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Le fameux cap du troisième album ! Voilà une conception qui me fait doucement rire, ma foi un peu comparable aux caps des un an, trois ans et sept ans pour un couple. Encore des philosophies basées sur notre besoin de tout cadrer, de tout formaliser. Doit on réellement attendre un certain moment pour connaitre le potentiel réel de quelque chose ? Un couple a donc plus de chance de se briser au bout d’un an que de 6 mois ? Foutaise.  Tout se joue à la base, l’amour est là ou non. Pour un groupe, selon moi, la finalité est la même. Le talent est présent dès le départ ou non. Il peut y avoir des débuts ratés ou des erreurs de parcours mais si génie il y a, il ressortira un jour ou l’autre.

Vous l’aurez compris, cette signification n’a aucun sens selon moi, aucune philosophie particulière en tête donc avant d’appréhender le troisième album des suisses de Appearance of Nothing nommé « A New Beginning ». Un nom annonciateur d’un renouveau musical ? Si c’est le cas, les suisses ne prendraient pas à la légère ce satané passage du troisième opus…
Je vous rassure, les membres de Appearance of Nothing font ce qu’ils savent faire. Une musique mêlant metal progressif, metal mélodique et thrash. Une alchimie parfaite entre un metal progressif couillu et énergique densifié par la puissance de rythmiques thrash et une musique mélodique subtile agrémentée de touches symphoniques bien pensées. Un mélange complexe mais structuré de main de maitre dont les comparaisons ne cessent de venir à notre esprit : Evergrey, Nevermore, Circus Maximus, Dream Theater, Symphony X… Le plagiat de Dream Theater n’est d’ailleurs pas très loin sur le début (très « Octavarium ») et les parties instrumentales du titre « A New Beginning ». Passé ce « hic », on ne peut qu’être charmé devant le travail accomplit par les suisses.

Car oui Appearance of Nothing nous délivre là un album bien au dessus de la moyenne. Alors certes, le groupe ne révolutionne rien mais comment ne pas succomber à ces mélodies ô combien percutantes. « Chains of History », « Without A Reason », « The Seer », « Forsaken » (pour ne citer qu’elles) nous offrent des refrains entêtants et des mélodies travaillées au petits oignons. Les suisses ont même eu le culot d’utiliser les mêmes paroles pour deux refrains différents (« Chains of History » et « The Seer ») et ça fonctionne ! Il faut dire que la voix de Pat Gerber aide beaucoup à cela. Un mix entre Tom Englund et Warrel Dane qui a l’intelligence de ne jamais trop en faire et de transcender les passages plus calmes (« Without A Reason », « Echoes »). On regrettera l’intervention de la voix growl accompagnant Pat. Non pas que celle-ci soit mal utilisée car les passages où elle intervient sont bien écrit et son utilisation est réellement légitime (« The Seer », « Forsaken ») mais l’interprétation n’est pas au niveau et tend à desservir les compositions.  

Appearance of Nothing nous délivre donc des titres puissants, musclés aux rythmiques lourdes et rarement complexes et nous fait voyager à travers des ambiances majoritairement dark contrastées par des éléments électro du plus bel effet (« Chains of History », « Without A Dream »…). Et même quand les titres se font plus longs (« Whithout A Dream »), les suisses ne nous lâchent pas et enchainent de façon optimal les différentes structures mélodiques. Le groupe nous surprend même en fin d’album avec « Echoes » et son refrain plutôt à l’opposé de ceux proposés en amont. Le titre terminant l’album, « When The Glass Breaks », ne propose guère d’éléments nouveaux et restera anecdotique.

En conclusion, Appearance of Nothing passe allégrement ce « cap » du troisième album. On n’a pas là un chef d’œuvre mais un album plaisant, à la qualité incontestable et qui possède un arrière-goût de « reviens-y » indescriptible. Va-t-il falloir attendre le cap du cinquième, huitième, dixième, centre quarante sixième albums pour comprendre la musique des suisses ? Non, ils ont du talent et c’est une certitude.

Doryan.

0 Comments 02 mai 2014
Whysy

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