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Il y a des groupes comme ça, on ne sait pas d'où ils sortent. Bon alors oui, on sait un peu d'où ils viennent les Krusader, ils viennent du Brésil ! Et c'est un peu tout en fait. En effet, pas moyen de trouver un myspace ou un site consacré au groupe. Ceci dit, l'album existe bel et bien et se trouve recensé sur plusieurs sites, donc au final il y a d'autres personnes qui connaissent ce disque, ouf ! Passons sur le fait que cet album soit annoncé sorti en 2006 ou 2009 selon les sources, et qu'il comporte 13 ou 16 chansons, la version chroniquée ici nous arrive en cette année 2009 et comporte 16 chansons, ça on en est sûr.

Et Krusader, mais c'est quoi donc ? Pour une fois, l'habit fait le moine et l'annonce du seul mot "Krusader" doit certainement faire monter en vous la fibre guerrière et patriotique, elle qui va vous envoyer en sainte croisade pour le Roy, pourfendre l'ennemi et libérer l'oppressé. Et bien c'est plutôt bien deviné, car chez Krusader on fait du sympho épique qui appelle aux armes et à la joute. De plus, l'artwork est on-ne-peut plus équivoque. Mirez ce fier guerrier avec sa méga armure et son poing gros comme une de nos cuisses, si avec ça Krusader fait du folk expérimental, c'est qu'il y a un problème.

De plus, cet album, Angus de son nom, est doté d'une bonne production, d'un son puissant et l'ensemble sonne de façon très "pro", le chanteur est plutôt bon, sans pour autant être marquant, mais disons qu'il remplit les normes du symphonique épique, à savoir une voix puissante pouvant aller flirter avec les aigües quand bon lui semble. On notera aussi la présence d'une voix féminine venant diluer la mixture à la testostérone en proposant une douceur bienvenue.

C'est tout pour les présentations, et à vrai dire, il n'y a pas grand chose à rajouter, si ce n'est que l'on se trouve en présence d'un album typique de power/sympho sans surprise: des riffs simples couplés à de grandes orchestrations, des refrains vaguement guerriers et au final des voix vues et revues mille fois. Les 2 chanteurs ne sont pas mauvais, loin de là, mais ils se caractérisent par un conformisme affolant et ne contribuent certainement pas à donner une quelconque identité à la musique proposée. En fait, le chanteur se livre à une imitation de plus ou moins tous les grands noms du genre, Tony Kakko, Kotipelto, Olaf Hayer,..., ce qui vous vous en douterez n'aide pas vraiment à renforcer sa crédibilité. On peut malgré tout noter la présence d'Andre Matos et Edu Falaschi respectivement sur Again et First Warrior, mais Rick Ricci étant quand même un très bon chanteur, ces deux chansons ne sortent pas forcément du lot, la faute à "A que ben c'est toutes les même d'abord !"

Car il faut reconnaître que si les morceaux ne sont pas mauvais, ils restent néanmoins à un niveau constant, à savoir l'archétype de la chanson power/sympho de base, et sans élément novateur (ni même accrocheur) qui pourrait marquer l'auditeur. C'est simple, après une écoute de l'album, il est impossible de retenir un titre plus qu'un autre tant ils se ressemblent et ne changent pas de discours. C'est à se demander si les musiciens ont un regard critique sur leur travail. Alors c'est sûr, on peut toujours sauver quelques morceaux.
En effet, And Shall Begin the Clan est une intro classique mais bien efficace, Ocean to War possède des couplets très réussis même si son refrain est une fois de plus bateau, et Bohemian Rhapsody , si elle ne diffère pas de l'originale (de Queen) est bien exécutée et s'intègre bien dans le paysage musical proposé par le groupe.

Mais, ces 3 morceaux éliminés, il ne reste malheureusement pas grand chose de marquant. Encore une fois, pas mauvais, mais souffrant d'une originalité nulle, de thèmes clichés à foison (Battle, memories, freedom, warrior, blood, king, sword,...), et on passera sur l'insipide Holy Metal Sign qui brasse de l'air et rabâche ces vieilles paroles éculées ("Fight for metal everywhere", non mais franchement...) sans se rendre compte que même Manowar sur Die For Metal a davantage de crédibilité.
C'est assez frustrant d'ailleurs de se retrouver devant 16 titres, une heure de musique, et un ennui prononcé. Car, ne posséder aucun refrain qui tue, c'est un peu la loose quand on revendique l'étiquette power/sympho metal... Et le pire c'est qu'ils semblent y croire. Quand on écoute Shall Feel my Sword, le ton du refrain est enjoué et déterminé, mais il n'arrive même pas à la cheville d'un mauvais Rhapsody. C'est dans ce genre de moment là que l'on se rend compte qu'il faut relativiser quand on taxe par exemple le dernier Dream Theater ou Metallica de "sombre merde". Vous êtes trop exigeants les mecs ! Dans le référentiel "excellence", vous pouvez les placer bas, mais de retour avec une origine à zéro, avouez qu'ils foutent la rouste à encore bien du monde.

Ouvrons la malle à l'inutilité et citons donc un triptyque foireux à peine annoncé par des pt.1 pt.2 et pt.3, sans qui on n'aurait certainement jamais pu le deviner, et se priver d'un triptyque de Krusader, ça jamais ! Il faudra aussi expliquer la raison de la présence de Marching Overture (long version). Précision: la version "courte" est une transition de 46 secondes, juste avant Holy Metal Sign (on aurait donc pu à fortiori s'en passer), et sa version longue offerte en fin d'album dure 1 minute 27 secondes...autant la mettre à la place de l'autre, elle est meilleure et au moins à cet endroit elle est utile.

Tout cela pour expliquer qu'un album comme ce Angus n'a pas d'avenir, ou alors ne le mérite pas au vu des productions existantes dans le même style, ce qui est dommage car à part quelques exceptions, il n'est pas foncièrement mauvais, juste plat et ennuyant... Passez votre tour !

0 Comments 14 juillet 2009
Whysy

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