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Graspop 2022 – Jour 2

Il est environ 9h lorsque je me réveille, assommé par la chaleur qui règne déjà dans la tente. Il va faire chaud aujourd’hui, encore plus que la veille, et ça commence dès le matin.

Enfin bon, ce n’est pas un gros rayon de soleil qui va nous empêcher de profiter à fond des innombrables concerts (bon en réalité on est plus proche de 8 que de « innombrables » mais c’est déjà pas mal) qui nous attendent en ce vendredi 17 Juin. L’affiche du festival est tellement folle qu’il n’y a pas beaucoup le temps de se reposer entre les concerts immanquables !

12h15 bien sonnées – Phil Campbell and the bastards sons

Sans trop savoir ce que j’ai bien pu faire pour qu’il soit déjà cette heure-là, je me retrouve en retard pour aller voir Phil Campbell and the bastards sons play Motörhead (ce nom est tellement long qu’il dépasse de la case dans le tableau du running order). En gros, c’est Phil Campbell, ex-guitariste de Motörhead, qui a formé un groupe avec - entre autres – ses fils, et qui joue ici un set de reprise de son ancien groupe. Je n’ai jamais vu Motörhead, mais le groupe se débrouille ici très bien, le public matinal est déjà présent en nombre pour rendre un hommage à feu Monsieur Lemmy Kilmister à travers les reprises de ses plus grands tubes, jusqu’à un Ace of Spades qui fera déjà bien s’agiter la fosse.

On peut facilement imaginer l’émotion de Phil Campbell à rejouer avec ses propres fils les chansons de celui qui a été comme un père spirituel pour lui, et je pense que cela donne une dimension supplémentaire au spectacle. Le set se termine sous des applaudissements nourris jusqu’à ce que les musiciens aient quitté la scène.

Pendant ce temps-là, je loupe Disillusion, un groupe de metalcore proche de Caliban qui avait l’air très cool, mais hélas ce sont les aléas du running order.

12h55 - Beyond the Black

A peine Phil Campbell terminé, je file devant la South stage pour assister à Beyond the Black, groupe de power sympho à chanteuse. Je ne connaissais pas le groupe avant de venir mais on se prend vite au son de leurs mélodies accrocheuses et refrains à reprendre en chœur. On sent une vraie joie du groupe de jouer sur une si grande scène, si bien que les 45 minutes s’écoulent rapidement et qu’il est déjà l’heure de se préparer pour la suite.

Petit aparté : si les 2 mainstages sont côte à côte, la fosse est séparée entre les 2 par un passage pour les caméras et autres membres du staff. On ne peut donc pas passer d’une scène à l’autre sans faire le tour de la régie et des stands qui sont accolés derrière elle, ce qui s’avère parfois gênant, quand on veut se placer judicieusement pour le concert à suivre sur la scène d’à côté…

13h50 – Gloryhammer

Voilà un groupe que j’attendais de pied ferme. J’ai quitté Beyond the black en avance pour avoir une bonne place pour Gloryhammer, à cause de la séparation susmentionnée. Bref. Je retrouve sur place mes amis, qui m’informent du scandale le plus important de TOUT le festival : la sécurité à l’entrée a refusé de laisser entrer notre fière mascotte, une énorme bouée licorne ultra pimpée et ultra cool. Pour le coup, c’est tout simplement honteux, car je ne vois pas comment on va blesser quelqu’un avec une bouée…

Bref, tout cela est bien dommage et bien triste, mais pas le temps de trop se lamenter car le groupe débarque sur la North sur un tonitruant In Hoots we trust. Le public, chauffé à bloc, n’a de cesse de scander des « Hoots ! Hoots » entre chaque chanson et de reprendre à tue-tête chaque refrain. Le nouveau chanteur du groupe (Sozos Michael), que je trouvais moins puissant que le précédent (Thomas Winkler) en studio, assure carrément dans sa tenue d’Angus McFife, et j’ai presque honte d’avoir pensé qu’il ne serait pas à la hauteur. Entre dragons magiques, licornes zombies et pintes de bières, le show passe à toute vitesse. Angus se saisit de son marteau, le Gloryhammer, sur la chanson du même nom, afin de se défaire d’un gobelin arrivé malencontreusement sur scène. Vous l’aurez compris, tout est déjanté mais excellent, le public est en folie et le groupe rayonne. Juste le temps de faire le traditionnel concours de cul sec entre le claviériste et le bassiste, une photo et puis s’en vont. Alala, c’est passé trop vite. Gloryhammer en live, c’est quand même vachement cool.

14h45 – Steel Panther

Je savais à peu près à quoi m’attendre avec Steel Panther, mais là je suis tout de même impressionné. Pour faire court, ce groupe articule toute sa musique autour de paroles salaces et blagues graveleuses, le tout dans un style glam très réussi. Sauf que sur scène, cela donne le mélange entre un concert et un sketch humoristique bien lourd. Entre 2 chansons, le chanteur Michael et le guitariste Satchel improvisent à moitié - voire complètement lorsqu’un problème technique interrompt le show pendant 3 minutes - à chaque fois plus loin dans l’excès de vulgarité, mais diable qu’est-ce que ça marche bien ! Ils se la pètent, font les malins, mais force est de reconnaître que ces gars-là sont le renouveau et le futur du glam metal.

Je ne vais pas tout vous spoiler, mais je pensais juste écouter 2 ou 3 morceaux puis rentrer au camp, sauf que les mecs sont tellement bons que je n’ai pas pu quitter le show jusqu’à la fin. Alors si vous pouvez, allez voir Steel Panther, mais n’emmenez pas votre copine. Voilà, vous serez prévenus ^^

16h45 – Bullet for my Valentine

C’est après une pause d’une heure que je me dirige vers la South pour voir Bullet, groupe de néo metalcore, qui a sorti dernièrement un album bien énervé qui m’a donné envie d’aller les voir, après les avoir snobés au Hellfest 2016.

Et bien le concert a été à l’image de cet album : bien énervé. La setlist était bien plus metalcore que néo metal, les musicos au taquet et le public énervé également. On sent que le groupe dispose d’une grosse fanbase qui connait bien les paroles des chansons, ce que le groupe ne manque pas de remarquer et apporte d’autant plus d’énergie. Franchement, rien à redire sur ce concert, c’était vraiment bien et on a même eu des confettis à la fin.

17h45 – Heaven shall burn

Vous vous rappelez qu’il fait très chaud ? Et bien on enchaîne un groupe où ça pogote bien avec un groupe où ça pogote très fort. Croyez-moi, tout ça donne soif.

C’est donc Heaven shall burn qui investit la North stage sur une des entrées les plus stylées que j’ai vues : le chanteur arrive seul sur scène, se place au milieu, regarde le public de long en large puis nous fait signe de séparer la foule en 2, sans rien dire dans son micro. Franchement, c’était badass. Suite à cela, bien entendu, les musiciens le rejoignent et on attaque d’emblée sur un bon gros wall of death, l’un des plus grands du festival.

Musicalement, on en prend plein la tronche. C’est carré, ça cogne et c’est ce qu’on voulait. Le groupe ne ménage pas ses efforts malgré la chaleur et harangue la foule sans arrêt. On se retrouve continuellement dans de grands circle pits qui se transforment vite en semi-marathon tellement le pit est écarté.

C’est d’ailleurs une réflexion globale sur le festival : j’ai vu peu de pogos et wall of death comparés au nombre de circle pits. Mode locale ? Tendance globale dans les concerts de metal ? Je vous laisse donner votre avis en commentaire 😉

Pour résumer, HSB ils sont venus, ils ont tout défoncé et ils sont repartis, avec un grand sourire bien entendu. C’était cool mais il fait vraiment soif à la fin.

Et ça tombe bien, parce comme je m’en fiche pas mal de Megadeth j’ai une bonne pause avant de reprendre la soirée. Après un coup d’œil rapide à A day to remember, qui semblent mettre une belle ambiance également, une bonne heure de repos bien mérité au camp se profile.

20h30 – Megadeth

Alerte alerte ! On m’informe que quelqu’un aurait vu Dave Mustaine sourire. Information qui reste bien entendu à confirmer.

20h47

Ah non pardon, le gars en question a confondu Dave et son bassiste. Ça semblait bizarre aussi.

21h05 – Whitesnake

La soirée reprend pour moi avec Whitesnake, gloire du hard rock glam des années 80. Le set est très agréable, sans connaître le groupe je reconnais des morceaux que j’ai déjà entendus à droite à gauche et que le public connaît par cœur. Le concert passe à toute vitesse pendant que l’on commence à profiter de la baisse de la chaleur. Le chanteur David Coverdale, lifté à l’infini, affiche une bonne forme sur scène malgré son âge, on le sent proche de son public et ça fait plaisir à voir.

Le concert est ponctué d’un énorme solo de batterie dans son milieu par monsieur Tommy Aldridge, 71 ans, qui a purement et simplement mis la pâtée à tous les autres batteurs de la journée. Dès le début du concert on sentait qu’il tapait fort et bien, et bien il nous en a mis plein la vue et les oreilles. Chapeau bas.

22h30 – Within Temptation

Tandis que je me rapproche de la South pour la tête d’affiche du soir à venir, ce sont les néerlandais de Within Temptation qui commencent sur la North. Menés par leur chanteuse vedette Sharon Den Adel, que le temps ne semble pas atteindre, ils déroulent un show maîtrisé et grandiose à base de flammes, de jeux de lumières travaillés et de l’écran géant du fond de scène. Celui-ci sera utilisé tout au long du concert soit pour afficher les membres du groupe, soit les guests des nombreuses chansons en duos interprétés par le groupe (« Oh y’a Tarja dans l’écran pour faire oooooohoooohoo sur Paradise, coucou Tarja ! »).

La setlist alterne entre l’excellent (les anciens albums) et le très discutable (le dernier album). On n’a même pas droit à Iron, ça valait bien le coup que je passe les 3 dernières semaines à en apprendre les paroles. Bref, mis à part ça, le groupe est réglé comme une horloge, on sent que ce n’est pas leur coup d’essai, tout est maîtrisé à la perfection, presque trop parfois, et Sharon chante toujours avec une justesse et une hauteur incroyables.

Comme d’habitude, le concert se termine sur le classique Mother Earth, toujours aussi efficace et beau. A regret, le groupe s’en va pour laisser la place, mais on sent que le public est pleinement conquis.

0h00 – Scorpions

Après avoir passé 1h20 à tenter de chanter des refrains 3 octaves plus hauts que ce que mes cordes vocales permettent, il est temps de reprendre sa voix de rockeur car c’est Scorpions qui déboule sur la South pour clôturer la soirée.

Enfin, débouler, c’est un bien grand mot. Le temps qui ne touche pas Sharon semble s’être vengé sur le pauvre Klaus Meine, qui parait bien fébrile par rapport à la dernière fois que j’ai vu le groupe en 2018. Cependant, s’il est nettement plus statique qu’avant et manque légèrement de justesse sur les 2 premiers morceaux, il se ressaisit rapidement et montre qu’il fait toujours partie des meilleurs chanteurs du monde.

Autour de lui, les autres musiciens sont fidèles à eux-mêmes : Rudolf Schenker court partout comme s’il avait 22 ans, arborant ses éternelles lunettes de soleil, Matthias Jabs enchaine les solos parfaits avec son grand sourire et Pawel Maciwoda apporte une bonne énergie supplémentaire (en plus de sa basse, forcément) et se montre plus en avant qu’auparavant, ce qui fait plaisir aussi.

Les hits s’enchainent les uns après les autres, entrecoupés de titres tirés du dernier album sorti en Février. Je suis agréablement surpris de constater à quel point ces derniers titres sont bons en live, à l’image du rentre-dedans Gas in the Tank ou du mid-tempo Rock Believer. Le seul petit reproche est pour moi d’avoir joué Seventh Sun dans une setlist qui comprenait déjà The Zoo, 2 morceaux assez semblables musicalement. Mais bon, ils ont joué Coast to coast alors je suis ravi.

Vous noterez que je n’ai pas encore parlé du batteur, un deuxième tiers de Motörhead, Mikkey Dee. Et le gars n’est pas venu là pour boire l’eau des pâtes : c’est un déchainement de violence derrière les fûts, qui atteint son apothéose sur un solo d’au moins 8 minutes. En plus d’être impressionnant, il est rigolo car Mikkey fait s’arrêter les cadrans d’une machine à sous de casino sur l’écran géant, avec des symboles comme Lemmy, Rock’n’roll, Scorpions, cerise, 7, bref je ne suis pas très clair mais lorsqu’il finit par obtenir 5 scorpions à la suite, la musique reprend de plus belle avec un public hurlant de joie.

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Je disais plus haut que Tommy Aldridge nous avait sorti un solo époustouflant, et bien Mikkey Dee a réussi à faire au moins aussi bien, ce qui n’était franchement pas simple. On sent qu’on a affaire à des batteurs d’exception.

L’heure et demie passe en littéralement 10 minutes, on scande tous nos refrains préférés puis voilà, c’est terminé. Quel groupe franchement, qui a traversé les âges et s’impose toujours comme une référence absolue du genre.

Conclusion jour 2

Encore une journée formidable de Graspop qui vient de s’écouler. On en est à la moitié du festival, je suis crevé, mais la vache qu’est-ce que c’est bon. Après 2 ans d’abstinence, le retour aux festivals est une véritable bénédiction, je l’ai déjà mentionné dans le report du jour 1 mais on sent une atmosphère particulière, comme un grand « Ouf ! » de soulagement que tout le monde pousse en même temps.

La chaleur a été forte ce jour, mais les très nombreux points d’eau sur le festival permettent de s’hydrater régulièrement, et franchement c’est aussi un très gros point positif qui permet de mieux profiter des concerts.

Je ne pourrais même pas donner mon concert préféré du jour tellement tous sont exceptionnels. Bravo à eux. (Non non, promis je ne refais pas de blague sur Megadeth ;) )

0 Comments 18 juillet 2022
Shadow

Shadow

J'aime le metal, la bière, l'escalade et les copains

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