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Progressive Metal/ Independent/ Mai 2017

Note : 9/10

Bon, ok, d'accord, je ne vais pas commencer par vous crier dessus parce que vous n'avez pas encore écouté le dernier album de Voyager. Il faut dire qu'il était facile de louper la sortie de ce Ghost Mile, sixième album des australiens de Voyager qui était pourtant en préparation depuis l'année dernière et qui a notamment été financé via PledgeMusic. Si Voyager n'est malheureusement pas ce que l'on pourrait appeler un grand nom de la scène progressive en terme de popularité, le groupe est néanmoins une valeur sure, et ce depuis de nombreuses années. C'est bien simple depuis leur premier album Element V, les australiens n'ont cessé de progresser et d'affiner leur identité d'album en album jusqu'à The Meaning Of I qui reste à ce jour à mes yeux leur référence. V, sorti il y a trois ans, étant un peu raté et «seulement» très bon et non pas excellent, oui Voyager est un peu ce premier de classe qui ramène quand même un 16 ou un 17 à la maison quand il annonce s'être planté à un contrôle.

Si j'apprécie autant la musique des australiens, c'est que non seulement ils arrivent à obtenir un équilibre quasi parfait entre accessibilité et technicité mais qu'ils prennent un malin plaisir à mélanger les genres, que ce soit au sein d'un album ou d'une même chanson. La découverte d'un nouvel album de Voyager est dont ponctuée de nombreuses surprises, que ce soit une cassure ou un changement de rythme comme le break d'«Ascension» ou l'accélération géniale de la chanson titre, il y a toujours un élément qui nous surprend. Le groupe atteint pour moi des sommets quand son savoir faire pour les refrains se retrouve dans des compositions au ton plus mélancolique. L'exemple le plus flagrant étant l'excellente «The Fragile Serene» ou la dualité entre ses couplets plus joyeux et son refrain beaucoup plus sombre donne une atmosphère particulière à la chanson. Il n'y a pas de ballade à proprement parler sur l'album, mais les moments les plus calmes ont également quelque chose de magique comme la traditionnelle interlude au piano présente sur chaque album «To The Riverside» ou la surprenante «This Gentle Earth (1981)» qui plonge dans la pop façon années 80 avec réussite.

Si une durée de 45 minutes peut sembler un peu courte pour un album avec une étiquette progressive, il n'y a ici rien à jeter, chaque chanson à son identité propre et mis à part «Disconnected» qui me semble un peu en dessous du nouveau du reste tout en étant loin d'un échec ou d'une chanson de remplissage, chaque chanson a ce petit quelque chose en plus qui donne envie de la réécouter dans la foulée, ce petit truc en plus qui manquait à V et qui amène cet album au niveau de The Meaning Of I.

Une autre des grandes forces du groupe est la voix et les intonations de Daniel Estrin. Si certains n'accrocheront peut être pas à cause de cela, son chant continue de donner une identité à part au groupe et il livre une fois de plus une excellente prestation au cours de l'album, rappelant un peu Peter Steele de Type O Negative par certaines intonations (qui fait partie des grandes influences du groupe qui a d'ailleurs rendu hommage à Peter Steele avec une chanson sur The Meaning Of I).

Ghost Mile est peut être l'album le plus abouti de la carrière de Voyager et offre un mélange étonnant et quasi parfait de metal progressif, de pop et de djent. Grâce à ses mélodies et ses refrains imparables, Voyager réussit le tour de force d'avoir composé un album accessible même pour ceux qui ont tendance à fuit le metal progressif tout en restant riche et foisonnant pour les passionnés et les connaisseurs du groupe qui l'ont soutenu durant la campagne de financement.

Line-Up :

  • Daniel ESTRIN (chant, piano)
  • Simone DAW (guitare)
  • Scott KAY (guitare)
  • Alex CANION (basse)
  • Ashley DOODKORTE (batterie)

Tracklist :

  1. Ascension
  2. Misery Is Only Company
  3. Lifeline
  4. The Fragile Serene
  5. To The Riverside
  6. Ghost Mile
  7. What A Wonderful Day
  8. Disconnected
  9. This Gentle Earth (1981)
  10. As The City Takes The Night

0 Comments 31 mai 2017
Binsou

Binsou

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