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S'il est une joie particulière d'être chroniqueur, c'est bien celle de découvrir de nouveaux horizons ! Des découvertes qui vous interpellent et vous rappellent combien la scène Metal peut-être riche et variée. Quand, au détour du six-cent-soixante-sixième album sorti dans le mois, vous tombez nez-à-nez sur un groupe totalement différent de vos errements traditionnels et que celui-ci vous laisse littéralement sur le cul...

C'est un peu cela, ma rencontre avec le groupe Warpstone ! De pages web en pages web, à la recherche d'une nouveauté à se mettre sous la dent, me voici devant l'écoute d'un jeune groupe français au visuel pour le moins impressionnant. Ce dernier ne laissant guère espérer d'atmosphères éthérées ou de joyeusetés mélodiques, a priori, aucune raison pour moi d'insister. Et pourtant... Est-ce le destin, la curiosité, ou le professionnalisme qui me caractérise (merci de ne pas rire) qui me poussent à appuyer sur la touche lecture ? Peu importe. Le son arrive et c'est la claque ! Comme quoi il est toujours bon de dépasser ses préjugés et de savoir prendre des risques.

La musique des niçois est massive. Et c'est le moins qu'on puisse dire. La comparaison avec un rouleau compresseur vous arrivant en pleine poire est, à mon sens, assez juste et explicite. Paradoxalement, le groupe parvient, au milieu d'une telle débauche d'énergie, à placer quelques plages acoustiques du meilleur effet (Obsidian Circles, The witchtower, A strange wind is wailling for the dead). De courts instants planants qui ne nuisent pourtant pas à la puissance et à l'unité de l'ensemble. Un bien beau travail d'équilibriste parfaitement maîtrisé.

Quant à décrire, ou pire, cataloguer le style musical du groupe, voilà une mission impossible ! Tout ou presque y passe. L'éventail musical est tel qu'il en devient impossible de faire ressortir une unique référence ou une seule école. Du Metal extrême il en est assurément question : des éléments de Black, de Death, de Doom se retrouvent dans la mixture warpstonienne... Mais on est bien loin du compte si l'on en reste là. Ajoutez-y une pincée de Stoner bien gras, une dose de Heavy épique, et arrosez le tout d'une bonne bouteille de Progressif, et là, on commence à percer la recette des français.

L'inquiétant résultat d'un tel mélange, c’est l'indigestion auditive. Mais, ô miracle, rien de tout cela n'arrive ! J'ignore si le groupe y est allé de sa dose de citrate de bétaïne pour faire passer le tout, à moins qu'il n'ait tout simplement du talent (option la plus probable), mais malgré ses influences multiples, la musique du combo préserve une cohérence globale qui force le respect ! Elle affirme par la même une personnalité naissante fort prometteuse. Si l'ombre de quelques références planent encore par endroits (c'est inévitable), il est rare de trouver une telle originalité dans le propos pour un premier essai.

Si je devais malgré tout prendre un risque et avancer le nom de quelques groupes dont l'influence semble avoir bercé l'oreille des niçois, je citerais en premier Mastodon. L’alliance de Metal « dur » et de circonvolutions rythmiques ©, avec une pointe de Stoner / Southern Rock dans les riffs de guitares (Transluscent Snailbeast), rapprochent, dans son concept, le groupe français des américains. Et pour continuer dans ma prise de risques généalogique, je rajoute comme parents probables Opeth, Edge of Sanity, Ihsahn, pour l’habilité à mélanger agressivité et mélodies, que ce soit dans l'alternance de chant extrême et de chant clair ou la versatilité des ambiances (Obsidian Circles , Transluscent Snailbeast).

Bref, en un mot comme en cent, vous l'aurez compris, « Deamonic Warpfire » est ce qu'on appelle une tuerie ! Massif, racé, maîtrisé de bout en bout, le premier jet des français augure du meilleur pour la suite. Il faut, à ce titre, ne pas oublier de rendre justice à la qualité de la production, limpide et puissante, chose assez rare lors des débuts discographiques.

Si le groupe est aussi impressionnant sur scène que sur album, on tient là une future pointure de la scène hexagonale. En se démarquant définitivement des ses quelques influences pour affiner son propre univers, Warpstone pourrait bien nous pondre un second album qui fera date ! Je prends les paris...

0 Comments 21 avril 2013
Whysy

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