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Si comme moi vous pensez que «Project Arcadia» est un nouveau «supergroupe» ou un nouveau projet du type Avantasia ou Avalon, sachez immédiatement que ce n'est pas le cas. En effet, Project Arcadia est en réalité un groupe bulgare évoluant dans un heavy/power teinté de prog et qui nous présente ici son deuxième album. Si le nom du groupe ne vous dit rien, le nom de son chanteur vous évoquera certainement quelque chose puisqu'il s'agit d'Urban Breed, chanteur réputé ayant officié dans plusieurs groupes ces dernières années, parmi lesquels Tad Morose et Bloodbound. Et s'il n'est pas le chanteur le plus connu du genre, je dois tout de même avouer que c'est sa présence qui m'a fait écouter ce disque (ayant beaucoup apprécié ces passages chez Bloodbound notamment), ce qui est certainement l'effet recherché, celui-ci apportant un peu d'exposition à ce groupe relativement encore inconnu et bien sur, toute son expérience au niveau du chant.

    C'est évidemment ce que l'on remarque lors des premières écoutes, c'est très bien chanté. On retrouve Urban Breed qui se fait à mon goût trop rare avec beaucoup de plaisir, celui-ci sait parfaitement maîtriser sa voix et nous délivre de belles lignes de chants et des refrains satisfaisants. Mais le chanteur suédois n'est heureusement pas le seul atout de la formation. Les autres musiciens ne sont pas des manchots non plus et l'album dispose d'un songwritting solide. Oscillant entre le power et le heavy moderne (à l'image de «Tabula Rasa» de Bloodbound) et un côté plus soft grâce aux vocaux d'Urban Breed pouvant rappeler par moments les travaux de Magnus Karlsson, la musique du groupe bulgare se révèle agréable à défaut d'être novatrice.

    Les morceaux au tempo le plus rapide sont les plus convaincants de l'album. «Beggars At The Door», dans une veine heavy/speed, rappelle par moment At Vance et convainc avec son rythme galopant et l'opener «Here To Learn» surprend par son agressivité.
Certaines chansons bénéficient d'un léger côté prog, avec des variations de rythme, à l'image de la chanson titre, dont le son heavy/speed est nuancé par des couplets plus calmes ou de «Shadows Of The Night». Ultime morceau (et plus long de l'album pour « seulement » 5 minutes, le groupe se concentrant sur des titre plutôt courts) qui s'avère plus inspiré que son titre, est le tube heavy de la galette avec son introduction tout en douceur et son solo axé sur l'émotion.
    Je tiens également à souligner la bonne prestation des deux gratteux de la formation, Plamen Uzunov et Villy Neshev pour ne pas les nommer, qui offrent un travail très agréable via des leads mélodiques ou des solis courts et concis mais suffisamment variés et réussis. De même, la production est de très bonne facture grâce au travail de Jonas Kjellgren (Scar Symmetry, Sabaton notamment).

    Mais malheureusement tous les titres de l'album ne sont pas aussi réussis que cette dernière chanson. Si le groupe sait composer des tubes heavy efficaces et utiliser à bon escient le talent de son chanteur pour livrer des refrains mémorisables, il a néanmoins plus de difficultés à retrouver cette réussite et cette efficacité lorsque le tempo baisse. Les deux ballades constituent les deux titres les plus ratés, «The Ungrateful Child» manque de puissance et d'émotion pour réellement convaincre et «Joy», interlude acoustique minimaliste de moins de deux minutes coupe un peu le rythme de l'album et se montre dispensable. «I Am Alive» fait office de mid tempo de l'album et malgré un travail guitaristique une fois de plus intéressant, manque le coche par son côté trop répétitif.

    L'autre reproche que l'on peut faire à cet album réside dans son global manque d'identité en dehors de la performance de son chanteur. En effet, si Urban Breed venait à quitter le groupe (ce qui est malheureusement probable vu la carrière du bonhomme qui a par exemple quitté deux fois Bloodbound), certaines compositions en pâtirait, par exemple «The Deal», composition plus mélodique, se révélerait  plutôt basique et passe-partout sans l'interprétation du suédois. Celui-ci s'avère donc un plus indéniable pour la musique du groupe par sa capacité à tirer vers le haut les compositions les moins inspirées de part son chant.

    Les fans d'Urban Breed seront donc satisfaits de cet album, porté par la très bonne prestation du chanteur. Mais si Project Arcadia n'est pas le groupe le plus technique ou le plus fédérateur de la scène power/heavy, il n'est pas nous plus à réserver qu'aux fans du chanteur.  On trouve tout de même sur l'album un lot de titres heavy/speed qui valent le détour et sauront séduire les amateurs du genre, malgré quelques baisses de régime ou d'inspiration en cours d'album. Dans tous les cas, espérons que ce «A Time Of Changes» marque véritablement le temps des changements pour le groupe, qui mérite d'être plus connu que ce qu'il n'est actuellement.

0 Comments 28 septembre 2014
Whysy

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