super bien originalement imaginé de BATTLE BEAST est né en 2008 à Helsinki. Il n’a cessé depuis lors de remporter une tripatouillée de prix lors de festivals, concours ou radio crochets qui leur permirent de s’équiper, de tourner et enfin d’enregistrer ce premier opus. Avec un tel bagage scénique, ce sont des bêtes de guerre déjà bien endurcies qui ont investi les studios Sonic Pump. Et aux portes de ceux-ci, une armée de metalwarriors attendant fébrilement la concrétisation de tous les espoirs mis en ces jeunes prodiges.

D’entrée, le titre au nom complètement super bien originalement imaginé de ENTER THE METAL WORLD pose les bases du seul concept qui émergera de ce skeud brûlant: le claquage de beignet.
Riff et guitares imposent déjà un headbanging tonique et convivial, vous collent illico les fesses dans le petit train qui vous emporte tout échevelé sur les montagnes russes du METAL WORLD, et, première surprise, le chanteur qui s’époumone pardessus vos épaules et vous empoigne par le col de votre Tshirt pour vous éviter d’être bêtement éjecté dans les virages… est une chanteuse! Elle screame sans complexe comme le meilleur des screameurs tout dégoulinant de testostérone, et quand sa voix se fait plus tendre, comme par exemple lors d’un break dans SHOW ME HOW TO DIE, brrrrr, et bien, je veux bien tenter avec elle le saut du petit train, sans parachute, depuis le sommet de la plus haute des montagnes!
Sur le plan instrumental, si les claviers sont bien là, délivrant discrètement une certaine profondeur bienvenue ou un apport mélodique sporadique, ce sont bien les deux guitares qui se taillent la part du lion. Faisant fi d’une sobriété qui ne serait que la porte ouverte à un ennui toujours possible quand, soyons franc, on n’invente rien de bien nouveau, elles alignent sans faiblir riffs de déménageurs aux propriétés anti-neurasthéniques immédiates et soli enthousiastes, inspirés, sans pour autant nous coller l’indigestion auditive.

Ils sont venus, ils sont tous là. ACCEPT et son heavy affuté comme une lame, fortement teinté de hard rock sur JUSTICE AND METAL. MANOWAR , son heavy épique et ses chœurs guerriers sur BAND OF THE HAW. GRAVE DIGGER hante ARMAGEDDON CLAN par le biais d‘un chant mâle écorché. FREEDOM CALL qui prête un refrain le temps d’un STEEL qui, pour le reste, lorgnera plutôt encore une fois du côté d’ACCEPT. PRIMAL FEAR, que je place en tête de la mêlée, sans doute parce que la voix de Nitte VALO me fait terriblement penser à celle de Mat SINNER, son alter ego masculin pour le coup. J’ai pensé à Piet SIELCK, aussi. Pas vraiment parce que l’ombre de IRON SAVIOR ou de SAVAGE CIRCUS plane réellement sur ce STEEL, mais plutôt à cause du goût prononcé qu’a toujours eu le cher homme pour le refrain qui fait mouche.
Je ne prétends pas dresser une liste exhaustive des groupes auxquels on pourra penser à l’écoute de l’album. Nous sommes quand même un peu aussi dans le domaine de la subjectivité, et libre à vous de penser à qui vous voudrez en «  reconnaissant » ici un riff, ailleurs une ligne mélodique ou un solo de gratte. J’ai pensé à LORDI sur le refrain de SHOW ME HOW TO DIE, mais peut-être serai-je le seul à penser aux divins monstres!

Plus intéressant, j’ai parlé de refrains qui font mouche. Mission accomplie. 11 titres, 11 refrains mémorables. 11 titres, 11 hits. Faire mieux n’était plus humain. L’efficacité avant tout. Les guitares font l’ouverture, initiant le rythme immédiatement responsable de l’agitation caractérisée de vos structures capillaires dans le mouvement dit du «  balai d’essuie-glace ». Le couplet fait monter la sauce, et c’est déjà le refrain fédérateur scandé à plusieurs voix, auquel il n’est pas rare que l’organe incandescent de Nitte réponde, puis solo de guitare, et on remet ça. Efficace. Et jouissif.
Mais si BATTLE BEAST n’a pas cherché à compliquer inutilement sa musique, celle-ci n’est pas exempte de petits plus qui en augmentent alors la durée de vie.
Dans BAND OF THE HAWK, la prestation d’un chanteur qui a oublié de prendre sa petite cuillère de miel pour s’adoucir la voix renforce bien l’aspect guerrier de la compo.
Les chœurs tout en ooooh ooooh ooooh et hors refrain de ENTER THE METAL WORLD.
Claviers particulièrement actifs sur DIE-HARD WARRIOR au service d’un riff particulièrement dévastateur, et come back du monsieur qui chante avec une grosse voix de warrior.
Le breakdown de SHOW ME HOW TO DIE ouske la voix de Nitte se fait toute gentille et me fait fondre comme un paquet de margarine en plein soleil…
La power ballad SAVAGE AND SAINT qui vient fort à propos ralentir le rythme mais pas notre tension artérielle.
Retour des claviers qui riffent en lieu et place des guitares sur IRON HAND. Morceau qui multiplie les changements de rythme et qui permet encore une fois à la cruelle Nitte de faire sa voix de coquine toute tendre rhalala.
Bon, en proposant une musique plus ou moins heavy, plus ou moins power, plus ou moins épique, plus ou moins heavyrock; BATTLE BEAST varie les plaisirs, évite la redite et nous épargne même la plus infime particule de lassitude.

Tuerie n°1: VICTORY
Production: Nickel de chez chrome.
Génie compositeur: Anton Kabanen

Et maintenant, le moment tant attendu du résumé:
Originalité: 0/10
Fun: 10/10
Mocheté kitchissime de la pochette: 10/10
Nom de groupe qui ressemble à un nom de jeu vidéo: 10/10
Textes heavy metôôôôl: 10/10
Une fille au moins dans le groupe: 10/10
Finlandais: 10/10
J’arrondis au nombre supérieur, et vous voyez bien que mon 10/10 tombe pas du ciel, quand même.