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Jour 0

Mercredi 15 Juin 2022, Laval, 7h30 environ. Direction Dessel, en Belgique, pour le Graspop Metal Meeting, un gros festival qui s’apparente un peu au Hellfest, de par sa taille, les groupes qui y viennent et le moment où il a lieu.

La route est un peu longue, mais on est une bande de 4 joyeux lurons ultra hype pour le fest, ce qui évite de trop s’ennuyer. Quelque 8h30 plus tard, nous voilà garés sur le parking. Première constatation : il fait chaud. Bon, mieux vaut ça que de la pluie après tout. S’ensuit une belle galère pour porter toutes les affaires de la voiture au camping qui, s’il n’est pas super loin, n’est pas non plus juste à côté (1.4 km environ). Après une fouille qu’on qualifiera de très sommaire (« Clothes only in your bag ? »  « Yes. » « OK, go on. »), on se dépêche d’installer les tentes pour se choper une bonne place sur le camping, proche de l’entrée du festival mais pas trop non plus pour pouvoir dormir un peu.

Il ne reste plus qu’à aller récupérer le bracelet, notre précieux sésame pour les 4 jours à venir, et on peut passer à l’étape suivante (que vous connaissez tous) : APEROOO !!! Bon, malheureusement les belges ne connaissent pas ça, et on entend juste ça et là des français qui nous répondent de bon cœur.

Ouf, la bière fait du bien. Nous voici enfin installé avec le bracelet au poignet, toute la pression du voyage retombe et on savoure l’idée d’avoir 4 jours de festoche avec certains des plus grands groupes de metal du monde devant nous.

En regardant les gens s’installer à leur tour, on se rend compte que les belges/allemands/hollandais sont beaucoup mieux préparés que nous au camping puisqu’ils ont presque tous des chariots ou de gros diables pour transporter leurs affaires, ce qui gagne pas mal de temps et évite une bonne suée. On note ça dans la liste des choses à améliorer pour le prochain fest.

La journée s’achève entre bière, cacahuètes, saucisson et éclats de rires, puis au lit pour être frais et dispo le lendemain. Avec les 4 jours qui s’annoncent, il faut faire le plein d’énergie.

Jour 1

8h30

On se réveille à cause de la chaleur dans un camping relativement calme pour un camping de festival. La bonne surprise du jour est de constater que même le matin il n’y a pas trop de queue pour les toilettes et pour l’eau sur le camping, ce qui est vraiment un point positif.

Les concerts commencent à 12h, comme ce sera le cas les 4 jours. D’ici là, on petit passage sur le merch s’impose, pour refaire le plein d’accessoires/fringues/patch metal. Il y a pas mal de stands variés, on déplorera juste l’absence de vendeur de clous.

11h50

On se dirige vers l’entrée du site pour le premier concert. Ici encore aucune queue, ce qui va permettre de rapidement faire des aller-retours entre le site et le camp.

11h51

Un de mes compatriotes se fait refouler à l’entrée à cause de sa corne. J’ai envie de dire au vigil qu’il risque d’en voir d’autres d’ici la fin du weekend. Bref, on commence déjà à apprécier la constatation de 11h50 puisqu’il nous faut courir à la tente reposer la corne.

12h01 – The curse of Millhaven

Nous voici sur le site du festival ! Quelle joie dis donc ! Avec tout ça on est à la bourre pour The curse of Millhaven, jeune groupe de metalcore/death qui ouvre le festival. Le public est déjà bien présent, ce qui contraste beaucoup avec les premiers groupes du Hellfest qui jouent devant quasi personne, voire personne pour les premiers. L’excitation des concerts nous gagne et la qualité est au rendez-vous. Je me débrouille pour m’éclater la lèvre dès le premier wall of death, mais qu’importe ! Ça fait plaisir de se retrouver, de revivre des concerts à fond.

Les 40 minutes du set passent très vite, le groupe a fait un bon gros boulot et il faudra garder un œil dessus à l’avenir.

Petit apparté sur l’organisation du site du festival : il y a 5 scènes plus une scène supplémentaire avec DJ et tout et tout. Les 2 mainstages placées côte à côte, la North et la South, alternent toute la journée, tandis que pour les 3 autres (la Marquee, le Metal dome et la Jupiler stage) c’est un peu au pif, il peut y avoir 4 concerts en même temps sur le fest comme un trou de 15 minutes. A noter au passage que ces 3 scènes sont sous tente rigide, on est donc à l’abri de la pluie du soleil dessous.

14h – Vltimas

Battle Beast s’apprête à jouer sur la South et je ne veux pas louper ça, mais j’ai un peu de temps pour passer voir Vltimas, groupe de blackened death dont le chanteur fait furieusement penser à The Undertaker. C’est bien sympa et le public ne s’y trompe pas, mais je dois déjà quitter la Marquee pour me rendre devant la South.

14h25 – Battle Beast

C’est sous un soleil bien chaud pour la Belgique que Battle Beast attaque son set sur Circus of Doom, le titre éponyme de son dernier album sorti en début d’année. La chanteuse Noora Louhimo, toujours excentrique dans son maquillage et sa tenue, arbore 2 cornes sur la tête autour desquelles est enroulée une partie de ses cheveux, autant vous dire que ça ne passe pas inaperçu. Durant tout le show, elle va concentrer tous les regards de par sa présence scénique mais aussi et surtout par son timbre agressif et son coffre impressionnant. Elle est déjà solide sur album, mais en live cela se transforme en une bonne grosse claque auditive. Elle est sûrement l’une des meilleures chanteuses actuelles, d’autant plus dans son style. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste non plus et apportent leur énergie au spectacle, en plus d’être impeccables sur leurs instruments.

Malheureusement, la setlist fait la part belle à leur dernier album qui, s’il n’est pas mauvais, est assez redondant sur la longueur. On a le droit à seulement 4 titres issus d’albums précédents, mais aucun de l’album Battle Beast, pourtant d’assez loin leur chef d’œuvre ! Moi qui avais réécouté Let it roar 15 fois avant de venir, me voilà bien déçu. Enfin, ne boudons pas notre plaisir, ce concert était bon et est passé bien trop vite.

16h50 – In Extremo

Voilà un concert que je ne voulais pas louper, sous une scène couverte, au milieu d’un public déjà conquis par le pagan metal allemand d’In Extremo. Le groupe attaque directement avec des morceaux entrainants et le pit ne tarde pas à se former. Je me retrouve alors à me faire ballader au milieu d’une bande de (en vrac) belges, allemands et hollandais dont le gabarit moyen est proche d’1m90 pour 90kg, à vue de nez. Je ne suis pas gringalet mais je m’aperçois rapidement que je suis probablement le moins lourd de ce pogo. Cela dit, la bonne humeur est présente sur scène et dans la fosse, le groupe s’éclate et le public reprend en chœur les refrains souvent fédérateurs d’In Extremo.

Je suis particulièrement impressionné par l’un des 2 sonneurs de cornemuse, qui joue également de la harpe, d’un genre de flûte d’un bon mètre de long, ainsi que d’un genre d’échelle musicale sur laquelle il frappe avec des tubes creux. L’ensemble des membres du groupe est habillé en tenue traditionnelle, ce qui rajoute à l’immersion dans leur univers.

Il fait chaud sous cette tente mais on s’amuse bien et il est déjà l’heure pour In Extremo de nous quitter, sur un « We’ll be back » bien senti.

18h30 – Powerwolf

Cela fait déjà une grosse demie heure que j’attends devant la South pour Powerwolf, l’un de mes groupes préférés, ce qui me donne l’occasion d’apprécier l’énergie délivrée par Mastodon sur la North pendant ce temps.

Je suis un peu inquiet quant à la setlist de Powerwolf, car j’ai trouvé leur dernier album moins efficace que les précédents dont je suis un grand fan. J’imagine une arrivée sur Dancing with the Dead, mais lorsque le rideau tombe c’est bien Fire and Forgive qui résonne, pour mon plus grand plaisir.

La fanbase est présente et le groupe ne s’y trompe pas. En effet, lorsque le chanteur Attila demande qui a déjà vu PW en concert, la très grande majorité des mains se lève. Alors, ils en profitent pour faire chanteur la foule à outrance, prenant même pas loin de 5 minutes pour nous faire répéter les oh-oh-oh d’Armata Strigoï.

A propos du dernier album en question, et bien ils n’en jouent qu’un morceau, Blood for Blood, qui prend effectivement moins bien que les classiques et ultra efficaces Sanctified with Dynamite, We drink your Blood ou autre Amen and Attack, sur lesquels le public chante même sur les couplets.

Une heure plus tard, j’ai trop chaud, mal à la gorge à force de crier et très soif, mais je suis heureux d’avoir revu ce groupe qui, décidément, assure carrément en live.

19h40 – Dropkick Murphys

Pas le temps de partir bien loin puisque les Dropkick ramènent leur punk irlandais sur la North, et aussi parce que le public commence déjà à affluer pour la tête d’affiche du soir. Le groupe débarque sur son classique The boys are back, qui met tout de suite une ambiance festive et bon enfant. On remarque rapidement que le chanteur secondaire est absent, Ken Casey (le chanteur principal) nous expliquant qu’il a dû s’absenter à cause d’un problème survenu dans sa famille, si j’ai bien compris l’espèce d’hybride anglo-américano-irlandais qu’il nous baragouine entre les chansons.

Quoi qu’il en soit, le show est assuré par le reste du groupe, le public braille en chœur les refrains catchy typiques des Dropkick, à l’image du chanteur qui nous braille ses « I’m shippin’ up to Boston » sur la dernière chanson. Tout le monde s’amuse, on a droit à des vannes sur les gens au club VIP (« How are you doing, you guys in the very expensive seats ? ») tous entassés sur des gradins en bordure des scènes, et on en reprendrait bien une demie heure sans problème mais voilà, le set se termine déjà, avec plus de 5 minutes d’avance. Peut-être que l’absence du second chanteur les a poussés à raccourcir le concert ? On n’en sait rien, mais c’est un peu dommage malgré tout.

21h – Iron Maiden

Et voilà the group, LA tête d’affiche du jour et un peu de tout le festival, les légendaires brittaniques d’Iron Maiden. Avant le début du concert, les écrans géants diffusent un clip animé d’environ 2 minutes mettant en scène toutes les apparences d’Eddy, la mascotte du groupe, ce qui est somme toute inutile mais tout de même vachement stylé.

Pour ma part, c’est un baptême d’Iron Maiden, et plus l’heure approche plus ma mâchoire tombe toujours plus bas au fur et à mesure que les décors se mettent en place. La scène s’ouvre sur des bâtiments dans le style japonais de leur dernier album Senjutsu, que je vous conseille soi dit en passant. Sauf que là, on n’est pas sur de la structure gonflable, non non, on est bien sur des choses en dur sur lesquelles Bruce Dickinson va passer la moitié du show à courir à droite et à gauche.

L’ambiance est survoltée, on est serré comme pas possible, et enfin retentissent les premières notes de Senjutsu, après avoir eu Doctor Doctor d’UFO dans la sono. Le groupe débarque et c’est la folie. La machine Iron Maiden est lancée pour 2h, qui passeront en une poignée de minutes.

Tout est incroyable. Les décors, les mises en scène, les guitaristes et le bassiste qui font le show, chacun dans leur style, comme s’ils étaient en train de jammer en studio alors qu’ils jouent un concert devant – au moins – 40000 personnes, et enfin Bruce Dickinson qui n’a de cesse de courir partout comme s’il avait 25 ans, tout en chantant avec une justesse et une puissance époustouflantes.

Chaque chanson ou presque possède son propre décor, et non des moindres, ce qui augmente encore l’immersion dans le concert et l’ambiance de chaque morceau. En vrac, l’arrière de la scène s’orne de piliers égyptiens, d’une tête d’Eddy géante, d’un ange argenté, et enfin d’un avion qui me parait à peu près à l’échelle. A tout cela, on peut ajouter le passage sur scène d’un Eddy géant version Senjutsu au début du spectacle et d’un autre habillé en Trooper (sur The Trooper évidemment) contre lequel Bruce, dans la même tenue, se battra à l’épée et au fusil. Je ne vous parle même pas des lance-flammes, explosions et autres feux d’artifice, ainsi que de la maestria évidente du groupe au complet.

Que dire de plus sur ce concert ? C’est sans aucun doute l’un des plus grands, sinon le plus grand, concert que j’ai pu voir dans ma vie. S’il n’y a qu’une seule chose à en retenir, c’est la suivante : si l’occasion se présente à vous d’aller les voir, allez-y.

23h10 – Mercyful Fate

Difficile de passer après Iron Maiden mais la soirée n’est pas finie puisque Mercyful Fate se produit sous la Marquee. Le légendaire groupe de heavy occulte de King Diamond et sa bande qui s’est reformé en 2019 offre une ambiance complètement différente et parvient ainsi à se faire sa place après la déferlante Maiden. Entre rites sataniques, pentagrammes et tête de bouc, le show suit son cours, marqué par l’omniprésence du King. Ce dernier vient tout juste de fêter ses 66 ans mais sa voix (trèèèèès) haut perchée n’a rien perdue et il n’a de cesse d’impressionner par son style, ses variations vocales, ses cris déchirants et ses envolées suraigües. Tous les tubes des années 80 du groupe sont de la partie pour le plus grand plaisir des fans. La fosse n’est pas surchargée mais on sent un noyau fort qui persiste malgré les longues années d’absence du groupe : leur dernier album date de 1999 et ils se sont peu produits depuis.

Le concert est franchement cool mais de fortes douleurs au dos m’empêche d’en apprécier toute la teneur, je rentre donc avant la fin pour reposer le bonhomme, dans un camping encore une fois étonnamment calme.

Conclusion jour 1

Ce premier jour au Graspop était déjà formidable. Non seulement l’affiche est dingue, mais en plus j’ai vraiment été agréablement surpris par l’organisation des barrières à l’entrée, des stands de boisson/bouffe (en dehors des prix pratiqués bien entendu), et de la disposition générale du site. A voir ce que cela donnera sur la suite du festival.

Cette première journée a bien évidemment été marquée par Iron Maiden, vous avez fini par le comprendre je pense, qui a mis la barre très haute. Toutefois, chaque concert est un plaisir tant pour le public que pour les groupes, dont pour une bonne partie c’est le premier concert depuis l’avant covid. La joie de se retrouver est communicative et participe beaucoup à la réussite générale.

0 Comments 30 juin 2022
Shadow

Shadow

J'aime le metal, la bière, l'escalade et les copains

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