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Une introduction pompeuse et gonflée par des paroles latines du plus bel effet: Vis Divina entame l’écoute de Dark Wings Of Steel en reprenant à l’identique la recette introductive de tous les albums de Rhapsody Of Fire. Rien de nouveau amis lecteurs mais un exercice de style, rassurant, reconnaissable, et surtout identifiable comme si ce premier titre entendait faire le lien entre l’étape charnière et décisive de ce nouvel album et le passé glorieux de la légende du speed/true/symphonique/Hollywood métal.  Et pourtant, rien ne sera plus jamais comme avant: Rhapsody Of Fire sort de la séparation la plus douloureuse de son histoire. Les Dioscures italiens, Luca Turilli et Alex Staropoli ont divorcé mais perpétuent l’héritage chacun de son côté en déclinant personnellement la franchise commune Rhapsody. Le talentueux guitariste parti, le reste du groupe centré sur le claviériste et le chanteur Fabio Lione présentent leur première réalisation post-Turilli et le premier objectif de l’album semble de relier le groupe à son héritage en proposant des morceaux comme Rising From Tragic Flames ou My Sacrifice, des titres échevelés et baroques martelé par la double grosse caisse d’Alex Holzwarth.  Rhapsody fait du Rhapsody mais le groupe semble se caricaturer, tente de faire plus vrai que vrai, démarche sans aucun doute légitime (encore une fois les quatre cinquièmes du groupe sont encore là)mais qui résiste difficilement à l’écoute attentive de Dark Wings Of Steel. L’empreinte vocale du groupe est bien en place, Fabio Lione assure comme d’habitude, il place même son habituel titre chanté en Italien Custode Di Pace et le guitariste Roby De Micheli parvient à se glisser dans les pas de Turilli. Bien sûr, il ne peut prétendre faire oublier le virtuose dont le jeu en arpèges, la patte créative et les riffs tonitruants, à la fois glissés et percutants continueront de peser comme un héritage bien lourd sur les prestations de son successeur. Mais Roberto Di Micheli sait épouser l’univers rhapsodien, (écoutez le titre éponyme, on croirait entendre Turilli) il développe quelques fulgurances sur Rising From Tragic flames, éclabousse le titre Silver Lake of Tears de son solo (d’un Staropoli retrouvé sur les ambiances) et développe une intéressante tonalité manowarienne sur Angel Of Light, un très beau titre tout en progression. Cependant, les structures mélodiques apparaissent bien plus ternes qu’à l’accoutumé (A tale of Magic, Fly To Cristal Skies) et le rythme ralenti qui domine sur l’immense majorité des titres ne permet pas au guitariste d’exprimer son talent. Pire l’attention retombe comme un soufflé à mi parcours et même à mi-titre:Tears Of Pain qui présente pourtant un riff turillesque à souhait mais qui s’essouffle dans des orchestrations saccadées, une mélodie vocale frigide et des choeurs artificiels)  Le talon d’Achille de Dark Wings of Steel serait-il du côté des claviers? l’espoir d’un disque grandiloquent, orchestral, symphonique centré sur des claviers retentissants était pourtant permis. Le talent d’Alex Staropoli illumine les interludes, les duels de soli, les introductions et passages cinématographiques des premiers albums du groupe mais là les soli glougloutent sans répondant, les dialogues avec la guitare sont rares, faméliques, peu percutants (My Sacrifice) et le tout semble surtout peu inspiré et bien terne. On a du mal à reconnaître les qualités habituelles du pianiste surtout que son frère, associé depuis longtemps à l’aventure discographique rhapsodienne, est aussi présent et que toute la liberté de composition lui était donnée pour laisser libre cours à ses envies, ses idées, ses audaces.  Dark Wings Of Steel déçoit et inquiète le fan et pourtant le savoir faire du groupe n’est pas à remettre en cause. Disque douloureux, difficile, peut être de transition, il présente de très bons titres (Rising from tragic Flames, Angel Of Light, Silver Lake Of Tears) qui méritent le détour.

0 Comments 25 décembre 2013
Whysy

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