Il est assez difficile de chroniquer un ancien album d'une formation alors que l'on connaît ses productions ultérieures et quand le groupe en question est Wuthering Heights, cela devient plus que problématique. En effet, ces ménestrels danois ont réalisé, selon moi, le meilleur album de l'année 2006 avec the Shadow cabinet (sans parler de l'excellent Far from the madding crown sorti en 2004)et l'ombre merveilleuse de ce disque pourrait altérer l'impartialité requise pour commenter leur deuxième opus To travel for evermore...
Quenadiou il n'y a pas 36 solutions, il faut nous télétransporter en 2002, année de cet album pour pouvoir, sans impressions restropestives trop envahissantes, apprécier ce bijou. Impossible me direz-vous? Si, Star Strek nous a montré la voie... Allez, amis lecteurs, allez mettre un T-Shirt coloré moulant, accrochez-y un pins, badge, capsule de bière ou que sais-je encore et mettez un bas de pyjama noir....
J'attends.... Ne triche pas toi, là-bas!!!
C'est bon? Alors zou trouvez un carré de carrelage...Vous êtes prêts? Allez! tournez furieusement sur vous-mêmes comme un minipouce qu'on aurait attaché à une toupie supersonique....
Voilà...Vous êtes un peu étourdi mais vous êtes maintenant en 2002 pour découvrir en direct, sans anachronisme, la deuxième étoile du groupe parue après un premier effort intitulé Within.
Alors, Wuthering Heights ou les "hauts du hurlevent", référence au chef d'oeuvre d'Emily Bronté a, tout d'abord, très bien choisi son nom. Comme son pendant littéraire, le groupe s'attache à créer des atmosphères tourmentées et romantiques mais comme on est en 2002 (rappelez-vous ), c'est à travers un speed métal folklorique complexe et poétique qu'il nous entraîne dans son voyage introspectif. Et que c'est bon, les enfants!!
Les compostions son très riches car chaque titre multiplie les ambiances: on passe sans temps mort de mélodies survoltées où la batterie claque la double pédale à des interludes posés, joyeux ou mélancoliques à la guitare sèche, à la flute ou au clavier.(Dancer in the light, the nevershining stones, A sinner's confession). Cette alternance rend les titres très surprenants (imaginez un farfadet épileptique surgissant tout nu derrière vous alors que vous êtes allongé dans les bois par un bel après-midi et vous saurez de quoi je parle :)) et surtout très vivants car ces contrastes renforcent l'intensité et les caractères de chaque partie (surtout Sinner's confession et Through within to beyond). De plus, certaines mélodies reviennent en clin d'oeil plusieurs fois dans le même titre (The Nevershining Stone,Lost realmset son introduction folk médiéval) et cela deviendra la marque de fabrique de la formation.
Cette richesse est la spécificité de cet album qui compte aussi un magnifique instrumental néo classique, Battle of seasons et un titre lent River oblivion totalement à la guitare acoustique.
L'univers textuel de ce voyage est assez onirique: Les paroles sont très belles et assez mystérieuses: On y parle de jeux de lumière sur de magnifiques paysages, de rêves rappelant l'enfance et d'un étrange personnage coiffé d'une capuche blanche (Gandalf?? Stroumph coquet??). Elles sont donc propices à la contemplation, à l'envoutement et à la réflexion surtout que le chant de Kristian "Krille" Andrén, s'il est un petit peu forcé par moment, se marie bien à l'ensemble sans égaler son successeur...
Bref, cet album est somptueux, original et personnel. Certains titres sont même irrésistibles (encore une fois the nevershining stones, Dancer in the Light, A Sinner's Confession) et je félicite le génial Erik Ravn, fondateur du groupe, multiinstrumentiste doué et compositeur principal de cette oeuvre. Je mets 8 uniquement parce que les albums suivants seront encore mieux...Mais...
MAIS!!!!j'ai parlé des albums d'après 2002!!!La télétransportation n'a pas marché alors!!Nom d'un tubercule naturiste et permanenté ,c'est parce que l'un de vous a triché et n'est pas en Tshirt et pyjama!!!Ah bah bravo!!