Arcturus nous vient tout droit de Scandinavie. J’entends déjà les mauvaises langues dire « encore un groupe de black ». C’est pas tout à fait faux d’ailleurs. Car effectivement si Arcturus vient de la scène black, il a subit moultes transformations avant d’en arriver à The Sham Mirrors. A ce point qu’aujourd’hui nul ne saurait ranger ce groupe dans une catégorie bien définie. Nous avons la base black présente à travers la batterie frénétique de Hellhammer , mais aussi du prog de par la structure abracadabrante des morceaux, sans oublier les claviers symphoniques, les samples electro et la voix claire… cette voix qui vient d’un autre univers. Ca peut vous paraître compliqué. Mais vous êtes encore loin de la réalité. Il faut ajouter que Arcturus évolue dans un monde définitivement futuriste. Ce que l’on entend à travers The Sham Mirrors n’a jamais été fait, les influences du groupe ne sont que de vieux souvenirs que le géni expérimental est venu dépasser. Cette formation grouille de musiciens excellents à tous niveaux : technique, musicalité, imagination débordante, et surtout, pas de limites. Un très bon parolier également, plein de sarcasme, de cynisme et d’humour ce qui est une performance remarquable pour un groupe qui vient du black (là c’est moi la mauvaise langue).
Le premier titre résume parfaitement l’album : le synthé est surpuissant, la mélodique diabolique, les breaks surprenants, la voix envoûtante (bien qu’elle soit sous mixée). Nightmare Heaven est le titre le plus ambiant de l’album, quasi instrumental même : le synthé est roi, bâtissant une succession de mélodie originales avec en fond, de temps en temps, un petit solo de guitare. On enchaîne avec Ad Absurdum, morceau très honnête, mais il y en a toujours un moins grandiose que les autres. Pour moi, c’est celui là. Collapse Generation dégage une puissance inouïe où l’on peut apprécier le jeu ébouriffant du batteur (qui soit dit en passant n’est autre que le batteur de Mayhem). Les chœurs viennent ensuite booster tout ça se mêlant au rythme. C’est assez hallucinant. Vient ensuite Star Crossed et sa sympathique intro classique au piano laissant éclater toute la virtuosité de Steinar Sverd Johnsen. Radical Cut est un peu mon chouchou. Ce titre démarre sur les chapeaux de roues pour finir tout en beauté, soutenu tout du long par la voix guturale de Ihsahn, chanteur de feu Emperor. Et pour finir, le morceau le plus tordu qu’il m’ai été donné d’écouter jusqu’à maintenant : For To End Yet Again. C’est une sorte de démo fulgurante, un mélange de toutes les influences mais étrangement, c’est cohérent.
Bien sûr tout est tellement complexe sur cet album q’une brève description des titres ne vous donneras qu’un pale reflet de la réalité. Gardez toujours en tête que The Sham Mirrors ne cesse de rebondir, d’avancer, de se retourner, de changer de rythme, de changer d’avis. Les oreilles les plus sensibles vont saturer. Les autres découvrirons une source d’inspiration sans fin.
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