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Folk-metal / Napalm Records / Mai 2017

Note : 8/10 (à l'aide des chiens)

On ne choisit pas sa vie. On ne choisit pas sa mort.
Un claquement de doigts peut définir ou défaire notre existence.
L'acquis s'efface aussi vite qu'il s'est installé et vous pouvez vous retrouver à rejoindre votre sépulture, chose inconcevable quelques heures auparavant. Adieu veau, vache, cochon, couvée, tous vos plans tombent à l'eau.
Mais il en est des pirates qui dédient leur vie à l'étude des dauphins et des baleines et ne peuvent se résoudre qu'à mourir en mer.
certaine façon, leur plan finira forcément par tomber à l'eau.

C'est dans cette optique, ou certainement sans le savoir, que nos flibustiers préférés d'Alestorm débarquent trois ans après le fantastique "Sunset on the Golden Age" avec un nouvel album au titre fataliste, "No Grave but the Sea". Mais au delà de cet aspect funeste, pas de grand changement de cap, vous naviguerez ici en eaux connues sans trop vous approcher des récifs incertains.

En effet, folk-metal aux thématiques pirates, rythmes entrainants et morceaux appelant à faire la fête, telle est la formule qu'Alestorm peaufine progressivement depuis ses tout premiers méfaits et nous livre ici sans grande surprise. Vous aurez le droits aux habituels singles idiots avec "Mexico", "Alestorm" et "Fucked with an Anchor" (tout un poème), aux pirateries classiques "gros riffs / airs marins" avec "No Grave but the Sea", "To the End of the World" et "Rage of the Pentahook" ou encore aux pseudo ballades du côté de "Man the Pumps" et "Bar Ünd Imbiss".
Et si la mission de divertir est parfaitement remplie, rien ne crie plus "Alestorm" que cet album tant il sonne comme une synthèse et aboutissement naturel de la discographie du groupe.

Mais au lieu d'être une apothéose, nous sommes d'avantage en présence d'un échelon supplémentaire, composé par des musiciens sûrs de leur art mais sans grande prise de risque ou de gros coup de génie. Illustration avec "Treasure Island" qui clôture l'album du haut de ses sept minutes mais s'aquitte de sa tâche de façon assez fade et peu inspirée. Nous sommes loin du précédent morceau éponyme "Sunset of the Golden Age" ou du surprenant "Death Throes of the Terrorsquid".
Petite mention spéciale toute fois pour "Pegleg Potion" assez speed et mélancolique qui sort du lot et charme par ses multiples mélodies (dont celle du refrain, un régal).

Alors bon, que penser de tout ça ?
"No Grave but the Sea" est indéniablement un bon album. Mais il n'ajoute pas beaucoup d'épices dans le rhum et a eu surtout pour effet de cartonner via son désopilant single "Mexico" et d'accroitre encore la popularité du groupe qui a, en effet, joué dans des salles combles de plus en plus grandes à travers le monde.
En soi, la démarche s'entend. Quand les expéditions ramènent du butin, du rhum et des femmes, pourquoi aller se mettre en danger ?
Mais bon maintenant, une partie de l'équipage attend un peu plus d'ambition. Oui ces gens-là râlent tout le temps, va falloir faire avec.

L'album dans une coquille de noix :

"Alors, c'était bien l'école ? Vous avez fait quoi aujourd'hui ?

_ Oh bah on a fait un album d'Alestorm."

Paroles d'outre-tombe :

Selon l'édition de l'album que vous vous êtes procurée, vous avez peut-être à votre disposition un disque bonus contenant l'album dans son intégralité mais dont les parties chantées ont été remplacées par des aboiements. Et ce n'est pas une blague.
A la base une blague se moquant gentiment de l'appel à financement de Wintersun, le groupe en a profité pour sensibiliser à la cause animale et jeter en pature (ou en patée) une adaptation poilue de l'album.
Et que vaut cette version canidée ? Et bien c'est absolument stupide donc indispensable. Des samples d'aboiements aigus ou graves restant fidèles aux lignes vocales d'origine, effet garanti sur les morceaux les plus joyeux.
Donc, Alestorm, un peu fainéants, oui, mais toujours pas assagis, soyez rassurés.

0 Comments 31 décembre 2018
Spade

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