Ce que j'apprécie particulièrement à chaque sortie d'un album de Sabaton ou maintenant de Civil War, c'est de jeter un œil du côté des paroles et d'apprendre des petites anecdotes sur l'histoire ou de découvrir des personnages historiques. Vous l'aurez compris, cette chronique sera donc estampillée de petites explications historiques car comme Sabaton, chaque chanson a un lien avec un événement de l'histoire militaire comme ne le montre pas l'illustration de ce Gods And Generals qui laisse penser que l'on se concentre au niveau de la guerre civile américaine, ce qui n'est finalement pas le cas. J'ai déjà cité Sabaton beaucoup trop de fois en ce début de chronique, mais la musique pratiquée par les deux formations est toujours aussi proche (rappelons que Civil War a été formé après le départ de 4 membres de Sabaton). La différence principale se faisant du côté du chant, la voix éraillée de Nils Patrik Johansson contrastant complètement du timbre puissant de Joakim Brodén.
On retrouve donc ce heavy guerrier qui a fait ses preuves avec plaisir. Bizarrement vu que c'est plutôt l'inverse d'habitude, les meilleurs titres ne se trouvent pas dans la première partie de l'album qui préfère jouer la sécurité. Après The Killer Angels, leur très bon premier album, on attendait un démarrage un peu plus canon. L'opener «War Of The World» est un titre rapide et honnête mais pas renversant. De même, «Braveheart» placé en troisième position sur l'album se révèle cliché et répétitive, ressemblant déjà à du remplissage, et sonne pour le coup vraiment trop «Sabaton en moins bien». Mais tout n'est pas catastrophique en ce début d'album, on trouve tout de même des titres tout à fait convenables à l'image du single réussi «Bay Of Pigs» (que vous pouvez écouter ici) ou encore la rapide et terriblement efficace USS Monitor, du nom de l'un des premiers cuirassés de la US Navy qui a combattu pendant la guerre de Sécession.
On retrouve également «The Mad Piper» aux sonorités celtiques comme on pouvait trouver sur «St Patrick's Day» sur le premier album. Je me sens obligé de vous parler de ce titre pour avoir l'occasion de raconter l'histoire du personnage qui a inspiré la chanson parce que l'anecdote est assez amusante. The Mad Piper désigne donc Bill Millin, un soldat britannique qui était le joueur de cornemuse du commandant de la Brigade Spéciale Britannique lors du débarquement de Normandie. Ces joueurs de cornemuses ou «pipers» menaient selon la tradition les troupes écossaises au combat. Néanmoins Bill Millin était l'un des seuls joueurs de cornemuse de la Seconde Guerre mondiale. En effet, cette pratique fut interdite par le commandant britannique suite aux pertes trop importante de «pipers» lors de la Première Guerre Mondiale. Cependant le jeune Bill Millin n'a pas suivi les ordres et a joué au milieu des combats lors du débarquement à Colleville-Montgomery et a survécu car les soldats allemands ne le visaient pas le pensant fou ! La légende veut même que les commandos anglais qui attendaient les renforts provenant du débarquement ont d'abord entendu la cornemuse de Bill Millin avant de voir son bataillon arriver !
Si la première partie de l'album peut légèrement décevoir de par son côté trop classique et prévisible, la seconde moitié s'avère beaucoup plus emballante et balaye les quelques doutes que l'on pouvait avoir. L'album décolle complètement passé la moitié, avec des compositions plus travaillées et plus variées au niveau des tempos, ce qui permet à Nils Patrik Johansson de varier davantage son chant et je ne peux que conseiller à ceux qui avaient eu du mal avec son chant sur le premier album de retenter l'expérience avec cette fin d'album.