Est-il plus facile de concevoir une choucroute sans chou, ou une paëlla sans riz? Voici le dilemme que l’on peut se poser à la première écoute de cet album des Espagnols de Keldark qui propose son premier véritable album, « Slow Trip To Destruction, Part II »...

Ne vous laissez pas abuser, il s’agit bien d’un premier album... « Slow Trip To Destruction, Part I » est en fait un EP datant de 2001, prélude à ce premier effort autoproduit sorti récemment... première preuve d’un manque d’imagination ???

Est-il préférable de boire de la bière dans un verre à vin ou du vin dans un verre à bière ? Voici le dilemme que l’on peut se poser à la deuxième écoute du premier disque des Valentinois...

Le groupe propose tout du long de la galette un « Thrash » Mélodique assez conventionnel et traitant, niveau texte, des problèmes de société actuels...si vous êtes réceptifs aux messages directs et recherchés du style, « On détruit la faune et la flore, et tout cela à cause de ce putain d’argent », alors foncez vers ce disque aux allures d’un programme politique... Personnellement ça me gonfle, mais je ne vais pas me mettre à parler texte, ou mes confrères vont me tomber dessus avec des histoires de chevaliers nus et de dragons qui sont vulgarisés dans une frange du métal que je ne connais que trop bien...

Mes amis, je m’égare...

Le plus spectaculaire serait d’assister à un match de football se jouant avec une balle de ping-pong, ou à une partie de ping-pong (non, non, on dit tennis de table...) se jouant avec un ballon de football ? Voici le dilemme que l’on peut se poser à la troisième écoute du disque des ibériques...

Les pistes passent et notre attention trépasse, peu de choses très intéressantes à se mettre sous la dent mis à part quelques sections rythmiques bien pensées, mais souvent les titres sont longs, un tantinet répétitifs, et le timbre sans charisme de Pablo n’aide pas à adhérer à ce que Keldark nous propose, avec qui plus est de nombreuse fausses notes à mettre à son crédit (Christophe Maé sort de ce corps...). Certains titres sauvent les meubles, dont le redoutable « Nightmare In L.C », sur lequel Elisa Martin, vient apposer quelques lignes vocales... « Spirit Of The Free  », fait également partie des titres intéressants avec son final haut en couleur, ainsi que le très bon instrumental « Time Of War  »... Cependant des titres trop longs tirent sur l’inévitable redite laissant une impression tout juste correcte des bonnes choses que l’on a pu entendre...

Notre groupe proposera du thrash métal un peu mélodique, ou du métal mélodique un peu thrash ???

Voici le dilemme que se sont posé les jeunes espagnols de Keldark à la conception de ce disque, les multiples influences se ressentant beaucoup, et le rendu final paraissant trop indécis pour réellement convaincre... Soyons cependant indulgents car ce disque est tout de même foutrement bien produit, et contient du matériel intéressant, ce qui est déjà pas si mal pour un premier jet, manque plus que des cours de chant, et une identité plus affirmée permettant de sortir de ce fatras de séquences qui s’entremêlent...