Vous recherchez quelque chose ?

On fait tous de mauvais choix dans la vie. Du genre se réveiller en se disant qu’on peut regarder Doctor Who en version française à la télé. Au début cela semble anodin, presque sans danger, mais quand, au bout d’un moment, souvent quand Amy commence à parler, on se rend compte de notre erreur et qu’on se dit qu’on a fait une connerie, il est trop tard pour reculer. On se retrouve complètement piégé avec les conséquences de notre mauvaise décision. Dans le petit monde des chroniqueurs metal, l’équivalent de ses situations désastreuses serait par exemple de chroniquer un album de Illnath, le groupe de death metal mélodique à chanteuse. Et ça tombe puisque c’est justement le sujet de la chronique d’aujourd’hui.

Le précédent album du groupe ne brillait pas sa qualité (et c’est un euphémisme) mais mû par un instinct que je ne sais pas comment qualifier me voilà, deux ans plus tard, avec dans les mains le nouvel effort d’Illnath, intitulé 4 Shades of Me. Une chose est sûre, le groupe n’a pas profité de ces deux années pour améliorer le rendu de son disque. Confiant dans ses capacités, il a peaufiné son style et 4 Shades of Me est tout aussi insipide que son prédécesseur. Sans saveur, sans piquant, le disque se contente d’égréner des morceaux mièvres qui se ressemblent .

Ce qui du coup fait ton sur ton avec le timbre mélodique de 4 Shades of Me. Ainsi, du côté du chant, ce qui saute en premier aux oreilles c’est l’absence totale de personalité de la chanteuse. Quelque chose me dit que ce ne serait pas une demoiselle au chant qu’on n’en reparlerait pas de Illnath avant un moment. La voix de Mona Beck (qui a quitté le groupe depuis) est plate et sans nuance. Sur “Gallow Hill”, par exemple, sa performance irrite. Mais ce n’est pas le seul endroit où le bât blesse (‘King Of Your Mind” et “Captain Of The Seven Seas” pour ne citer qu’eux). On dirait Angela Gossow dans un mauvais jour... Sans parler de “Shade of Me” que je vous laisse découvrir... Une vraie purge quand on doit supporter l’album tout au long des 11 chansons qui composent 4 Shades of Me. 38 minutes qui en paraissent 98 ce n’est pas vraiment de bonne augure pour la suite.

Quand il s’agit d’aborder les titres en eux-mêmes, j’aurais aimé ne pas me répéter mais ce n’est pas vraiment possible. Etant donné que le groupe ne fait que ça justement, de se répéter !  4 Shades of Me tourne très vite en rond et il ne nous faut que quelques titres pour commencer à bailler d’ennui devant un album aussi peu stimulant (“Pieces”). L’analyse peut sembler un peu dure et  la critique gratuite envers des musiciens qui ont investi du temps et de la créativité pour sortir un opus. Cependant comme le rendu final ne reflète en rien ce travail, il semble légitime de pointer les éternels effets qui reviennent continuellement et l’absence de surprise qui se dégage de 4 Shades of Me. “Blood Warrior” et “Gallow Hill” sont prévisibles à souhait et “Unleashed” donne l’impression d’avoir été entendue autre part. La fin de l’album, qui semble arriver après beaucoup de circonvolutions inutiles, continue de proposer des chansons qui copient leurs petites soeurs (“Not My God”)

Allez quand même pour la route, il est nécessaire de souligner qu’il y a un riff sympa (voire même un morceau tout entier) dans le lot. Il s’agit de “Angelic Voices Calling” mais, au final, il compte un peu pour du beurre parce qu’il s’agit de la version 2012 du même titre sorti sur l’EP éponyme du groupe en 2001. C’est un peu marginal à se mettre sous la dent. C’est surtout l’occasion de mesurer toute l’ampleur de l’évolution du groupe durant ses dix dernières années. Comme vous pouvez vous en rendre compte, le constat n’est pas bien brilliant.

4 Shades of Me, en plus de mentir sur son contenu (elles sont où les nuances dans cet opus? Personnellement je les cherche encore...), n’a rien à offrir pour l’auditeur un peu assidu de musique extrême. L’ensemble est sans relief, ni hargne. Illnath se contente d’aligner des  morceaux sans âme. On pourrait dire du death mélodique de bas-étage mais ce serait manquer de respect pour les bas étages. On ne retient rien parce qu’il n’y a rien à retenir, à part sans doute qu’on aimerait écouter autre chose, un album qui ne répète pas 11 fois la même chose si possible. Pour faire court bon courage si vous vous lancez dans l’écoute. Vous allez en avoir besoin...

Nola

0 Comments 30 juillet 2013
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus