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Une introduction tolkienne qui reprend un dialogue mi-elfique mi-hollywodien:  Astral Domine annonce la couleur,  la jeune formation italienne entend pour son premier album se poser dans le sillage de prestigieux prédécesseurs (on pense bien sûr à Rhapsody Of Fire) et développer un power metal héroïque. C’est une excellente nouvelle pour l’amateur gourmand de musique précieuse et exigeante mais Astral Domine  a-t-il les moyens de ses ambitions?

La formation ne manque pas d’atouts et de panache: le principal compositeur Luca Gagnoni présente toutes les qualités mélodiques pour un tel projet, et surtout on se régale de passages acoustiques, de guitares chevaleresques comme sur Holy Knights et de riffs assez bien trouvés dans une facture néo-classique, celtique ou folklorique. Les ajouts sautillants au pipeau ou au claviers complètent cette diversité bienvenue qui se cristallise dans des morceaux comme Where Heroes Die grandiloquent et passionné. Certaines structures de Kings of North n’auraient pas dépareillé sur Dawn Of Victory de vous savez qui.  Arcanum Gloriae pousse même le trait en introduisant des passages narratifs (superflus?) sur The Tales   Of the Elves andPain.
Si on ajoute une iconographie médiévale-fantastique qui aurait magnifier une couverture de l’Assassin Royal et des thématiques oniriques on peut déjà saluer le savoir faire de ce jeune groupe qui pour son premier opus manie les codes du genre sans complexe et même avec une certaine réussite. Les chœurs en latin et plus largement les envolées guitaristiques, les introductions grandiloquentes font leur petit effet (I Am The King) et l’écoute très agréable se diversifie même dans un My Lord poignant et un speed plus rigueux en mode Helloween pour  l’ultime titre Falsei Dei. Pour un coup d’essai, Astral Domine présente un coup de maître car les claviers de Yeshan Gunawardana (piano sur My Lord, clavecin sur Kings of North) et la voix doucereuse sans forcée de Marco Scorletti sont à la hauteur d’un album qui s’écoute, se réécoute et s’impose tout simplement comme une très belle réussite.

Que d’éloges, que de compliments!!!Nom d’un passoa passé à la passoire, l’auteur de ces lignes aurait-il abandonné tout sens critique comme un commentaire de Télé Z sur le film du dimanche soir???
Rassurez vous lecteurs pointilleux qui ne pointent pas au Point, mon oreille grillée par des années de speed mélodique recense quelques légers défauts que  les peine-à-jouir giscardiens pourront toujours alléguer pour amoindrir la réussite globale de l’album. Un manque de puissance  parfois de la guitare, les riffs ciselés d’Arcanium Gloriae auraient mérité un traitement plus dynamique et la faute de goût est atteinte avec le chant criard de Welcome To My Reign. La ressemblance signalée avec Rhapsody est à double tranchant et certains amateurs pourraient y voir un manque d’originalité.

Surtout que le groupe tend le baton pour se faire battre: devinez qui vient pousser la chansonnette sur ce disque? Noan??? Si? Le chanteur le plus prolixe en apparition prestigieuses, le seul qui pouvait battre Appolo Papathanasio:   Fabio Lione (le seul, l’unique) intervient en effef sur Moonlight du coup on se croirait vraiment sur un disque des parrains de la scène True Hollywood metal. La plus value est limitée mais le sieur léonin apporte toujours son talent à cet exercice qui apparait des plus convenus quand même à force de se répéter.

Grandiloquent et orgasmique, le power speed à claviers est une chevauchée contre la banalisation des goûts. J’insiste particulièrement sur la qualité ornementale des compositions qui envoute l’oreille comme un Saint Joseph, la bouche. Alors amis lecteurs parcourant ces lignes avec le regard sceptique de l’agrégé de philosophie devant la biographie d’Henri Leconte, laissez vous tenter par cet opus de très bonne qualité qui constitue la meilleure découverte de ce début d’année 2014.

0 Comments 18 mars 2014
Whysy

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