Vous recherchez quelque chose ?

In A Reverie

Les premiers arrivés sont les premiers servis. Ce principe qui s’applique à peu près partout veut dire en substance que les pionniers d’un style musical, que ce soit dans le métal ou dans un autre style de musique, ont pris le risque de la nouveauté et ce risque a payé puisqu’ils font autorité dans leurs disciplines respectives. Toute cette démonstration un peu scabreuse je vous l’accorde pour vous dire qu’en 1999, période où les groupes métal à voix féminine fleurissent un peu partout en Europe, Lacuna Coil un an après un EP prometteur, sort In A Reverie et va se faire sa place, place méritée par ailleurs, dans ce style qui connaît aujourd’hui des signes avant coureurs de saturation.

Alors évidemment les mauvaises langues peuvent dire que les Italiens ont surfé sur la vague du succès créée par des groupes comme Nightwish ou The Gathering, ce qui sur le fond n’est pas inexact, mais ne nous y trompons pas, Lacuna Coil c’est avant tout un style personnel et affirmé.

Et les transalpins vont reprendre la recette qui a fonctionné sur leur EP, à savoir un métal d’inspiration gothique, porté par de lourdes guitares heavy et par un vocal alterné féminin / masculin. Ma petite crainte avec le passage d’un format EP au format cd, c’était que des effets de longueur apparaissent car autant avec 6 chansons de qualité, il était difficile de s’ennuyer, autant un album plus long aurait pu être déséquilibré. Il n’en est rien cependant, Lacuna Coil a l’art et la manière de ne jamais se répéter et de varier ses compositions et ses ambiances pour arriver à quelque chose au final de très digeste.

Cela étant, même si l’effet de répétition est minime, quelques déséquilibres apparaissent au fil des écoutes. Un déséquilibre tout d’abord au niveau des compositions : on se rend compte que certains titres qui se révèlent excellents et accrocheurs (Circle, My Wings ou To Myselfe I Turned) contrastent avec certains un peu plus creux, un peu moins intéressants au niveau musical (Honeymoon Suite ou Vein Of Glass notamment). Au niveau vocal ensuite : même si l’alternance vocal est intéressante et dans l’ensemble bien exécutée, le mixage des voix n’est pas parfait (dommage car la voix de Cristina Scabbia notamment porte bien cette musique) ce qui nous laisse un arrière goût désagréable, compensé cependant par la qualité des compositions et les parties guitares notamment à la fois lourdes et aériennes.

Là ou tout le potentiel des Italiens est transcrit à merveille, c’est sur Falling Again, dernier titre de l’album et véritable perle : la voix puissante et posée de Cristina Scabbia fait merveille et montre la voie vers des compositions plus matures.

Malgré quelques maladresses techniques et un son qui n’est pas encore à la hauteur des ambitions annoncées, Lacuna Coil réussit plutôt bien son examen d’entrée en s’affirmant comme un groupe sur lequel il faut désormais compter. Les Italiens parviennent avec In A Reverie à se créer un son propre qui va rester le pivot de leur musique et de leur réputation. On attend juste d’eux plus de rigueur et une touche de folie qui pourrait les faire monter très haut.

0 Comments 28 octobre 2005
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.