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Oniric Metal

L’année 2005 sera progressive ou ne sera pas, tant le nombre de groupes officiant dans ce style sortant ces temps ci leurs albums est élevé, alors que vient de sortir le dernier opus des sorciers américains de Dream Theater. Alors voila Lalu, une nouvelle formation composée de musiciens de nationalité différentes mais avec un bagage musical conséquent, le tout sous la houlette du français Vivien Lalu.

Par le titre de l’album, Oniric Metal, le groupe cherche d’entrée à définir son style musical, compromis entre progressif et heavy plus agressif. Cet aspect agressif, recherché notamment dans les riffs de guitare, est assez mis en avant dans quelques chansons comme Yesterday Man ou l’ouverture monumentale de Night In Poenari qui mélange un son surpuissant et des chœurs classiques pour un résultat détonnant et imposant. D’ailleurs, ce son excellent qui met en valeur tous les instruments est sans conteste le point fort de Oniric Metal, qui rappelons le est le premier album du groupe.

Lalu s’essaie à toutes les facettes du métal progressif, de la ballade Windy à la pièce maîtresse de l’album qui totalise 18 minutes tout de même, à savoir Pot Boy The Final Fantasy, ode délirante au métal avec ses interludes aux voix chargées à l’hélium, ses phases progressives pointues et poussées qui nous font regretter que tout l’album ne soit pas du même calibre. Parce que ce qui est dommage avec ce Oniric Metal, c’est qu’on note tout de même au fil des écoutes certains déséquilibres entre les titres, d’un Starwatcher un peu passe partout et qui manque cruellement de piquant à un Moonstruck beaucoup plus enlevé et puissant.

Malgré cela, le groupe a fait un travail remarquable sur les orchestrations électroniques et instrumentales qui donnent à l’album une épaisseur musicale supplémentaire ainsi que des ambiances vraiment recherchées. On observe aussi cela sur la jaquette de l’album, très recherchée elle aussi, et a fortiori très réussie. Quant aux musiciens dans tout cela, on voit que l’expérience de chacun paye puisque, si musicalement l’ensemble est pointu et technique, au niveau de la cohésion cela fonctionne bien, point qui aurait pu être différent sachant qu’il s’agit là d’un concept album avec des personnes qui ne jouent habituellement pas ensemble.


Comme tout bon album de prog qui se respecte, il faudra probablement plusieurs écoutes à n’importe qui pour apprivoiser ce Oniric Metal et pour en découvrir toutes les subtilités. Malgré des bonnes compositions, et surtout une habileté assez impressionnante pour les longs morceaux, une très bonne production sur l’ensemble de l’album, Lalu tâtonne encore quelque peu et cherche son identité musicale. Cela manque un peu de personnalité, ce qui donne parfois des titres légèrement brouillons, fades ou décousus, quelques temps morts dans certains morceaux qui peuvent créer des effets de longueur, comme par exemple Starwatcher, transition un peu creuse entre les deux chansons longues de l’album. Mais bon, pourquoi renier son plaisir : voila un cd à la pointe de la production avec des musiciens talentueux qui nous proposent malgré quelques petits impairs un album assez bon, gageons tout de même que les défauts de jeunesse, notamment un léger manque de relief musical, seront corrigés par la suite et que le groupe affinera sa musique et ses compositions.

0 Comments 24 juin 2005
Whysy

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