1983 : une jeune formation californienne encore inconnue appelée Metallica jette un pavé dans la mare. Et quel pavé ! Kill’em all, leur premier opus après quelques démos, est un concentré d’adrénaline pure, les 10 titres nous font l’effet d’un électrochoc chargé à 400 joules.
Riffs guitares acérés et ultra-rapides (le riff d’entrée de Seek & destroy est tout simplement magistral et deviendra un hymne en live), solos supersoniques qui témoignent du potentiel du tout jeune Kirk Hammet (faut-il rappeler qu’il a été l’élève du grand Joe Satriani?), une batterie qui semble être continuellement branchée sur le mode « very fast », une basse peu audible mais cependant omniprésente et essentielle dans la construction rythmique, un vocal aigu, agressif voire violent et des textes qui ne le sont pas moins, voila les ingrédients de Kill ‘em all.
Les chansons, bien que certaines comme The four horsemen ou Seek & destroy approchent ou dépassent les 7 minutes, se succèdent à vitesse grand V. Il n’y à guère que (Anesthesia)-Pulling teeth qui nous laisse respirer, et c’est pour nous montrer de surcroît le talent et la virtuosité du jeune bassiste Cliff Burton (eh oui c’est bien un solo de basse et non de guitare comme on pourrait le croire !).
Peu de répit donc si ce n’est ce que l’on pourrait considérer comme un « bug » au milieu de The four horsemen : partie calme avec riff principal et solo imparables, qui montre de manière certes succinte mais claire les qualités mélodiques du groupe et qui augure des chansons comme Fade to black ou encore Nothing else matters.
Au final, Metallica pose en seulement 50 minutes à la fois les bases du trash et du speed metal. Même si le son est assez sommaire (faute de moyens) et le vocal de James Hetfield est encore peu assuré, Kill ‘em all représente un coup d’essai novateur et réussi et qui devient de fait un coup de maître pour l’un des groupes parmi les plus influents de la scène heavy mondiale.