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Ouroboros

Les finlandais de Status Minor remettent le couvert trois ans après leur premier album Dialog (passé presque inaperçu dans le chaudron de sorties progressives) avec ce nouvel album Ouroboros. Ce mot grec qui signifie ‘qui se mord la queue’ est attribué à un symbole particulier, celui d’un serpent ou d’un dragon qui se mord la queue. On l’interprète normalement comme l’exemple du cycle éternel de la nature mais on peut aussi penser au cycle de la vie humaine et des choses qui se passent d’une façon cyclique. La pochette de Carl-Andre Beckston reprend cette idée de circularité mais à la place d’un serpent on retrouve deux êtres humains ‘enfermés’ dans un cercle.

Status Minor se lance dans le ‘concept album’ car ici il est question du ‘cycle de l’amour’ : deux êtres se rencontrent, se connaissent, tombent amoureux, se quittent et puis on recommence. Le « la » est donné par le premier titre The wind ou le protagoniste (homme) fait son apparition. Tout va bien, les deux sont bien amoureux jusqu’au titre Like a dream qui voit l’apparition de Anna Murphy (Eluveitie) en tant que 'guest'. Anna assurera le chant aussi des titres Confidence and Trust, Stain et Sail Away. Le rapport tourne mal (Confidence and Trust), on décide alors de se quitter (Flowers Die) et chacun va refaire sa vie de son coté (Sail Away).

Puisque l’on vous a assommé avec tous ces détails, passons à la musique. Les deux premiers titres ne font pas mouche du tout. On s’ennuie ferme. Tout les gimmicks ou – si l’on préfère – tous les clichés du progressive sans âme sont au rendez-vous. On essaie la prouesse technique, le solo qui tente d’en mettre plein la vue, la voix aussi qui va chercher des notes relativement haute, la double pédale qui oscille entre un tempo jazz et le blast. On a déjà vu tout ça. On retrouve aussi deux bémols qui pénalisent l’écoute de l’album.

Premièrement le son de la batterie : les toms et la caisse claire sont ‘compressés’ et le son qui en découle est particulièrement fastidieux au bout d’un moment. Ceci ne sonne même pas comme une batterie électronique mais comme quelqu’un qui tape sur un mur. Deuxièmement le refrain répété à outrance. Cet exercice de la répétition est particulièrement lourd à digérer. Les latins disaient « repetita juvant », les choses répétées aident, mais ici on est carrément dans la surenchère verbale.

Mis de cotés ces deux ‘imprécisions’ et notre moment de défoulement, l’album tient la route et présente des moments intéressants. Le refrain de ‘glass wall’ est ralentit par rapport à la vitesse du titre résulte réussi et accrocheur. L’idée de ralentir le tempo sur le refrain le met en valeur comme l’idée d’insérer plusieurs pistes de chant. La présence d’Anna Murphy (Eluveitie) est une valeur ajoutée car ainsi les duos avec Markku Kuikka sont à couper le souffle tellement l’émotion est au rendez-vous. En effet le chanteur Markku Kuikka a un timbre de voix assez éraillée mais dès qu’il ne force pas et que le tempo ralentit alors il retrouve une autre texture beaucoup plus douce et envoûtante. Alors voici un paradoxe : un groupe étiqueté comme ‘progressive metal’  trouve son charme et son acmé dans les ballades et pas forcement dans les compositions à tiroir. Status Minor réussi dans les slows Like a Dream, Confidence and Trust, des titres qui apparaissent puissants, intenses, jamais mielleux ou banales et on connaît bien comme beaucoup de groupes se sont cassés les dents en s'essayant un tel exercice. A contrario l’aspect ‘prog’ est en train de s’affranchir des modèles du genre (Dream Theater) en essayant  de proposer quelque chose de nouveaux mais le tout apparaît par moments téléphoné, malheureusement.

Mention à part pour le morceau fleuve Sail Away (plus de dix minutes au compteur) sorte de rouleau compresseur assez épique, varié et entrainant avec un refrain en mid-tempo qui fait mouche. On retrouve derrière les microphones le duo Anna et Markku pour des envolées plutôt réussies.

Avec ce deuxième album Status Minor signe un bon album, varié et soigné qui peut plaire aux ‘progroeux’ ainsi qu’aux fans de ‘heavy’. Le seul regret est lié aux imprécisions déjà décrites qui plombent un peu l’ensemble. Sans aucun doute le groupe est sur la bonne voie et on peut lui donner sa chance.





wanderer

0 Comments 18 mai 2012
Whysy

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