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Vendredi 21 Juin 2019 - Jour 1 - Fête de la musique

En ce tout premier jour du Hellfest 2019, une rumeur se répand depuis le camping jusqu’aux portes de la cathédrale… le show de Manowar serait annulé… ??

Le communiqué officiel ne tardera pas a suivre nous informant que le concert de Manowar ne pourra avoir lieu pour des raisons indépendantes de la volonté de l’organisation, le groupe quitte Clisson malgré leur présence sur le site depuis la veille. Coup de tonnerre donc pour de nombreux festivaliers qu’on peut déjà entendre ici et là se plaindre d’avoir acheté leur pass 3 jours juste pour la tournée d’adieu de Manowar, annoncée en grande pompe 1 an plus tôt sur la mainstage…

On apprendra finalement  un peu plus tard que ce sont  les suédois de Sabaton qui saisiront l’opportunité de rejouer sur la Mainstage après avoir déjà cloturé le Knotfest la veille, et auront la lourde responsabilité de remplacer la tête d’affiche du jour.

Bref, la vie du Fest reprend son cours, et c’est devant les festivaliers les plus matinaux que FALLEN LILIES ouvre la Mainstage. Rien de mieux pour commencer la journée que ce groupe français 100% féminin, vainqueur du tremplin The voice of Hell, rempli d’ondes positives avec son Heavy-Rock pimenté d’une bonne dose de féminisme. Les filles se montrent à l’aise, et se mettent rapidement le public dans la poche, particulièrement la chanteuse très énergique qui n’est pas sans rappeler une certaine Lzzy Hale (Halestorm)

On reste dans le Heavy-rock, mais cette fois dans un style plus à l’ancienne avec Last Temptation, et Vinnie Appice (ex Black Sabbath) derrière les fûts. L’interprétation est carrée, avec au micro El Butcho (ex-watcha) assurant le job dans un style que je ne lui connaissais pas, cependant les compos ne décollent pas vraiment, et on finit carrément par s’ennuyer lorsque le chanteur sépare le public en deux pour faire chanter en chœur les «i win» contre les «i loose»…

Place aux poitevins de Klone qui évoluent dans un style Prog calme, et nous plongent pendant 30 minutes dans leur univers atmosphérique dans lequel on se laisse volontiers transporter. Difficile pour eux de convaincre un large public, le prog ayant toujours un peu de mal à faire son trou sur le hellfest, et encore plus à cette heure matinale,  pourtant l’ensemble est très bien réalisé, et leurs compos tiennent la route à l’image de leur clip Rocket smoke.

La petite claque du matin m’est envoyée par Gloryhammer, groupe britannique auquel je n’ai jamais vraiment pris le temps de m’intéresser. Beaucoup de fans ont répondus à l’appel, et le chanteur, sous son armure verte et sa cape de superhero, fait rapidement bouger la foule, lorsqu’il n’est pas occupé à combattre un orque à coups de marteau, ou se lancer dans un duel contre son sorcier de claviériste.
Outre le spectacle collant à merveille avec  les clichés «hollywood metal»,  ça joue bien, même très bien, et le public très réceptif ne s’y trompe pas, en  particulier sur des titres phares comme Gloryhammer ou Universe on fire.  Un très bon moment de power symphonique à la sauce 90’s.

Les petits Français de BLACKRAIN et leur heavy old-school débarquent  sur la mainstage avec une belle énergie et une grosse envie d’en découdre. Pour ce faire, devant un mur d’enceintes Marshall,  ils déballent tout l’attirail du parfait GlamRocker d’époque : jeans ultra-serrés, baskets montantes, maquillage et bandanas… Aucun détail ne manque. Pourtant malgré tous ces artifices, et même si ça joue bien, la sauce ne prend pas vraiment, les compos un peu top classiques peinent à accrocher, et il faudra l’aide de la reprise de «we’re not gonna take it» pour réveiller un peu le public.

En tournée acoustique jusqu’ici, Sonata arctica va nous offrir un show de 40min en version «électrique»…ouf !
Fidèle aux premiers albums, j’avoue avoir abandonné ce groupe après leur brutal changement de cap délaissant la fraicheur de leur power-métal pour un style assumé plus progressif. Et le concert d’aujourd’hui ne fera que conforter mon sentiment, car hormis Blacksheep et Fullmoon, l’ensemble est plutôt mou et décevant.
Tony Kakko, coiffé d’un bandana rouge, est toujours aussi limite vocalement, mais peut compter sur l’aide de ses très bons musiciens pour porter le show, dont  l’excellent guitariste Elias Viljanen qui sera malheureusement pénalisé par un son trop en retrait.
Le show est néanmoins propre, ça joue très bien et Tony maintient toujours le lien avec son public, même si mon impression générale reste que de nombreux fans ont déserté les rangs.

Godsmack et leur métal alternatif à la sauce américaine envahissent la Mainstage, dans un style tantôt heavy, tantot Hard-rock, parfois brutal, mais toujours hyper accrocheur.
Les américains, transcendés par un public déchainé, délivrent une énorme prestation et nous bombardent de tubes comme awake ou say my name.
Un super moment nous est offert aux ¾ du set lorsque Sully le chanteur s’installe derrière une deuxième batterie pour se livrer à un long duel contre son batteur, qui se termine par un medley enchainant back in black-walk this way-Enter sandman, trois tubes qui reçoivent naturellement un fantastique accueil de la part du public. Le show se termine avec leur vieux classique Stand alone.

Pendant ce temps là, la «journée Française» bat son plein du côté de la Mainstage 2, où une heure plus tôt Lofofora hurlait au bordel, suivi maintenant par No one is innocent et ses textes engagés qui mettent le feu dans le public qui s’entasse en masse de ce côté-là du site.

Dans un registre plus posé et solennel, Messieurs John Schaffer (Iced Earth) et Hansi Kursch (Blind Guardian) montent sur scène pour enfin nous présenter en live leur projet parallèle commun Demons  & Wizards, qui a vu le jour il y’a 20 ans et avait donné naissance à deux albums.
Petit évènement donc dans le cœur des power-metalleux , malheureusement pas forcément très représentés devant la Mainstage1.
C’est donc sans plus attendre et sans temps morts que les deux Frontmen nous délivrent un formidable set , démarrant de la meilleure des manières avec la pépite Heaven denies, avant d’aller piocher du côté de leurs  deux albums en nous interprétant d’excellents crimson king ou terror train.
Hansi Kursch parfait dans son rôle, bien que pas toujours à l’aise dans les aigus, se montre très cérémonieux faisant toujours preuve d’un grand calme, contre un John Schaffer  inébranlable, dégageant une force et un charisme impressionnants, et délivrant toujours avec tranchant les riffs qui font sa marque de fabrique.
Du côté des musiciens qui les accompagnent dans ce melting-pot Américano-Germanique, on retrouve à la batterie l’énorme Frederik Ehmke (blind guardian), à la basse Marcus Siepen (lead guitariste de blind guardian) , et à la guitare le jeune  Jake Dreyer (Iced earth),  et c’est donc tout naturellement qu’en milieu de set qu'ils nous font l’honneur de deux énormes reprises de leurs groupes respectifs , Burning Time (iced earth) et Welcome to dying (Blind guardian).
Comme tout au long de ces 50 petites minutes, c’est dans le calme, la force et l’émotion que ce concert se termine avec le magnifique Fiddler on the Green, avant que les acteurs ne nous quittent après une dernière déclaration d’amour d’Hansi  «nous aimons Paris !»… «et France!» …rires.
(Show enregistré en intégralité, à retrouver sur Arte concert:)
https://www.arte.tv/fr/videos/089122-002-A/demons-wizards-au-hellfest/

Du côté Français ça hurle à mort avec Dagoba, qui fait péter les grosses flammes, et joue à battre le record du monde du plus gros wall of death que le hellfest n'ait jamais connu depuis leur dernier passage en 2014.

Le combo américain Dream Theater, considéré par beaucoup comme le plus grand groupe de metal-prog du monde, se présente comme un Ovni après ce déluge de violence.  Le créneau d’1h qui leur est offert parait forcément trop court quand on connait leur potentiel, et pourtant déjà trop long à entendre certaines critiques.
Pourtant aucun titre à rallonges dans ce show taillé au format festival ni aucun gros tube commercial, les américains sont en partie là pour nous faire découvrir leur dernier opus distance over time, qui compose la moitié du set.
Ils ne perdent donc pas une minute pour nous faire une démonstration de l’étendue de leur talent, avec au premier plan les deux virtuoses des 5 et 6 cordes  que sont john Myung et John Petrucci,  placés devant un mike Mangini et son imposant kit de batterie dont on se demande comment il peut atteindre à bout de bras les futs placés au-dessus de lui, accompagné sur le même plan par Jordan Rudess aux allures de papi immobile sur son clavier rotatif.
James Labrie, pas des plus démonstratifs fait son job, ni plus ni moins. Il quitte la scène après le calme peruvian skies, afin de nous laisser prendre notre pied avec le colossal titre instrumental the dance of eternity, sur lequel apparait enfin le logo du groupe en guise de backdrop, qui jusque là était un fond noir.
Même avec une setlist ayant ciblé des chansons «courtes» de 6-7 minutes, le show passe terriblement vite comme on pouvait le prévoir, et on arrive rapidement à la fin avec Pale blue dot titre du dernier album, qui permet une dernière fois aux musiciens d’étaler toute leur technique.

Une foule encore plus impressionnante qu’il y’a deux ans s’entasse devant la Mainstage 2 pour le phénomène musi-comique Ultra Vomit, qui connait un succès croissant depuis le dernier album et surtout depuis le dernier passage au Hellfest. Et c’est parti pour une heure de pure déconnade à foutre un Ultra Bordel , en nous offrant entre deux blagues de mauvais goût, de bons petits titres aussi courts que débiles, mais toujours interprétés avec génie. Difficile d’en établir la liste tant la machine à conneries ne s’arrête jamais, allant du chient géant (avec le chanteur de tagada jones en guest), ou maïté Ravendark avec un énorme backdrop de maïté grimmée façon abbath, en passant par Jésus avec toute une chorale gospel sur scène et la présence officielle de jésus en personne, qui va fendre la foule pour faire s’affronter le pipi vs caca, ou bien encore un sosie de calogéro qui vient faire un bœuf sur Calogira (mélange de calogéro et gojira)… Bref en terme d’humour gras, l’imagination de Fétus, Manard, flockos et matthieu bosson, ne manque franchement pas d’inspiration durant cette heure de rigolade entre copains, qui se termine en beauté par le parodique Kammthar et une bonne dose d' Evier métal.
(A voir et revoir sans modération sur Arte concert:)
https://www.arte.tv/fr/videos/089122-005-A/ultra-vomit-au-hellfest/

La recette de Dropckick Murphy’s pour transformer le Hellfest en pub géant à cette heure d’apéro?
De la cornemuse et de l’accordéon mélangés à de bonnes guitares et deux chanteurs qui ne s’économisent pas, le tout sur fond de Punk celtique festif. Si on ajoute à ça des chansons bien ficelées, et des tubes faciles à chanter comme The boy’s are back, Rose Tatoo ou le tube shipping up to Boston et sa mélodie entêtante, pas difficile de se mettre tout le public des Mainstage dans la poche.

Les furieux de Mass Hysteria, comme tous leurs compatriotes précédant sur la mainstage 2, rassemblent toujours énormément de monde, et encore plus sur ce créneau de luxe.
Je ne suis pas du tout fan de leur metal alternatif, indus à tendance core, mais force est de constater qu’avec  des paroles aussi percutantes que des riffs violents, et une énergie déployée sans compter, le public en prend plein les yeux et les oreilles.
Le groupe est comme abasourdi par le succès de ce show, et le chanteur savourera chaque seconde jusqu’aux dernières qu’il passera à se confondre en remerciements.

Le sort s’acharne sur la tête d’affiche, alors que Sabaton remplacent Manowar au pied levé, une fois le show lancé on constate très rapidement que Joachim n’a plus de voix, et va devoir abandonner le micro au bout de trois titres….
Alors que tout semblait perdu, le frontman, toujours avec le sourire communicatif qui le caractérise, nous explique péniblement  avec le peu de voix qui lui reste qu’il ne peut plus chanter et que ses guitaristes lui ayant promis de l’aider vont s'y coller.
C’est donc un spectacle exceptionnel auquel on va assister, car Joachim habituellement au centre de toutes les attentions, va devoir complètement s’éclipser du show, apparaissant juste de temps à autres pour faire le pitre,  jouer les assistants en collant les paroles sous les yeux de ses chanteurs d'un soir, ou tenter les accompagner fébrilement sur les chœurs.
Ce qui aurait pu être une véritable boucherie, va se transformer en un grand évènement, les deux guitaristes Tommy et Chris, prenant à leur charge et à tour de rôle les parties vocales rendant ce show unique et franchement excellent. Malgré quelques imprécisions qu’on ne peut évidemment pas leur reprocher, en plus d'assurer largement leur job à la guitare, ils parviennent à nous faire oublier l’absence de chanteur avec plus ou moins de facilités, en particulier pour Tommy sur le côté gauche de la scène, qui dès les premières paroles impressionne le public. (En cherchant un peu tout s'explique, il se trouve être le chanteur/guitariste du groupe Majestica)
Pour parler du show , visuellement les suédois ont mis les petits plats dans les grands, la batterie au centre est montée sur un char, entourée de part et d’autres de murs de sacs de sable, barbelés, et mitrailleuses lourdes prêtes à faire feu sur le moindre avion ennemi, le tout dans un déluge de flammes, et mis en valeur par de magnifiques Backdrops de champs de batailles.
La setlist propose quelques titre du tout dernier album the great war, mais fait surtout office de gros best-of en ne prenant pas de risque avec des hymnes tels que Resist and bite ou Carolus rex  qui prennent toute leur dimension en live.
Le show est coupé par un autre évènement inhabituel présenté par le bassiste qui nous explique qu’aujourd’hui en Suède on fête le mid-summer, et pour l’occasion une table est installée sur scène avec quelques convives attablés qui passeront la fin du concert à boire et manger, avec bien sur quelques visites de Joachim. Ce dernier, qui, malgré ses mésaventures n’aura rien lâché et aura finalement été omniprésent , glissant tant bien que mal dès qu'il peut un petit mot pour présenter les titres, ou pour exprimer sa fierté d’être ici, et courant partout dans le but de pousser le public à participer toujours plus.
Le show se termine sur un énorme rappel avec Primo victoria, Swedish pagan et To hell and back, enfoncant un peu plus le clou auprès des plus sceptique, nous laissant le sentiment d’avoir participé à quelque chose d’unique, et compensant largement l’absence des vieux musclés en peaux de bêtes.

Pas de Gojira pour moi, avant de filer sous la tente,  je file sous la temple jeter un œil à King Diamond qui était passé il y’a 3 ans et m’avait fait très bonne impression.
La scène impressionnante est dévoilée, entre escaliers et balcons, sur pas moins de trois niveaux. Les fans sont impatients, mais le danois va faire attendre son public durant de très longues minutes pour finalement faire son entrée sur une chaise à moitié mort, avant d’être réveillé par le tonnerre. Tout est très (trop) théâtralisé, et ça traine beaucoup en longueur avant de pouvoir enfin entendre s'exprimer les musiciens qui prennent  chacun leur place, en respectant scrupuleusement le script.
Le son étant vraiment mauvais sous la temple à l'endroit ou je me trouve, et le King vocalement pas au mieux de sa forme, je quitte ce concert après seulement quelques titres, en échange d'un repos bien mérité après cette grosse journée.


A suivre ici: Report Jour 2


Pour les autres jours c'est par là:
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0 Comments 19 juillet 2019
Soundchaser

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