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Le combo suisse Pertness sort son troisième album Frozen Time via le label Pure Legend Records. Après un premier Seven times eternity très convaincant et un deuxième From the Beginning to the End tout aussi réussi, est-ce que ce nouvel opus sait se tenir à hauteur? La réponse est oui. Pertness signe ici peut être son album le plus réussi. Frozen Time est un album costaud en béton armé rehaussé par une très bonne production et une très bonne interprétation. Frozen Time reprend le concept déjà avancé par From the Beginning to the End notamment une approche plus directe, un chant plus acéré et une rythmique plus solide et robuste. Si dans From the Beginning to the End il y avait ici et là quelques titres qui pouvaient rappeler l’approche d’un Fear Factory, sur Frozen Time le groupe enfonce le clou encore plus.

L’artwork toujours réussi est signé encore une fois par l’artiste allemand Georg Huber.

Le titre Frozen Time se veut rapide, direct et le power du début se marrie avec une approche thrash metal. Vocalement aussi, comme souligné plus haut, le timbre de voix est plus grave, agressif. Les mélodies sont toujours là surtout du coté du refrain mais l’ambiance est toujours aussi noire. Si au niveau du songwriting From the Beginning to the End soulignait le temps que passe et la fin de civilisations et le fin de tout à chacun, Frozen Time allie la noirceur du temps qui passe avec le concept du ‘temps gelé’. Les choses se figent, immobiles, froides et distantes et il n’y a aucun espoir ni survivant.

Pertness va encore plus loin dans sa démarche : le power du premier Seven times eternity intègre le coté thrash dans ses structures et s’articule aussi dans un registre de metal extême c'est-à-dire de death metal. Cette formule, à notre avis gagnante, on la retrouve surtout sur deux titres : Farewell to the Past et Shadow Knights. Le riff qui ouvre Farewell to the Past et qui soutient son refrain semble tiré de Amon Amarth (Twilight of the thunder God ou Surtur Rising). Riff de guitare et tempo de batterie puisent dans ce que le death mélodique fait de mieux. Coté voix Tom Schluchter aussi module son timbre jusqu’à se lancer dans des ‘harsh vocals’ « I bid, I bid, I bid, I bid farewell to the past ». Ce titre est une pure réussite et tuerie. De même sa structure est assez articulé : couplé, refrain 1, couplé, refrain 2, couplé, break, couplé, refrain 2, couplé, refrain 1. L’idée de mettre deux refrains, une forme longue et une plus courte est tout à fait originale et met en valeur ce titre.

Shadow Knights est encore un temps fort de l’album : tempo rapide et guitare soliste qui joue à la death metal mélodique à la The Haunted, Dark Tranquillity ou At the Gates. Cette fois à coté de la structure couplé – refrain ou trouve un pré-refrain. Encore une fois la voix de Tom est agressive et par moments reprend un timbre plus ‘harsh’. Encore un titre énorme. Avec à la clé un petit break avant la fin qui ralentit le tempo pour repartir à l’assaut finale.
I sold my remorse est un titre plus mélodique mais toujours aussi rapide où le riff principal est encore une fois imparable. The last survival encore est un titre rapide, toujours avec des lignes mélodiques et un refrain qui rentre dans la tête sans en sortir plus. De plus le riff qui soutient le refrain est carrément inspiré au thrash plus direct que Pantera ou Nevermore ne renierait pas. Certes les titres plus en ligne avec les albums précedents sont aussi présents : My will is broken ou Farewell to the past vont dans ce sens. L’album se termine par The star of the county down, un titre traditionnel irlandais que Pertness a réarrangé à la sauce 'power metal'.

Pertness signe avec Frozen Time son album le plus réussi et le plus abouti. A coté d’une bonne production, il faut souligner la bonne prestation du groupe ainsi que un songwriting toujours aussi percutant et profond. Pertness tire son épingle du jeu en réunissant une solide base power metal avec des éléments plutôt thrash voir death metal mélodique. Cette approche pousse le groupe encore plus loin et varie une recette de power metal qui à la longue risque de s’avérer répétitive. Pertness n’a pas peur d’évoluer et ses trois albums en sont la preuve.


wanderer



0 Comments 08 janvier 2013
Whysy

Whysy

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