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Samedi 22 Juin 2019 – Hellfest Jour 2 – The great old ones

Avant d’aller faire un tour du côté du bar à muscadet pour contribuer à faire marcher le commerce local, on se dégourdit les oreilles au son du métal alternatif des néo-zélandais de Like a storm qui ouvrent cette deuxième journée sur les mainstages,  à coup d’intros atmosphériques et de titres heavy-métalcore intéressants.


La curiosité «gore n’roll» du matin se passe du côté de la warzone, déjà bien remplie pour l’heure, pour accueillir les Rennais de Banane Metalik au concept mélant horreur et rock n’ roll. Sur scène pas de doute point de vue horreur, il y’a du niveau tant dans les déguisements que dans les maquillages, ainsi que du côté des invités surprises (freddy krueger entre autres). Point de vue musique par contre ça tire plutôt sur du bon vieux punk garage, avec un contrebassiste au centre de la scène qui martèle ses cordes, pendant que ça court partout autour de lui. On entendra malheureusement assez mal le chanteur qui avait pourtant certainement plein de choses sympa à nous raconter vu le nom de leurs titres, du genre ta chair est tendre ou nice to meat you, quand ce n’est pas une bonne reprise d’Ac/dc  version jus de viande avec let there be gore.

Pendant ce temps là du côté des mainstages en comparaison ca joue propre et carré avec Koritni qui propose un Hard-Rock classique, aux aspects heavy bluesy qui sent bon les grands espaces sauvages Australiens d’où provient le groupe.

Il n’est pas loin de midi et le soleil cogne déjà fort.  Pendant que les quelques coins d’ombre sont pris d’assaut, ca groove sur scène avec Skindred groupe ragga-metal, et son chanteur rasta aux dreadloks, qui envoie un metal hybride de reggae, hip-hop et nu metal,  devant un public conséquent et visiblement conquis.

La foule a déserté la mainstage lorsque se présente FM, groupe aux 35 ans de carrière œuvrant dans un style… AOR…. ( ???)On en apprend tous les jours, donc en cherchant un peu, ce «sous-genre» du hard-rock version pop,  mélodique à tendance progressif (ca y est j’ai fini) se rangerait plutôt du côté du rayon Rock que Hard-rock.
Malgré le peu de fans présent devant la scène, les quinquagénaires  emmenés par leur chanteur tout sourire, propre sur lui, petit blouson de cuir noir et stratocaster verte,  donnent le meilleur d’eux même pour nous faire découvrir leur musique complètement imprégnée des eighties, avec guitares à peine saturées,  claviers d’époque et mélodies édulcorées qui pourraient figurer au générique de vieilles séries tv. On reste sur ces mêmes bases tout au long de la setlist, et à part that girl qui me dit vaguement quelque chose,  je ne reconnais aucun titre qui aurait pu avoir été un tube.
Une petite pause douceur plutôt sympathique finalement.

Le deathcore de White chapel vient mettre fin à la pause, et dans un déferlement de violence retourne littéralement le public qui s’était quelque peu endormi jusque là.

L’horaire et la chaleur ne facilitent pas le travail de Ritchie Kotzen , qui présente son Hard-rock bluesy devant un public peu réceptif, en manque de fraicheur. Et pourtant le talentueux guitar hero manifestement fort d’une longue expérience, parvient petit à petit à capter l’attention avec ses mélodies groovy, des envolées de guitare très inspirées, et une voix chaude, parfois puissante façon Hard US.

Deutsche qualitat avec Eisbrecher et son métal indus, qui d’un raccourci facile pourrait trop vite être comparé à Rammstein, par ses rythmiques et ses textes en allemand. Pourtant Eisbrecher possendent une touche et une dynamique bien à eux, avec une energie hyper communicative, des titres cohérents aux riffs accrocheurs, et surtout un frontman très charismatique communiquant beaucoup avec le public dans un français correct, et présentant autant de coffre que d’humour afin de rendre extrêmement vivant ce spectacle à la base très sobre.
La conquête est en marche, je ne connaissais rien de ce groupe et pourtant maintenant j’arrive à ressortir deux titres qui ont marqué le set, le refrain très simple de This is deutsch auquel s’ajoute le son d’une célèbre boite à rythme des années 80(da-da-da), et Was ist hier los, répétitif mais tellement entrainant.
Assurément un des meilleurs concerts de la journée, et une belle découverte.

Les allemands restent à l’honneur avec le punk de Bohose onkelz, mais en ce milieu d’après midi le public a quitté la place et  l’ambiance retombe, l’ensemble  étant trop mou et pas du tout valorisé par un chanteur qui reste vissé à son pied micro pour interpréter ses textes en Allemand, et n’échangeant à aucun moment avec le public. C’est d’autant plus dommage que du côté du guitariste au chapeau, cigare au coin des lèvres, et guitare carrée verte faite maison, ça envoie du bois.

C’est toujours devant peu de monde que se met en place le show de Deadland ritual, supergroupe de Geezer Butler (black sabbath) entouré d’autres anciennes pointures, qui officient dans un registre heavy-rock des plus traditionnels. Les premières minutes sont gâchées par quelques soucis de son, surtout  point de vue chant, mais tout rentre rapidement dans l’ordre et le show monte calmement en intensité avec quelques reprises sympa comme Slither (velvet revolver) ou rebel yeah (billy idol) de groupes dans lesquels ont évolués certains des musiciens présent sur scène. Ce show, pas forcément mémorable mais très professionnel, se termine par l’excellente reprise de War pig (sabbath).

Pour une de mes rares intrusions dans l’Altar, et comme très souvent, le chapiteau est plein pour accueillir les portugais de Moonspell. Pourtant assez peu connaisseur de ce groupe je me laisse tout de suite absorber par leur univers aux mélodies sombres, orchestré par le frontman fernando Ribeiro qui en impose de sa seule présence au milieu de ses musiciens, et se présente sur scène pour le premier titre lanterne à la main comme pour nous guider au milieu des ténèbres, avant de se cacher le visage avec un masque à bec de médecin de la peste, sur les sonorités orientales du titre 1755 tiré du dernier album du même nom sorti il y’a deux ans.
Le chanteur va progressivement se découvrir au cours du show, tout comme la setlist qui va permettre de dévoiler les multiples facettes de leur musique. Malgré que je ne connaisse que peu de titres, à part le tube Opium (toujours aussi efficace après 20ans),  ces 50 minutes glissent toute seules, mêlant avec succès un dark métal teinté de goth, de death, et d’atmo avec des mélodies puissantes ou enchanteresses, pour accrocher un public qui assiste sagement presque religieusement à ce spectacle, sans pour autant hésiter à se montrer présent à chaque sollicitation.

Retour sur la Mainstage avec le Hard-rock mythique des anglais de Whitesnake et leur chanteur david Coverdale, qui font le job en ce début de soirée d’une journée déjà bien remplie. Dans des conditions sonores parfaites, on assiste à une véritable démonstration du genre, orchestrée par ces anciens qui maitrisent parfaitement l’art de faire soulever les foules, entre tubes pop, riffs accrocheurs et bons gros solos de guitares.  Malgré tout, le show tourne un peu en rond et devient légèrement creux en milieu de set, avant de reprendre un peu de jus pour terminer avec  un excellent Still of the night.


Within Temptation, toujours très attendus cartonnent sur la Mainstage 2, avec leur frontwoman rayonnante sharon Den Adel tout sourire et débordante d’énergie qui évolue de part et d’autre de cette très belle scène dans un décors de science-fiction, auquel s’ajoutent de fréquents effets  pyrotechniques.
Même si le style s’est un peu lissé et que les titres les plus récents résonnent un peu trop pop-rock, ce show est un succès passant en revue les tubes de toutes périodes confondues, partant d’un classique stand my ground , en passant par Faster, ou le plus récent Mad World. Aucune place à l’ennui donc au cours de ce show d’une heure, (auquel on pourrait peut être seulement reprocher l’absence de guest sur les duos) et qui se termine de façon très conventionnelle avec l’épique Mother Earth.

Je fais le choix de rester en bonne place pour pouvoir assister aux shows des trois prochaines grosses têtes d’affiches, alors que du côté de l’Altar et de la Temple  les prochaines heures seront comblées par le death mélodique de Dark tranquility et le Black de Cradle of filth.

C’est donc avec Def leppard que ça continue du côté des Mainstage avec des tubes d’un autre temps...
Après une longue intro au son de Personnal jesus de depeche mode, les anglais démarrent avec 2-3 titres plus ou moins accrocheurs.
Alors que le soleil ne faiblit pas, le rythme lui, qui n’était déjà pourtant pas très vif, retombe rapidement pour alterner entre balades du genre two steps behind qui endorment, et solos de guitares à rallonges ennuyeux de phil Collen franchement limites.
Dommage, car le groupe se donne pourtant à fond à l’image du fameux batteur à un seul bras Rick Allen, ou encore l’excellent  guitariste vivian Campbell (ex-thin lizzy, dio) tout sourire et très humble sur son côté gauche.
On gagnera enfin un peu d’intensité au cours des derniers instants du show, pour terminer sur une bonne note avec un très bon final sur le tube Photograph.

Même si je n’en garderai pas un souvenir impérissable, je peux me satisfaire d’avoir vu ce groupe mythique au moins une fois dans ma vie.

Dans la catégorie des groupes mythiques, c’est au tour des barbus de ZZ Top de débarquer sur la grande scène devant un gigantesque backdrop portant simplement les inscriptions en jaune «50th anniversary - with  - ZZTOP – live in concert». Après un demi-siècle d’existence, la recette des maitres du blues-rock reste la même et pourtant toujours indémodable, et les papis mettent tout le monde d’accord dès les premières notes de  Got me under pressure. On peut dire que ça groove sur scène, et même si la démarche  de Billy Gibbons est forcément un peu fébrile, on ne peut que constater qu’à l’approche de ses 70ans ni sa voix ni ses doigts ne flanchent. Toujours épaulé par son fidèle chanteur-bassiste Dusty Hill, les deux compères s’éclatent, se permettant même de plaisanter entre deux tubes.
Le public présent en masse pour profiter du passage de la légende ne s’y trompe pas, et avec des tubes comme Gimme all your lovin’, ne perd pas un instant pour chanter et danser. L’apogée étant naturellement sur le tube interplanétaire La grange, où Billy Gibbons rallongera son solo à volonté. Ce concert se clôture par le titre Tush, après un show d’une heure laissant la banane sur tous les visages.

Il est 23h est après déjà trois longues journées dans les pattes, je me demande comment je vais pouvoir supporter  encore deux heures de KISS…  Monumentale erreur, car le show à suivre va très certainement être un des meilleurs concerts du week-end, et sera l’unique occasion pour moi de voir ce groupe sur scène, qui en pleine tournée d’adieu a choisi Clisson pour donner son dernier concert sur le sol Francais.  
You want the best, you got the best !

Pour une ultime tournée on imaginait bien que ça allait envoyer du lourd, mais là c’est au-dessus de ce que j’imaginais.
D’emblée les américains placent la barre très haut en ouvrant le show sur detroit rock city où les musiciens descendent du ciel juchés sur des plateformes, le tout dans un déluge de feux d’artifices et de flammes avant que la scène ne s’éclaire complètement pour dévoiler d’immenses écrans en backdrop toujours plus grands.
Certes beaucoup trop de folklore aux yeux de certains, mais ce n’est pas seulement un concert qui nous est offert mais un véritable show à l’américaine, du grand spectacle qui fait pétiller les yeux et les oreilles des soixante mille grands enfants rassemblés dans le public.
Le show est carré et millimétré, et va péter comme ça sans interruption pendant plus de deux heures, les seules pauses étant entre les titres lorsque Paul Stanley s’adresse au public pour le solliciter ou pour plaisanter.
Du côté de la setlist, tournée d’adieu oblige, les grands classiques ne sont pas oubliés et toute leur discographie est survolée, jusqu’au forcément très attendu i was made for loving you, chanté par paul stanley depuis une plateforme située au milieu de la foule qu’il a rejoint par une tyrolienne depuis la scène.
Outre Paul Stanley toujours en voix et très proche de son public, les autres acteurs jouent leur rôle à la perfection, et chacun aura son moment de gloire.
Le bassiste Gene Simmons langue tirée en permanence, après avoir craché du sang chante un titre depuis le haut de la scène, le batteur Eric Singer nous démontre par un solo joué depuis une plateforme surélevée qu’il est loin d’être manchot, et le guitariste Tommy Thayer entre deux solos déglingue des soucoupes volantes à coups de missiles tirés depuis sa guitare.

Le show de pourtant plus de deux heures passe très vite sans que l’on ait eu le temps de s’ennuyer une minute, et c’est après un rappel et pas moins de 20 chansons que le groupe légendaire nous quitte définitivement dans un déluge d’explosions et de confettis avec le tube Rock n roll all nite , où Paul Stanley conclut en brisant sa guitare en deux.

Un dernier feu d’artifice vient mettre un terme aux adieux des américains qui marqueront longtemps les mémoires après avoir assuré un tel show.


La suite par ici:  Report Hellfest jour 3


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0 Comments 20 août 2019
Soundchaser

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