Après l’époustouflant Something Wicked This Way Comes, Iced Earth remet les couverts pour notre plus grand bonheur. C’est donc avec beaucoup d’anxiété que l’on attendait ce nouvel album des Américains, considérés aujourd’hui comme les sauveurs du heavy américain. Jon Schaffer, le guitariste, nous renouvelle son invitation pour un univers sombre et fictif.
Horror Show fait un grand tour de la littérature d’horreur et de ses monstres, comme la momie, Frankenstein, Dracula, le fantôme de l’opéra, Jack l'Éventreur… Mais suis-je bête vous savez lire une tracklist. Seule Ghost Of Freedom semble un peu à part, c’est en effet une chanson patriotique comme les aime Schaffer.
Comme d’habitude le groupe nous gâte d’un son lourd, puissant et acéré. Barlow toujours aussi éclatant, est cette fois-ci épaulé dans sa tâche de chanteur par de puissants chœurs comme sur Dracula ou encore ceux qui ouvrent la chanson Damien pour ne citer que ces titres. Tout ceci conférant une dimension encore plus pesante, et assez solennelle à cet album.
On remarque en effet qu’Iced Earth utilise beaucoup plus d’artifices que sur ses précédentes créations, le tout y est plus alambiqué et moins brut, on note l’apparition d’un clavier par moment. Au Diable les fioritures ? Un clavier ? Des chœurs ? Les fans des premières heures crieront « ô sacrilège ». Certes, ça sonne moins Thrashi, moins underground, mais ce parti-pris saura trouver son public.
Cela entache-t-il pour autant la musique d’Iced Earth? Euh… je resterai mitigé sur ce point-là, car je reste partisan du Iced Earth pur et dur où seuls les musiciens du groupe interviennent, mais il faut avouer que le résultat est loin d’être déplaisant et peut être qu’à la longue ça permettra au groupe de se renouveler un chouia. Mais il me reste toujours l’impression que la verve d’Iced Earth y est un peu étouffée.
On a droit à des titres plutôt longs comme Damien qui dure plus de neuf minutes, ou The Phantom Of The Opera plus de 8 minutes. Cette dernière est assez inattendue de la part d’Iced Earth étant donné la place prise par la chanteuse Yunhui Percifield encore sans commune mesure dans la discographie du groupe.
Cette chanson tire profit de ses nombreuses variations permettant à la chanteuse et à Matt de nous faire un duo tout à fait intéressant. Bien sûr, on ne peut pas comparer cette chanson aux autres compositions épiques du groupe, elle ne tient pas la longueur contre une Trilogy of The Wicked, contre-la Dark Saga ou Dante’s Inferno, mais elle reste assez agréable.
Au milieu de la déferlante Schafferienne, le groupe a laissé une petite ballade en milieu d’album nommée Ghost Of Freedom, afin de se remettre en selle pour affronter les nouveaux flots de décibels.
Jeckyl & Hyde est un titre très réussi dans la tradition Iced Earth qui alterne parties acoustiques et passages speed avec riff schafferien et double pédale. Comme à l’accoutumée le refrain fait un ravage.
On appréciera également le travail fait sur Dracula avec sa dimension un peu tragique. Mais, de toute évidence, Iced Earth semble en perte de vitesse après un album et un live devenus cultes.
Cet album est certes, sympathique, mais il n’arrive pas à la cheville de ses prédécesseurs. Il semblerait que la bande à Schaffer commence à chercher une voie de détresse. Alors en perte d’inspiration ? Mais, pour lui-même cet album reste une réussite avec une certaine prise de risque.
Dreamer
Comments powered by Disqus