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Hanoï Rocks, dont on connaît l'influence sur Guns N Roses, était jusqu'à la fin des années 90 le groupe finlandais le plus connu internationalement. Fondé en 1979, il abritait en son sein un frontman d'exception, Michael Monroe, et un compositeur talentueux, Andy Mc Coy. Le groupe avait été rejoint peu auparavant par un nouveau batteur, Razzle, qui devait trouver la mort deux ans plus tard dans un accident de voiture aux côtés de Vince Neil, de Motley Crue qui conduisait. Cette tragédie entraîna la dissolution du groupe qui se reforma pour quelques albums dans les années 2000.

Le groupe évoluait dans un style glam/punk, dont ce disque est l'exemple le plus parlant. Plus rock que son prédécesseur, aux thèmes dépressifs, Back to Mystery City, troisième album du groupe, a des accents plus agressifs.

Bienvenue dans les méandres du club londonien le « Mystery City », un lieu sans pitié où « des millions de filles t'attendent... »

C'est un album que l'on peut, grossièrement, séparer en deux parties distinctes : les morceaux aux sonorités rock, mêlées d'inspirations orientalisantes (Mental Beat) ou de cris d'animaux ( Tooting Bec Wreck, Tooting Bec étant un quartier de Londres, dans lequel le groupe a vécu ), marqués du sceau de la folie, ou des brumes de rêves éthérés teintés d'alcoolémie prononcée. Riches d'ambiances variées, de changements de tempos, d'accents plaintifs ou exaltés, ils laissent une impression étrange, comme au sortir d'une fête foraine, la tête pleine de rythmes entêtants et un brin inquiétants (Malibu Beach Nightmare, Mental Beat, Tooting Bec Wreck, Back to Mystery City, Strange Boys Plays Weird Openings).

Et à côté de ça, des chansons bien plus glam, qui font la part belle à l'amour et à des rythmes mid-tempos, aux thèmes juvéniles, frais, voire naïfs (Ice Cream Summer, Lick Summer Love, Beating gets Faster, Until I get you, Sailing Down the tears). On imagine sans peine deux adolescents folâtrer, main dans la main, par les belle journées d'été au bord d'un lac finlandais, riant, et dévorant à pleines dents des crèmes glacées, une bouteille de coca à portée de main...

Parmi celles-ci, on trouve également la power ballade de l'album, Until I get You, exempte de toute mièvrerie.

L'ensemble forme un tout cohérent, tenu par une batterie à la présence affirmée, qui a la part belle dans de nombreuses chansons, soutenue par une basse discrète, et une paire de guitares au diapason. Mais ce qui ressort le plus, ce sont les instrumentations, les sons inattendus, la voix et le saxophone du chanteur, qui campe chacun de ses personnages avec conviction et un enthousiasme communicatif.

Un des morceaux les plus réussis est assurément Malibu Beach Nightmare, composé sous influence du cannabis comme une plaisanterie sur un rythme calypso chaloupé, et finalement réenregistrée dans une version rock beaucoup plus sérieuse pour l'album.

Andy Mc Coy a également écrit une des chansons bien aimée du groupe, Sailing Down the Tears en 10 minutes à peine.

Une polémique, par ailleurs, est née concernant le titre Lick Summer Love, composé lorsqu'il avait 17 ans, dans lequel il est question de sexe oral. Michael Monroe n'aimait pas les paroles de cette chanson. Moi, ce serait plutôt la voix féminine aiguë faisant office de choeur, un rien crispante, en filigrane tout le long du morceau qui me ferait grincer des dents.

A la suite d'un album aux thèmes résolument dépressif, Self-destruction Blues, et à l'ambiance à l'avenant, ce Back to Mystery City est une explosion de fraîcheur, une œuvre dynamique qui déroute parfois, mais donne la pêche par le côté survolté de l'interprétation de Michael Monroe, par le jeu maîtrisé de ses comparses, par la variété et l'homogénéité de ses compositions.

Pour ma part, autant j'aime la plupart des chansons qui composent Back to Mystery City, autant je ne suis pas fan des cris d'animaux, et autres ajouts à mon sens dispensables.

0 Comments 22 août 2014
Whysy

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