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En préambule de cette chronique de ce nouvel album de Powerwolf, je ne peux que citer l’ami Fleug dans sa chronique de l’album précédent, « Preachers of the night » :

« Powerwolf avait de quoi composer un EP, pas un album. Ceci dit, en regard de la qualité des premières pistes, difficile d’attribuer une mauvaise note à ce Preachers Of The Night. (…) Enfin, il y a fort à parier que Powerwolf va continuer à s’enliser dans ce marécage infect d’éternelle répétition, et même si j’apprécie grandement le groupe, son autodérision et sa musique, toujours aussi bien produite (ce son, les enfants, ce son !) c’est bien la dernière fois que je leur pardonne. Euh… ou alors peut être juste encore une fois. »

Quand on sait que cet album a, de plus, été numéro 1 en Allemagne, il fallait évidemment craindre l’immobilisme que conspuait déjà Fleug l’année dernière…

Et comment, après l’écoute de ce nouvel album, ne pas paraphraser la chronique de l’album précédent ? Car oui, une fois de plus, Powerwolf propose ni plus ni moins qu’une copie carbone de « Preachers of the night », qui était déjà une copie carbone de « Blood of the saints » et « Bible of the beast » (les deux albums véritablement fondateurs du style Powerwolf, qui a décidé de ne plus rien modifier depuis…). C’est bien simple, la première écoute de ce nouvel disque m’a procuré une sensation très bizarre, car relativement rare. En effet, au delà de la sensation d’avoir déjà tout entendu avant (chose relativement fréquente dans le heavy metal traditionnel) s’ajoute la sensation de « prévoir » le morceau. Combien de fois, en effet, me suis je surpris à placer un riff, une fin de morceau ou un « hallelujah » avant même que ces derniers n’arrivent concrètement à mes oreilles… Powerwolf, en restant dans cet immobilisme total afin de préserver le momentum des derniers albums, s’autoplagie totalement, et arrive à donner à sa propre musique une notion totale de « cliché » à partir de gimmicks qu’il a lui même créé.

Soyons clairs, donc, aucun titre de ce nouvel album n’apporte quelque chose à l’histoire Powerwolf. Aucun titre ne pourra même prétendre à intégrer la liste des meilleurs morceaux du groupe (liste déjà bien remplie, il faut bien le dire). Aucun titre, enfin, ne durera sur la longueur, car à force de chercher le tube autoplagié, on diminue drastiquement la durée de vie d’un morceau qui sera finalement vite oublié…

Bon, tout cela est bien décevant, vous l’aurez compris, et la première écoute de cet album fut véritablement une déception en tous points. Vous pourrez cependant (et légitimement) vous étonner de voir la note donnée au disque : 7/10, soit autant, finalement, que l’album précédent.
Et bien, malgré toutes ces critiques, on ne peut cependant pas négliger l’efficacité constante de ce groupe (déjà un exploit en soi), ni l’excellente production qui met véritablement en valeur cet album, comme c’était déjà le cas avec les précédents (mais ce qui n’empêche pas de le saluer à chaque fois). Oui, au fil des écoutes, ce nouvel album se fredonne sans problème, et s’apprécie avec un plaisir coupable…

Enfin, et même s’il s’agit d’un bonus, nous ne pouvons passer sous silence le disque de reprises proposé avec l’album (« Metallum Nostrum »). Et là, c’est un régal… Le choix des reprises est tout simplement excellent et pourra satisfaire aussi bien les novices (avec des reprises de classiques de Priest, Ozzy, et Maiden) que les spécialistes (quelle joie d’entendre ces reprises de Chroming Rose, de Running wild, ou de Savatage). On pourrait parfois regretter (contrairement à l’album, ce qui est paradoxal) que Powerwolf ne mette pas un peu plus de leur style dans ces reprises souvent très fidèles, mais le tout est vraiment, vraiment jouissif.

En misant sur cet immobilisme total, Powerwolf sacrifie sa créativité au profit de l’efficacité à tout prix. Ca passe tout juste pour cette fois mais on frôle tout de même la fois de trop. C’est donc bien la dernière fois que je leur pardonne. Euh… oui, vraiment la dernière…

0 Comments 22 juillet 2015
Whysy

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