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Rollin Rodeo, c'est l'histoire d'un multi-instrumentiste français qui a roulé sa bosse, et a décidé de monter SON projet.
Cela lui a prit quatre ans, quatre ans pour écrire cet album sur lequel il a presque tout écrit, presque tout composé, et sur lequel il joue de presque  tous les instruments, laissant la majorité des solis de guitare à Skills.
Il s'est entouré d'un groupe composé d'une rythmique entièrement féminine, Heather Black à la basse et Mikey à la batterie, et de deux gratteux, Skills le soliste et Loyd le guitariste rythmique, pour les concerts, et les clips dont quatre sont disponibles sur Youtube (Monkey Face, Because of You, une petite ballade sympa, le tonitruant Gasoline et le formidable Dirty Mind dans une version rallongée) et donnent un bel aperçu du potentiel des Français.

L'album de 9 titres, dont la moitié dépasse allègrement les 5 minutes, s'ouvre sur un titre bien heavy qui a pu le faire comparer à d'illustres prédécesseurs tels Motley Crue ou Guns N Roses, avec un break plus calme en plein milieu.

Le refrain de Gasoline, explosif, quant à lui,  a une méchante tendance à rester gravé dans la tête (Gasoline, Yeahh …) longtemps après la fin du morceau, et doit faire fureur en live, avec sa batterie ronflante, son solo bien tourné, le chant survolté … Reste à voir ce que cette curieuse inclusion d'un pseudo reportage de journal télévisé récité en espagnol deviendra.

Mais ce qui m'a scotché, personnellement, c'est la voix de Tom Rodeo sur le deuxième titre ; une voix d'une profonde sensualité au grain suave d'une bouleversante intensité.
Le titre, Dirty Mind, s'habille de riffs de guitare qui ne sont pas sans rappeler certains titres de Renaud, ce qui est particulièrement sensible sur l'intro.
Mais dès l'arrivée du chant, on se rend compte qu'on est dans une autre dimension ; mélodique et expressif, il enchante et séduit, tout comme la guitare, bavard fil conducteur d'un titre excellent.
C'est un morceau empreint d'une certaine amertume qui ne verse pas dans la dépression ou la mélancolie, mais invite à l'introspection.

Tom Rodeo sait composer, les chansons qui se succèdent, dont les tempos et les ambiances sont différentes les unes des autres, sont interprétées avec intelligence et brio, servies par la voix magique du maître d’œuvre qui signe ici un premier album de toute beauté.

Un album qui alterne entre douceur (la ballade Drink with a Ghost, superbe) et fougue (Gasoline), sans jamais se perdre dans la facilité.
C'est au contraire une large palette de son talent que le musicien nous fait miroiter, et l'on se retrouve bien vite hanté par sa voix à la texture si agréable.


Tom Rodeo nous dit avoir pas mal bourlingué, et on le croit sans peine à la découverte de son œuvre dont il a manifestement soigné tous les aspects pour un résultat d'une qualité remarquable.
La maquette est vraiment professionnelle, le texte de présentation traduit en anglais et en espagnol (langue dont on entend des passages sur Gasoline, par exemple).

Un disque varié, mariant de nombreuses influences parmi les meilleures, qui nous offre neuf morceaux différents aux ambiances spécifiques explorant un large spectre d'émotions, tantôt léger, (Gasoline, Don't Need You), tantôt plus sombre (Silence, A Prayer for a Son).

0 Comments 14 septembre 2014
Whysy

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