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Une pluie s’abat sur notre continent avec de violentes projections d’acide. Nous savions que notre air pollué par les industriels (et pas que) pouvait charger les précipitations d’ions et avoir des conséquences sur notre environnement. Mais de là s’attendre à une cascade aussi désastreuse pour écosystème, il fallait le lire dans une boule de crystal ! Qui aurait cru que la Finlande, magnifique pays verglacé, terre d’origine des Vikings et des mythologies nordiques serait à l’origine de ce cataclysme ? Mais voilà que Rain Of Acid est descendu de la Scandinavie pour occuper le territoire et notre hexagone se retrouve aspergé par ce phénomène corrosif.

Vous l’aurez compris Rain Of Acid n’est rien de plus qu’un groupe de métal extrême qui officie dans un style à la croisée entre death mélodique et dark métal inquiétant. De plus lorsqu’on appréhende l’opus on redécouvre une puissance musicale qui vient s’ajuster à la hauteur des mélodies insufflées dans toute la structure. L’articulation de Ghost Town tire son épingle du jeu grâce à une versatilité évidente entre la rythmique entrainante (« Lobotomy ») et une composition mettant en lumière des accords et des riffs inventifs. Nombreuses pistes présentes sur l’album permettront de céder au délicat souffle enflammé au creux de nos oreilles.

Le jeu des guitaristes accouplé au martelage du batteur fabrique un tissu musical ornementé et brillant de mille feux. Le chant est aussi habité que destructeur ce qui donne une tendance agressive à Ghost Town (« The Closure »), bien que le travail fourni aux cordes semble attirer la musicalité sur un terrain plus fertile et d’une richesse ostentatoire au niveau des mélodies. Le titre éponyme débutera avec une guitare sèche permettant de suspendre des arpèges et s’effacera de plus en plus au détriment des réverbérations habituelles. La dualité naissante entre la vitesse rythmique et la lenteur d’exécution, le contraste suscité par la profondeur abyssale des ambiances opposé aux sonorités presque cristallines des riffs plonge l’auditeur dans un univers rempli de paradoxes et le laisse dépourvu d’attente.

C’est cette surprise qui fait mouche. Le groupe finlandais déploie un arsenal musical bien huilé et parfaitement maitrisé. Telle l’araignée tissant sa toile, le combo resserre son étreinte et on se retrouve pris au piège prêt à se faire dévorer. Les chansons développent cependant une recette qui reste monotone et c’est ce qui rend l’album un peu redondant par moment (« The Tower Of Glass »), malgré tout le côté easy-listening des titres permet de faire passer la pilule et c’est finalement sans difficulté qu’on arrive à traverser la pluie acide nordique. L’expérience de Tuomas Saukkonen (à la batterie et à la production de l’album) aura peut-être aidé à notre formation d’éviter de s’enfoncer dans certains écueils. Néanmoins, il faudra veiller à ne pas reproduire les erreurs de notre chouchou tant au niveau musical que visuel. D’ailleurs, ne trouvez-vous pas que la cover ressemble à « Rise Of The Phoenix » maintenant que je vous parle de tout ça ?

0 Comments 24 décembre 2013
Whysy

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