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Tyranny

Voilà encore un groupe qui mériterait d’être mieux connu.
Les américains de Shadow Gallery nous servent un métal symphonique et progressif  qui, comme son nom ne l’indique pas, n’est pas du tout indigeste. Mélangeant technique et émotion (et même poésie, n’ayons pas peur des mots), Shadow Gallery se hausse au niveau des Symphony X (tout en étant moins axés sur le classique) et autres Dream Theater (mais en moins technique, merci).
Tiranny est un concept album racontant l’histoire d’un homme qui découvre que l’industrie dans laquelle il travaille fournit des armes pour les conflits du  Moyen Orient (on est bien loin des chasseurs de dragons et des licornes enflammées habituellement évoqués dans le style). Suite à cette découverte, il démissionne, traverse une période pas facile et finit par rencontrer une femme sur le net qui, avec la religion, l’aidera à reprendre goût à la vie. A priori, pas très follichon  comme histoire mais soulignons la bonne idée de traiter le récit en attribuant un morceau pour chaque mois de l’année (enfin à peu près, puisqu’il y a 14 morceaux…)

Tyranny nous propose des climats envoûtants, avec des claviers déchirants et d’une grande technicité (mes respects à Gary Wehrkamp, ainsi qu’à ses nombreuses mains) et des choeurs magiques, typiquement Shadowgalleriesques si j’ose dire. Mais aussi de magnifiques morceaux à faire pleurer dans les chaumières avec un travail sur l’acoustique intéressant (Brocken, Christmas Day, Spoken Words en duo avec une voix féminine) sans oublier des pièces beaucoup plus toniques avec les solos de Brendt Allman dans la plus pure tradition du guitar-hero qui en balance plein la vue  .Le chanteur, Mike Baker, dosant puissance et finesse est remarquable également.
Dans tout les cas, se succèdent 74 minutes de mélodies toujours bien inspirées, bien construites et entêtantes, bref, des tubes en puissance.
Notons qu’un invité de marque a fait l’honneur d’apparaître sur un titre de l’album : James Labrie qui joue le rôle du père du héros dans Brocken (pas longtemps puisque son personnage meurt aussitôt après). À noter aussi la présence de DC Cooper (ex-Royal Hunt, Silent Force) sur le titre New World Order.

J’ai beau chercher je ne vois pas grand-chose à leur reprocher à part peut-être le manque d’intérêt que la production semble porter à la batterie qui manque de puissance tout au long de l’album.
En fouillant bien on peut aussi remarquer que le côté esthétique n’est pas franchement le point fort de Shadow Gallery; jaquette moyenne, livret minimaliste, sans parler du look des 6 américains : assez drôlesque (mais cela ne nous regarde pas).
Le vrai problème de cette formation reste finalement qu’elle n’est pas très productive, il faut dire qu’aucun des membres ne vit des recettes de Shadow Gallery et que tous conservent un emploi en dehors de la musique. Ce qui force d’autant plus le respect.

Line up :
Mike Baker : chant
Brendt Allman : guitares
Joe Nevolo : batterie
Carl Cadden-James : basse
Gary Wehrkamp : claviers, guitares
Chris Ingles : claviers

0 Comments 29 août 2004
Whysy

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