Vous aurez certainement remarqué depuis quelques années le battage médiatique autour du phénomène de mondialisation, sacralisé par certains, diabolisé par d’autres. Seulement voila, il ne faut pas y voir qu’un effet économique mondial mais aussi culturel. Alors en quoi me demanderez vous cela concerne t il notre bon vieux métal ? Eh bien on voit fleurir et éclore depuis peu de nombreux groupes, tous styles confondus, venus des quatre coins de la planète. Alors pour continuer cette saga, voici donc Magica qui comme son nom ne l’indique pas est une jeune formation roumaine.

J’exagère un peu lorsque je dis que ce phénomène de « mondialisation métallistique » (© Cliff) touche tous les continents, dans le sens l’on voit principalement arriver cette nouvelle vague  d’Amérique du Sud et d’Europe de l’Est. Alors après des groupes prometteurs comme par exemple Hibria (Brésil) ou encore Six Magics (Chili), intéressons nous donc à Magica.
Le groupe pratique un heavy teinté de nombreuses touches prog, power ou encore symphoniques, le tout sous la houlette de Ana Mladinovici, la chanteuse. Même si l’on voit que des groupes comme Nightwish ou Within Temptation ont popularisé le style « métal à voix féminine » et ont fait des émules un peu partout, on ne peut cependant pas considérer Magica comme un simple clone de ces groupes. En effet, même si encore une fois Magica ne révolutionne pas le métal, nous sommes en face d’un groupe avec sa personnalité propre et qui le prouve avec cet album.

En effet, nos jeunes roumains savent habilement passer d’une ballade piano à un titre speed sans problème. D’ailleurs, on s’aperçoit très vite de la qualité des musiciens, très à l’aise derrière leurs instruments respectifs et surtout bien en rythme. J’en veux pour preuve les parties progressives, donc un peu plus techniques, exécutées avec brio. La musique de Magica est caractérisée par des refrains accrocheurs, ponctués souvent par de petits solos guitares. La voix est elle aussi de bonne facture, oscillant entre voix simple et chœurs. Le clavier est bien présent, et je dirais même qu’il est présent intelligemment, c'est-à-dire évite les écueils habituels du son kitch et est placé avec parcimonie dans les différents titres qui composent The Scroll Of Stone.

Pour conclure sur le premier album de ce groupe, ces 12 titres forment un tout bien agréable à écouter. Agréable car original (2 chansons, Daca et E Magic sont en chantées en roumain !!) et bien exécuté. Les musiciens sont talentueux, tout comme la chanteuse, dommage que le mixage ne soit pas à la hauteur de la musique, et en particulier au niveau de la voix, inexplicablement sous mixée sur certaines chansons. Malgré cela, nous avons affaire là à un bon album. Au delà de ce constat, Magica apparaît comme une formation prometteuse dans le sens où elle semble avoir la capacité à prendre de la distance par rapport aux autres groupes et à créer de manière vraiment indépendante. A suivre donc.