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Walking On H²O

En pays Suédois que sait-on fabriquer ? Euhh des Vazi Vaza (nb : Les biscottes pour ceux qui n’ont pas compris)? Et bien non non, depuis quelque temps émergent de Suède les groupes de progressif européens. On y trouve des formations assez âgées telles Pain Of Salvation ou des plus jeunes tels Andromeda. Mais aussi Mind’s Eye, groupe que je ne connaissais pas jusqu’alors et qui un beau jour de 2006 sort son nouvel album chez un de nos cher label : Lion Music. Ce nouvel album se nomme Walking On H20 et se trouve être le quatrième album des suédois mais le premier qui se fera sans la collaboration du guitariste Fredrik Grünberger qui a désormais quitté Mind’s Eye.

L’album s’annonce ambitieux puisqu’il s’agit d’un concept album autour de l’évolution humaine comme en témoigne la pochette qui rappelle les théories naturalistes du XIXeme, et plus particulièrement celle de Darwin avec De l’origine des espèces (1859). La plupart de l’album a été composé par Daniel Flores batteur incontournable dans son pays ayant travaillé avec Hubi Meisel, Secret Sphere, Tears Of Anger ou encore Fatal Force. On retrouve aussi Johan Niemann, connu pour son travail dans Therion, qui s’est occupé de la basse et de la guitare. Au chant se trouve Andreas Novak, chanteur à la voix claire et puissante rappelant souvent Steve Perry de Journey.
Daniel a suivi une certaine optique dans le processus de composition, il a décidé d’abandonner le côté hyper technique du groupe durant l’époque où jouait encore Fredrik. Estimant être déjà reconnu il ne cherche pas non plus à présenter des montagnes de techniques et ainsi nous délivre un disque facile d’accès pour tous, tout en fournissant un concept fouillé avec des thèmes sur lesquels il y aurait des livres à écrire. Daniel cherche à faire réfléchir l’auditeur, l’interpeller, sur des thèmes tels que « pourquoi sommes-nous sur terre ? » ou sur des sujets comme les pyramides de Guizeh et les gens qui leur vouent un culte et les adorent, où bien encore les lignes de Nazca.

Musicalement, comme dit plus haut, la musique est facile d’accès, très mélodique, desservie par une production irréprochable avec pour corollaire un son clair et puissant mettant en valeur les mélodies et les chœurs. Le chanteur est puissant et impérial sur ses refrains renforcés par des chœurs où Daniel Flores donne également de la voix. Les vocaux sont certes puissants mais il est quelque peu triste de constater que la musique soit très axée sur le chant et délaisse les aspects instrumentaux que l’on connait au métal progressif. J’avoue que j’aurais aimé avoir des parties instrumentales un peu plus présentes, cela aurait permis de diversifier l’album. Néanmoins, on retrouvera un bref instrumental de 3min20 : Flight Of The Anunnaki, bref mais tout à fait plaisant et dans la continuité de l’album, fidèle aux préceptes de compositions : soit mélodieux avant tout.
Cela dit, aucun morceau de Walking On H2O n’est à jeter. Johan Niemann assure avec merveille son double rôle de guitariste et bassiste, nous gratifiant parfois de bref soli toujours chargés de feeling à la manière d’un Neal Schon (Journey, Starbreaker) qu’il faut bien le dire m’impressionne toujours par son sens de la mélodie. Même s’il reste discret, il assure une rythmique solide avec un son heavy lorsqu’il n’attrape pas la guitare acoustique ou un son clean aussi qui reste très utilisé.
On ressent facilement les influences AOR du groupe puisque l’album en est très proche mais reste pensé de manière métal et progressive, toutefois il plaira à tous ceux qui apprécient la mélodie et les grands refrains entêtants.
La trame de fond est tissée par des claviers qui illuminent les ambiances de Mind’s Eye allant chercher dans des sonorités parfois électroniques comme sur Out Of My System, ou encoreUmbrella Under The Sun faisant penser un peu aux sonorités Dream Theater. Le groupe ira également chercher dans des ambiances orientales avec Sahara In An Hourglass. Mais encore le groupe intègre avec parcimonie des parties symphoniques mais se garde bien de surcharger l’ensemble déjà suffisamment mélodieux et consistant.
La guitare, elle, reste assez discrète mais assure une rythmique heavy doublée de la basse structurant solidement l’ensemble.
On remarquera que les morceaux ont la fâcheuse tendance à ne pas nous lâcher, cela doit être dû aux mélodies merveilleusement conçues et aux magnifiques refrains. Mon coup de cœur restera The Nazca Lines. On aura droit aussi à une petite ballade avec la pénultième piste When I Whisper joliment emmenée par le piano.

L’album est long et consistant puisqu’il ne fait pas moins d’une heure et quinze minutes, peut-être décrocherez-vous en chemin après overdose de chœurs, c’est le risque mais personne n’ira se plaindre que Mind’s Eye nous a fourni un album creux, terne et vide. En effet, l’auditeur sera servi et parfois même plus que servi musicalement avec 13 morceaux de qualité et des paroles que je ne considère pas comme clichées et entendues un million de fois.
Hormis un petit manque d’instrumental à mon goût de fan de Dream Theater et de guitariste, cet album est prenant avec des refrains clinquants et entêtants desservis par une bonne production. Soit tout ce qu’il faut pour passer un bon moment.

Dreamer

PS: Je vous propose également le petit medley promotionel dans "Plus d'infos" qui est assez représentatif de l'album.

0 Comments 12 septembre 2006
Whysy

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