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Blood Alliance

«Nouvel album, nouveau chanteur, et arrivée d'un second guitariste».

Le monde du power metal vient de basculer dans le chaos car oui, et c'est un drame pour un grand nombre d'entre vous (je te pointe du doigt, toi, amateur de voix de chanteur italien qui monte dans les aigus plus vite que son ombre), car le célèbre (question de point de vue) Alessio Garavello (what else ?) n'est plus pour ce nouvel opus des britanniques … Tragédie, rage, drame, colère, pleurs, désespoir, les réactions sont multiples, et par désespoir, hommes et femmes mettent à feu et à sang la capitale du power, sous les yeux attristés de son roi, le grand Timo ... (je viens d'apprendre à l'instant qu'il a été destitué depuis qu'il ne sait plus rien faire de bon) Fabio.

Pris de panique et, surtout, inquiet pour son tranquille royaume où l'on aime se livrer à des combats de solos de guitare ou a des concours entre chanteur italien et chanteuse lyrique, le monarque tenta de lancer à l'assaut trois groupes de chevaliers capables de calmer l'affreux carnage qui secoue ses bonnes terres.
Les premiers fougueux gaillards se lancent, avec de beaux destriers blancs, venant tout droit d'Italie, ils se nomment Vexillium et arborent des kilts. Malgré un combat fougueux, rien n'y fait, et son «The Wandering Notes» ne suffisait point à calmer la rage de la peuplade. Aussi finirent-ils dévorés par les gueux.
Les seconds, eux, débarquent de Norvège avec un look plus … cavalier. Déterminés et menés par une belle demoiselle, Highland Glory se lança à l'assaut de la cité en feu … pour au final fuir tels des lâches, leur arme «Twist of Faith» n'ayant que partiellement convaincus, la dame savait y faire mais le reste n'a pas suivi.
Ainsi arrivent les troisièmes guerriers, eux, en provenance de l'Autriche, ils se nomment Serenity et pensent pouvoir calmer les ardeurs par du romantisme et de l'eau de rose. Triste sort qui attendait nos amis et leur «Death & Legacy», mais les diseuses de bonne aventure étant interdites par la convention de 1280 d'utiliser des termes salaces, j'épargnerais à vos yeux la lecture de la fin des pauvres jeunes hommes.

Lorsque tout espoir semble perdu, surgit alors ceux que l'on attendait plus … ils viennent du Royaume-Uni et sont prêts à rentrer dans l'arène pour rétablir ordre et justice. Voici les héros que l'on croyait disparus depuis que leur charismatique meneur s'est fait la malle pour épouser l'espagnole Ailyn (la suite dans le magazine Closer du mois). Mais alors, qui donc chevauche l'étalon du leader, le grand noir puissant qui fend l'air ? Une fois le heaume relevé, le visage de Chity Somapala se fit entrevoir du souverain plein d'allégresse soudainement. «Victoire, victoire», s'écria-t-il, «sauvez mon royaume avec votre nouvelle offrande, je vous en supplie !».

Émus par les larmes de l'homme, c'est donc avec un «Blood Alliance» que les jeunes gens livrent bataille. Très vite, dès le début, ils engagent le combat avec un «Battle Stations» rythmé et énergique qui surprend même les plus valeureux combattants rebelles, les plus faibles étant déjà à terre. La bataille ne faiblit pas, tous comme les guitares de sieur Gavin Owen et de lord Andy Midgley, livrant avec acharnement tout ce qu'ils ont dans le ventre, si bien qu'à force de ne pas se relâcher, ils finissent par fatiguer. Heureusement pour les britanniques, ils maitrisent l'art de la bataille et disposent d'une grande diversité de coups, qu'ils assènent sans ménagement, et peuvent faire diversion par un changement de rythme ça et là qui mettra une sacrée raclée au pauvre désarçonné, comme l'attaque «Crushing the Numbers» qui introduit un passage plus mélodique de haute volée, pour frapper son ennemi encore plus fort. Du coup, chaque offensive est rehaussée par l'intérêt et le talent issu des guitaristes, définitivement les meilleurs armes des Power Quest.

Malheureusement pour les jeunes gens, les plus valeureux guerriers rebelles ne furent pas surpris, loin de là, car ces coups portés, ils l'ont déjà été précédemment par tant d'autres, le côté «classique» des différentes pièces ressort inlassablement. Pour autant, il faut être clair, l'efficacité est suffisante pour qu'une bonne partie des détracteurs soient terrassés sur le chant, par la subtile stratégie de la distraction : l'adversaire retire son casque enchanté par ce qu'il écoute, se met à headbanguer de sa longue chevelure (sauf si c'est un batteur, là il est chauve), et paf, les rusés roublards peuvent enfin assener un coup d'épée fatal ! Une stratégie que le compagnon du roi Fabio, le grand Luca T. lui même n'aurait pas renié. Ceci dit, les coups peuvent parfois être aisés à parer, par une trop grande simplicité qui entache un peu le constat. Après un «Rising Anew» bourré aux testostérones et d'un potentiel jouissif dont il est déjà proscrit de douter, «Glorious» a du mal à suivre la cadence, si bien qu'après la surprise suit la déception. Un peu d'innovation, que diable, l'armée adverse se relève bien trop vite de vos coups après de tels faux pas ! Mention de la niaiserie à la mauvaise (dommage) «Sacrifice» et son refrain humiliant pour la formation.

En revanche, lorsque l'attaque est plus longue, elle peut être très douloureuse par sa puissance et sa portée pour celui qui se met en travers de son chemin. «Blood Alliance» l'éponyme est une tuerie de plus de 9 minutes aux variations de tempo régulières et qui n'ennuie pas. De quoi faire rêver. «City of Lies» est réussie aussi.

Et le nouveau «chevalier du microphone», est-il digne des galons de son prédécesseur ? Incontestablement.
Est-il un bon chanteur ? La question n'a même pas à être posée, c'est oui.
Révolutionnera-t-il le genre ? Absolument pas, il n'en a pas la prétention.
Est-il différent du précédent ? Oui, et cela apporte une nouveauté bienvenue.
Apporte-t-il quelque chose à l'album ? Tout à fait, de la puissance, de l'émotion, et une voix qui peut basculer de l'aigu au grave avec assez d'aisance.
Des défauts ? Un timbre un peu trop passe-partout, et assez classique.

La lutte est rude et le combat difficile et terrible, mais avec leur arme secrète «Blood Alliance», une bonne partie des ennemis est mis à terre. Certains sont toujours debout, les vétérans, ceux qui ne connaissent que trop bien ce son et n'y trouvent plus le moindre petit effet de surprise. Alors pour commencer avec Power Quest c'est un bon disque, et le roi Fabio ne s'est pas trompé sur sa qualité. Malgré tout, pour calmer sa révolte, les compères ne sont pas plus efficaces que l'ont été les Highland Glory ou les Serenity. Bons, mais sans plus. Et alors que les jeunes garnements de Southampton se font déchirer leurs vêtements, le bien nommé Fabio fomente un terrible complot … Si aucun des cavaliers n'est capable de venir à bout de cette rébellion, il viendra lui-même la calmer et entrera en action … mais plus tard dans l'année, lui et ses amis se préparent, tapis dans l'ombre ...

0 Comments 10 mai 2011
Whysy

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