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Après un Fear of Infinity acclamé par les critiques, While Heaven Wept nous revient avec un nouvel album, Suspended at Aphelion. Je me suis donc entretenu longuement avec Tom Philips, la tête pensante du groupe pour parler du groupe mais aussi de musique, d'amour, de vie, de spiritualité. Interview avec une personne pas ordinaire mais définitivement fascinante.  Golder : Bonsoir Tom  Tom Philips : Bonsoir (en Français dans le texte)  G : Cela fait donc 25 ans que le groupe existe. Si on t'avais dit, il y a 25 ans, que tu jouerais encore dans le groupe que tu viens juste de former, qu'aurais-tu dis ?  T.P : Je n'avais aucune idée que ça durerait aussi longtemps parce que, quand on a commencé, peut être pas au début, ça a changé d'un but musical vers un but plus émotionnel. Je luttais contre la dépression à ce moment et, à un moment, While Heaven Wept était comme une épitaphe. De manière très sérieuse, on avait l'intention de sortir Sorrow Of The Angels et fin de l'histoire. Donc si quelqu'un m'avait dit qu'on serait encore là 25 ans après, je ne l'aurais pas cru, certainement pas à ce moment, et certainement pas vu comment je me sentais. Beaucoup a changé aux cours des années et il y a une raison pour laquelle nous sommes toujours ici.  G : Penses-tu que, à l'époque où tu luttais contre la dépression, que While Heaven Wept a eu un effet cathartique sur toi ?  T.P : Absolument et pas uniquement à l'époque mais aussi sur les deux décennies qui ont suivi également. Il y a juste quelque chose, qu'importe à quel point tu es mature, l'expérience que tu as de la vie, à quel point tu es cosmopolite, la perte, la mort et les peine de cœurs, toutes ces choses que l'ont doit subir au bout du compte. Ce n'est pas facile de comprendre comment faire face et accepter ces événements et je me sens très chanceux d'avoir ce médium parce que, clairement, While Heaven Wept est un véhicule pour exprimer toute cette douleur, cette peine, ces peurs et cette colère d'une manière constructive pour que, dans ma vie de tous les jours, je ne me sente pas comme une sombre merde.  G : Vous avez sorti Fear Of Infinity il y a maintenant 3 ans, un album que j'aime beaucoup et qui m'a fait découvrir votre groupe, quels ont été les retours pour cet album ?  T.P : Et bien, c'était assez partagé. Je pense que les gens l'ont ou bien adoré, ou bien absolument détesté et on savait très bien que ce serait un album polarisant, il arrivait sur les talons de Vast Oceans Lachrymose qui fut, sans aucun doute, du moins jusqu'à aujourd'hui, l'album de While Heaven Wept le plus acclamé. Vast Oceans Lachrymose a été un album énorme pour nous, au niveau mondial et je pense que tout le monde voulait qu'on sorte un Vast Oceans Lachrymose Part 2, peut être pas tout le monde, il y en a toujours certains qui préfèrent la musique comme elle l'était du temps de Sorrow Of The Angels ou de Of Empires Forlorn ou autre chose mais une grande majorité préfère Vast Oceans Lachrymose. Tu vois, Vast Oceans Lachrymose a vraiment touché les gens, au niveau personnel, c'était un album très pompeux, avec énormément d'orchestration, il y avait tout un tas de minutie, de détails et de nuances et on a fait suivre cet album par un autre qui était très sombre, austère et dépouillé. Pour moi, ce fut quelque chose de nécessaire, ce fut comme une résolution. En quelque sorte, ce fut aussi très intéressant, après avoir tout fait de manière 100% indépendante pendant 18 à 19 ans, on a signé avec Nuclear Blast et on leur a donné probablement l'album le moins commercialement viable de toute notre discographie avec Fear Of Infinity mais, tu sais, on ne va jamais sortir deux fois le même album. J'ai très récemment reçu un fichier pdf avec toutes les chroniques de Fear Of Infinity dans le monde et, apparemment, il a été mieux reçu que ce que je l'ai cru. Il y a bien sûr un certain nombre de personnes qui ne l'ont pas aimé et c'est très encourageant d'entendre qu'il t'a plu à toi. Quand on continue de changer ainsi, pas exactement changer en fait, vu que ce sont toujours les mêmes influences mais avec un ratio différent, des fois l'influence doom est plus présente, des fois c'est l'aspect musique classique qui domine, et d'autre fois, c'est le métal ou le black métal. C'est comme une constante fantasmagorie mais c'est toujours les mêmes influences depuis le début. Ce fut une expérience intéressante et ça a certainement été une bonne introduction pour beaucoup de gens dans While Heaven Wept. Avec Suspended At Aphelion, on montre ce que While Heaven Wept a été depuis 25 ans, en un seul disque, alors qu'avec Fear Of Infinity c'était juste un point dans l'histoire du groupe.  G : Une de mes pistes favorites pour Fear of Infinity est, je pense, Obsessions Now EffigiesT.P : C'est vraiment un morceau sympa à jouer parce qu'il a cette influence de Bathory avec peut être un peu de Immortal. C'est un morceau intéressant parce qu'il a été largement composé pendant une jam à Athènes en Grèce, avec des mecs de Battleroar. On a pris quelques verres ensemble au studio et c'est comme ça que c'est arrivé même si le morceau a évolué depuis le début.  G : While Heaven Wept a longtemps été connu pour avoir des pochettes d'albums magnifiques, la pochette de Fear of Infinity était absolument fantastique, pour Vast Oceans Lachrymose, vous aviez utilisé une peinture d'un artiste anglais réputé. (John Martin, dont la pochette du premier album d'Angel Witch est tirée et qui a été une forte influence pour le dessinateur Derek Riggs) Pour Suspended At Aphelion la pochette est tout autant magnifique, qui l'a réalisée ?  T.P : C'est Gustavo Sazes, qui a aussi réalisé la pochette pour Fear of Infinity. C'est un artiste Brésilien qui fait plein de pochette pour les albums, des groupes comme Arch Enemy ou Morbid Angel ou même des groupes comme Amaranthe ou Isole, il y en a tellement c'est impossible de tout lister. C'est important pour nous, surtout maintenant qu'on est un peu plus visible, de supporter un artiste qui est encore vivant. Par le passé, on a toujours utilisé ces portraits classiques et sculptures en bois, Gustav Doré par exemple, on a utilisé tellement de son travail par le passé, Redon aussi, sur la pochette de Sorrow of the Angels. C'était important pour nous de promouvoir un artiste contemporain et peut être, d'une certaine façon, ça rend l'album un peu personnel. Je sais que j'ai donné à Gustavo le nom de l'album en lui expliquant ce que l'aphélie est (l'endroit dans l'orbite d'une planète où elle est le plus loin du soleil). Pendant quelques conversations que j'ai eu avec Jaap de Nuclear Blast, on s'est dit que que ce serait sûrement un endroit très froid. C'est une idée que Gustavo a retenu et cette pochette a une teinte très froide, avec beaucoup de bleu dans le dessin. Il y a d'autres détails tout aussi cool sur le dessin, comme la carte que l'on voit en superposition. D'après ce ce que j'ai compris, il a enlevé les points cardinaux pour expliquer que même avec une carte, tu te sens perdu, ce qui est très profond pour une pochette d'album.  G : Comment se passe la composition et l'écriture ? D'après ce que je sais, tu es la tête pensante dans le groupe.  T.P : C'est assez vrai mais je ne suis pas le seul qui contribue à la création de la musique, les membres ajoutent des morceaux à droite et à gauche mais ça reste des morceaux essentiels dans la musique. Par exemple, The Memory of Bleeding est un morceau qui a été composé à 100% par Jason Lingle, j'ai peut être changé un peu les arrangements mais c'est tout. Pour ce qui est de la musique et de l'écriture, ce n'est jamais quelque chose de forcé, je ne m'assois jamais à mon bureau en me disant "maintenant, je vais écrire un morceau". C'est juste un truc qui arrive, comme une sorte de révélation, quelque chose de canalisé, et je ne sais pas vraiment d'où ça vient. Aussi bien, je pourrais être en train de discuter avec toi et quelque chose que tu me dis me fait réfléchir et je me dis "Hey ! On pourrait en faire des paroles pour un morceau" Il faut juste que ça vienne du cœur, un catalyseur émotionnel parce que je sais que si j'essayais d'écrire comme ça, sans ce catalyseur, ça sonnerait forcé et faux. Je ne pense pas que la création doit transpirer par des préconceptions, ça doit être des moments révélateurs, des révélations et je dois sincèrement ressentir ces émotions ou ça va sonner creux pour moi. Ainsi toutes ces paroles se rapportent à des expériences de la vie, des émotions, des relations entre des personnes, c'est un peu comme un journal personnel oral et, ces derniers temps, j'ai l'impression que les paroles deviennent la partie la plus dure de la création, ça ne vient pas forcément quand j'en ai besoin et des fois, ça peut prendre une année pour que tout prenne une cohésion et que ça ai un sens. Des fois, je ne sais même pas à quoi tout ça fait référence au début et je dois prendre du temps, m'isoler totalement, me renfermer sur moi-même pour une sorte d'introspection pour essayer de discerner le sens, parce que des fois, ça veut dire plusieurs choses à la fois, il y a beaucoup de dualité dans les paroles.  G : Pour la première fois depuis Of Empires Forlorn, vous revenez vers Kevin Guttierez pour l'enregistrement, vouliez vous revenir vers un son que vous aviez à l'époque, ou était-ce juste parce que Chris Salamone était trop occupé ?  T.P : Et bien, en gros, Kevin voulait à nouveau enregistrer un album avec nous et nous voulions re-travailler avec lui depuis plusieurs années, c'était Kevin qui était trop occupé, avec Shinedown, la bande originale de Twilight, Raven et Deceased et tous ces autres groupes, c'est la raison pour laquelle on a finit par travailler avec Chris Salamone pendant un moment, de plus, il était un ami proche d'un de mes colocataire. On est donc allé à son studio pour tester, on a essayé avec To Wander The Void je crois et on a tout simplement adoré le résultat, ça nous a conquis sur ce qu'il pouvait amener à la musique, gonfler un peu notre son et je pense qu'on a réussi à ce niveau. Je n'ai rien à redire sur Vast Oceans Lachrymose ou Fear of Infinity mais il y a un aspect de nous, le fait que nous sommes tous les deux perfectionnistes, on pouvait passer des heures sur un passage de quelques secondes, ou sur le bruit venant du public pendant des lives. On s'asseyait juste ensemble à discuter de la musique, à quel moment ce passage devait s'atténuer et autre, ça peut être très impressionnant mais c'est aussi très épuisant, que ce soit spirituellement, physiquement et mentalement et même de manière financière. Revenir à la méthode de travail de Kevin, il y a une certaine efficience dans la méthodologie pour enregistrer et mixer la musique, c'est beaucoup plus rapide et ainsi, ça capture la musique d'une façon différente. Tous les deux ont leur qualités et j'aurai aimé pouvoir trouver un juste milieu entre eux deux. Chris a un très bon feeling sur la batterie, vu qu'il est lui même batteur et il a fait des découvertes capitales sur le traitement du son mais, en même temps, le résultat final pour Suspended at Aphelion parle de lui même. On a intentionnellement décidé de faire les choses différemment, on voulait que l'album sonne de manière naturelle, organique et dynamique. C'était très important pour nous de ne pas aborder Suspended at Aphelion comme un album sorti en 2014. Pense à tous les albums que tu écoutes sur une année et qui sonnent exactement pareil, et combien essayent de sonner plus fort que l'autre. Toute cette tendance, j'avoue qu'on s'est rendus coupables d'y participer, particulièrement dans le sens que, en étant indépendant, on voulait être compétitifs avec ce qui se faisait, ou au moins d'être au même niveau dans ce qui semblait être ce status-quo. Mais maintenant, on s'est juste dits qu'il fallait qu'on se concentre sur ce que la musique nous disait, pas d'essayer d'en faire quelque chose qui n'a pas lieu d'être.

While Heaven Wept Suspended At Aphelion

G : Pour l'album, vous avez réussi à récupérer 2 ex-membres de Fates Warning en guest, ainsi que 2 autres personnes que je ne connais pas, Christopher Ladd et Mark Shuping, qui sont ces deux inconnus et comment avez vous réussi à avoir ces 4 personnes sur votre album ?  T.P : Et bien, Christopher Ladd et moi, on se connaît depuis l'école élémentaire, je le connaissais déjà depuis 3 ans à cette époque et son père a été un de mes professeurs d'anglais à un moment, donc on a beaucoup d'histoire commune. Pendant le lycée, on était des sortes de rivaux, il était guitariste de métal comme moi et il nous a piqué le chanteur original de While Heaven Wept pour son groupe, dans lequel déjà Kevin (Hufnagel) de Disrythmia et Gorguts, le groupe s'appelait The Fifth Season, à ne pas confondre avec le groupe scandinave. Il y avait un peu d'animosité entre nous mais principalement de la compétition amicale. Tu sais, à l'époque, Chris et moi, ainsi que les autres membres fondateurs de While Heaven Wept on s'est promis qu'on jouerait chacun sur l'album de l'autre d'une certaine façon, c'est pour moi un moyen de tenir ma promesse parce que je suis définitivement un homme de parole, même si c'est des dizaines d'années après, je n'oublie pas. L'autre raison est que, quand toute la musique a été réalisée, on a vu que certaines partie étaient faites pour être jouées par une guitare classique et je n'ai plus de guitare classique, en fait, celle que j'avais à l'école, je l'ai explosée contre un mur après une séparation, ce qui a plus tard mené vers Sorrow of the Angels. Chris a un doctorat en interprétation musicale avec une guitare classique, il est professeur en guitare classique à une école de musique et il a joué avec des compositeurs très connus comme Williams (ndG : John Williams), des compositeurs très sérieux tu vois ? Visiblement, si quelqu'un pouvait jouer ces parties, c'était lui et comme je l'ai dit plus tôt, si j'avais eu à le faire moi même, j'aurai dû acheter une guitare classique et c'est très probable que je n'aurai pas investi une grosse somme d'argent dedans, vu que je ne joue pas vraiment de guitare classique. Je suis professeur de guitare mais 90% du temps, je suis sur guitare électrique. J'aurai dépensé juste quelques centaines de dollars dessus, juste pour l'enregistrement de l'album tandis que Chris possède une guitare très très chère, valant plusieurs milliers de dollars, un instrument en bois de rose et quand on en vient aux instruments acoustique, tout dépend du bois et de la construction, c'était un autre avantage. En ce qui concerne Mark Shuping, qui joue du violon et des autres instruments à cordes qu'on entend sur l'album, il enseigne là où je travaille également. Quand j'ai écouté les démos de Suspended at Aphelion, je me suis dit qu'on a toujours eu beaucoup de clavier, on aurait pu recommencer comme ça mais certaines choses que j'entendais dans les arrangements, comme sur le morceau de Jason Lingle, part 6, The Memory of Bleeding, il y a juste quelque chose là dedans qui ne pouvait uniquement être traduit que si c'était jouer par de vrais instruments à corde, il fallait vraiment qu'on entende le passage de l'arc sur les cordes, le vibrato, le glissando. Tout ça faisait aussi partie de notre idée générale de l'album, tout avait déjà l'air si organique et humain, c'est exactement ce dont on avait besoin donc on a fait appel à lui. Tu sais, il y a toujours eu une poignée de groupes qui utilisent ou ont utilisé des violons, par exemple My Dying Bride, Kansas ou encore notre groupe jumeau, Brave (dans lequel Scott Loose, Trevor Schrotz et Michelle Loose-Schrotz sont aussi membres) C'est ou bien avoir l'instrument en solo, ou alors avoir carrément un orchestre comme Dimmu Borgir mais ça a une qualité vraiment différente quand tu as un chœur de violons, ça ajoute une autre couleur et personnalité à Suspended at Aphelion qu'on aurait pas eu si on avait juste utilisé des samples et je suis satisfait qu'on ai pris cette décision. C'était, je pense, une expérience totalement différente pour Mark, surtout à ce niveau. Je ne crois pas qu'il ai une seule idée de l'ampleur de sa contribution, pour lui, il a juste pris une demi heure de son temps pour aider un collègue mais je pense qu'il est prêt à faire plus, peut être pour le prochain album. En ce qui concerne les mecs de Fates Warning, il se trouve que, au cours des années, on est devenu amis avec eux, c'est presque inévitable qu'une référence à Fates Warning soit mentionné dans l'interview, avec tous les interviewers à qui on a parlé. Sur l'album Vast Oceans Lachrymose, il y a un morceau nommé To Wander The Void qui était très visiblement un hommage au Fates Warning de l'ère John Arch, donc ça n'a pas pris longtemps pour les membres du groupes d'être au courant qu'il y avait ce ce groupe qui était bien évidemment influencé et très fan du groupe, et qui en plus leur faisait de la promo gratuite. Pour Mark (Zonder), j'étais impliqué, dans les coulisses, avec le groupe Warlord pour qu'ils reviennent sur scène, vu qu'ils n'avaient joué qu'un petit nombre de shows dans le début des années 2000. Je pense que leur troisième show était au Wacken dans lequel Joackim (Cans) de Hammerfall chantait avec eux. Ils ont disparu pendant quelques temps, je discutait avec Bill (William J. Tsamis, le chanteur et compositeur de Warlord) et, par la suite, Mark et je les ai mis en relation avec quelques uns de mes amis, comme Olivier (Weinsheimer) qui s'occupe du festival Keep It True en Allemagne et Manolis (Karazeris) qui lui s'occupe du festival Up The Hammers à Athènes en Grèce juste pour qu'ils reviennent sur scène tu vois ? J'étais vraiment en train d'encourager Bill de retourner en Grèce pour y jouer, parce qu'il est grec d'origine et il n'est pas retourné chez lui depuis 41 ans, et n'a jamais joué dans son pays natal. Je savais à quel point les fans voulaient les voir jouer. C'est à travers de tout ça que j'ai fini par parler avec Mark et il m'a dit "Si jamais tu as besoin de quelqu'un pour jouer sur un album, dis le moi". Il se trouve que Trevor (Schortz) vient de finir son MBA (Master of Business Administration, un diplôme très réputé) à l'université et il a été promu vice-président à son boulot, donc son temps alloué au groupe devenait très limité et il n'aurait plus beaucoup de temps pour finir cet album, on a donc discuter de l'offre de Mark et il nous a fait remarquer que c'est comme si Eric Clapton offrait de jouer sur notre album, on ne pouvait pas tellement refuser. Bien entendu, Mark est notre héros et on a juste continué dans cette idée parce qu'on voulait faire quelque chose de vraiment spécial pour le 25ème anniversaire du groupe. On aurait pu attendre mais c'est une étape importante pour le groupe et je suis vraiment content qu'on ai fait l'album avec Mark, ça a certainement élevé l'album à un niveau jamais vu avant au niveau rythmique, sans lui on aurait juste sonné comme Bathory ou Primordial alors que maintenant il y a toutes ces syncopes et ces nuances en dessous de la progression principale. Maintenant, pour Victor, il appartient évidemment à l'ère de Fates Warning qui a le plus grand impact sur While Heaven Wept, on a sympathisé au cours des années parce qu'on aime chacun la musique de l'autre et on a passé pas mal de temps à discuter et je l'ai invité à poser quelques solos sur un autre album, un album sorti entre Fear of Infinity et Suspended at Aphelion, un album dans la veine de To Wander the Void ou de l'ère The Spectre Within de Fates Warning. Quand on a décidé ensemble à faire quelque chose de spécial pour notre 25ème anniversaire et réalisé cette chanson monolithique de 40 minutes, je ne voulais pas le laisser à part et je lui ai envoyé un musique en lui disant qu'on adorerait qu'il joue avec nous, même si c'est un peu différent de ce dont on avait parlé ensemble. Le résultat est ce solo de guitare absolument épique entre la partie 9 et 10 et il serait le premier à te dire que c'est un des solos les plus épique qu'il a jamais joué et un point culminant de sa carrière et, une fois encore, ça a élevé l'album au delà de ce qu'on avait prévu. Il y a des trucs dans cet album qui ne se seraient pas passés autrement, toutes ces différentes couleurs et intonations. Mec je ne peux pas te dire à quel point c'est excitant de t'en parler ! Quand je repense au moment où on a commencé, si tu m'avais dit que dans ma carrière, j'aurais la possibilité de jouer avec Victor de Fates Warning j'aurai perdu l'esprit ! Je me serais dit que c'est impossible que ça arrive. C'est vraiment un truc fantastique, tous les musiciens qui participent, on a même Trevor qui a participé à l'album, en tout, 11 musiciens ont joué sur cet album.

Tom Philips WHW

G : While Heaven Wept a longtemps eu une réputation d'avoir un lineup très changeant et peu stable mais depuis ces 8 dernières années, ça n'a pas bougé, avec Rain Irving arrivant en dernier. Penses-tu avoir le meilleur lineup possible ?  T.P : Je peux dire que c'est un age d'or pour While Heaven Wept, ça nous a pris 18 ans à arriver à un lineup stable mais ça l'est depuis plus longtemps que tu peux le penser, en fait, le cœur du groupe a toujours été moi, Jim, Scott et Michelle depuis Sorrow of the Angels et c'était en 1998. Par contre, pour le batteur, ça a été un peu plus difficile, Trevor est arrivé en 2004 mais à part lui, on a rajouté des membres au groupe plutôt que d'en enlever, ça a donc été beaucoup plus stable qu'à nos débuts. Je pense qu'on a eu plus de changements de lineup que la plupart des groupes que je connais, il y en a plus que je ne peux m'en souvenir, certaines personnes ont juste pris part au groupe pendant quelques semaines et ça n'a pas marché. Il y a eu littéralement, pendant toutes ces années, quelque chose comme 80 personnes qui sont passées par le groupe, d'une façon ou d'une autre, en particulier au début. Mais je pense que c'est notre lineup le plus solide jusqu'à présent, pas uniquement en termes de ce que chacun peut amener dans la musique mais aussi en termes d'alchimie, ce qui est très important! Je pense que c'est quelque chose que les jeunes groupes et ceux qui commencent ont besoin de savoir, ne perdez pas espoir, ne laissez pas tomber. Vous trouverez les bonnes personnes comme je pense qu'on les a trouvé. D'un autre côté, je pense aussi que While Heaven Wept est devenu une entité qui dépasse l'individu, certains peuvent penser que le groupe ne pourrait pas exister sans moi et je ne sais pas si c'est c'est vrai, je pense qu'on est tous remplaçables d'une certaine façon, parce que la musique est juste plus importante que nous.  G : La musique a l'air très variée, ça part de morceau assez death mélodique comme Icarus And I à des morceaux plus power métal ou même des balades. Par exemple, Souls In Permafrost, on m'a dit que ça faisait penser à du power métal italien, Searching The Stars a un feeling très Stratovarius et Reminiscence of Strangers ressemble à quelque chose que Scorpions aurait pu sortir dans les années 80/90, quelles étaient vos influences pour l'album ?  T.P : Tu vois, ta mention de Scorpions est quelque chose que je n'avais pas encore entendu. Pour moi, cette partie, Reminiscence of Strangers est plus proche d'un Marillion de l'ère Fish, quelque chose que tu entendrais sur Misplaced Childhood...  G : C'est un vinyl que j'ai trouvé il y a quelques semaines pour 1 ou 2 euros.  T.P : C'est un album qui en vaut quelques milliers en terme de contenu, Misplaced Childhood est un de mes album préféré, celui que j'adore et que je chéris le plus. Je me vois dans l'histoire racontée, c'est l'histoire de ma vie et ça résonne fortement en moi et, pour répondre à ta question, je suis sûr que ça a eu une influence dans Suspended At Aphelion vu que tout ça fait partie de mon ADN mais l'aspect power métal, c'est assez amusant parce qu'on hait le power métal, on écoute pas du tout ces groupes. Rain (Irving) peut être et je crois que beaucoup de gens pensent à ces groupes à cause de la voix de Rain. Les parties mélodiques et rapides viennent plus de groupes de thrash mélodiques comme Coroner, Holy Terror, Artillery et Forbidden entre autres, c'est de là que ça vient, pour nous. On a jamais été fans de ce qu'on appelle le happy métal, j'ai rien contre eux mais ça ne m'attire pas. Peut être parce que ça sonne trop joyeux donc c'est assez amusant que des gens entendent ça dans notre musique. La vérité est que, pour cet album, c'est plus des influences classiques qu'on entend, et pas du baroque ou de la musique contemporaine, plus de la musique classique du 20ème siècle. Tout ce qui vient des compositeurs d'Europe de l'est, les compositeurs Estonien ou Polonais comme Arvo Pärt, Górecki, Kilar, c'est vraiment de là que vient la musique. Si tu écoutes attentivement la progression des accords, les harmonies, c'est très dense. Il n'y a rien de riffu là dedans, il y a des passages mais sur les 40 minutes de musique, il doit y avoir que 4 minutes de riffs et d'accords de puissance, tout le reste, c'est des contrepoints et des envolées lyriques. Je ne peux pas vraiment te dire d'où ça vient, ni comment c'est arrivé là mais ce sont des énormes influences, ça l'a toujours été, ça a imprégné la musique depuis Finality sur Fear of Infinity. Ce moment a vraiment été une transition, c'est passé d'une orientation riff avec une orientation harmonique, il y a quelques trucs sur l'album qu'on a passé et qui lient le tout à Suspended at Aphelion, une approche plus classique moderne et dark jazz plutôt que métal. Tu sais, toutes ces influences du départ en font toujours partie, l'ère Arch de Fates Warning, un peu de Candlemass, quelques influences de Kitaro ou Vangelis ainsi que Klaus Shulze, tout ça a toujours fait partie de notre répertoire, de notre ADN, c'est juste un peu plus contemporain que The Drowning Years, qui était, lui, vraiment baroque, c'est là que tu tapes dans le Bach et le Vivaldi. Là où nous en sommes maintenant, c'est plus du post-Debussy et post-Chopin, ce genre d'harmonie et on avance à partir de là.  G : Pensez vous un jour revenir à la musique doom épique de votre début de carrière ?  T.P : On ne l'a jamais quitté ! Une chanson de 40 minutes, c'est pas assez épique ? Et en ce qui concerne les émotions véhiculées dans l'album, c'est extrêmement sombre et déprimant, donc voilà ton doom mais je comprend ce que tu veux dire, où on sonne un peu comme Candlemass. Je ne peux pas vraiment dire, il faut que ça soit naturel. J'en doute quand même parce qu'on est déjà passé par là et on essaie toujours d'avancer mais il y aura peut être des choses qui auront une vague ressemblance. Je pense qu'on a plus en commun avec Primordial qu'avec Procession en ce moment. Tu sais, il y a des groupes comme Atlantean Kodex, Isole ou encore Procession comme je l'ai mentionné plus tôt qui font ce genre de musique qu'on faisait à l'époque et qui le font bien mieux qu'on pourrait le faire maintenant, c'est dans leur univers et on ne peut pas justifier de nous répéter. Il y aura bien sûr des choses plus lourdes dans le futur, on ne peut pas prendre un de nos album et dire "C'est vers cette musique qu'ils vont aller" parce que notre prochain album est d'une lourdeur écrasante, c'est définitivement un album de métal, ça n'a rien à voir du tout avec Suspended at Aphelion, il y a des morceaux épiques qu'on aurait entendu sur Of Empire Forlorn ou comme The Furthest Shore. Ce qui est très intéressant pour moi, c'est que, sur nos 25 ans de carrière, il n'y a eu qu'un seul album de doom épique, et c'était Sorrow Of The Angels et c'était il y a 16 ans, le fait que les gens nous appellent toujours un groupe de doom, c'est un vrai mystère pour moi. On en a plaisanté l'autre jour avec les autres membres, peut être qu'on devrait avoir des blast-beats du début à la fin pour voir si on nous appellera toujours un groupe de doom après ça. Je pense quand même que le public commence à réaliser qu'on ne fait partie d'un genre en particulier, on fait juste notre musique. Mais je ne tourne pas le dos à nos racines ou notre passé. Quand je pense à While Heaven Wept, je pense au groupe dans son intégralité, la discographie entière du groupe, c'est pas comme si nous n'allions jamais jouer notre matériel plus ancien live, on le fait toujours. Par exemple, sur la dernière tournée, on a joué tout l'album Of Empires Forlorn et Thus With a Kiss I Die, ça fait toujours partie de notre répertoire. Quand je pense créer une setlist pour une tournée ou un festival, je veux que ce soit un voyage autant que chaque l'album l'est indépendamment, mais un voyage différent avec des péripéties, je ne peux pas justifier de faire un concert entier de Shoegaze, ça a besoin d'être dynamique, d'avoir des variations et on veut que ce soit quelque chose de spécial. Pour le futur, tout est possible, il peut très bien y avoir un album à prédominance doom mais il y a de fortes chances que ce soit plus intéressant que ça. En fait, ça dépend, tu vois, je peux te dire que le prochain album n'est pas un album de doom mais c'est définitivement un album de métal. C'est un tiers de Hour of Reprisal avec un aspect black métal, un tiers où c'est carrément du Manilla Road ou Fates Warning old school et un tiers de thrash mélodique comme Holy Terror et Artillery.  G : Comme vous avez inclus les paroles avec l'album, quelque chose que j'apprécie tout particulièrement, j'ai pris la liberté d'écouter la musique en lisant les paroles et d'en faire une petite analyse. J'ai eu d'abord l'impression que l'histoire était assez compliquée mais ça m'est venu que tout était à propos d'une séparation amoureuse, avec les différentes étapes et émotions. La surprise du rejet dans Icarus And I, la tristesse dans Heartburst et The Memory of Bleeding, le désespoir dans Souls in Permafrost et finalement l'acceptation dans Reminiscence of Strangers. Tout cela me mène à penser que l'être aimé est décrit comme le soleil et, que pour récupérer d'une séparation douloureuse, il faut se détacher de cet être aimé, d'où le titre Suspended at Aphelion (Suspendu à l'aphélie)

While+Heaven+Wept+WHW2011

T.P : Hmmm, c'est une analyse très réfléchie et complète, c'est sûr. Tu sais, le fait est que, c'est la réalité tel que ça a été vécu, tout ça est réellement arrivé, c'est vraiment ce dont il est question mais je ne veux pas qu'on aborde les paroles avec cette perspective à l'esprit, vu que je te parlais de la dualité des paroles plus tôt. Le soleil représente tout ce à quoi on aspire, de la romance, une quête spirituelle, donner un sens à sa vie ou même devenir sobre. Ou même des choses moins profondes comme avoir la sécurité de l'emploi, un bon boulot, une femme, des enfants ou quelque chose du genre. Qu'importe à quel point on essaie indépendamment de la force de la profondeur de ta foi et de ton espoir, des fois, tous nos efforts ne suffisent pas et ce soleil reste hors d'atteinte et nous sommes forcés de faire face à cette réalité, de se confronter à ces émotions, c'est un peu le cycle du deuil en effet, comme tu l'as dit, on passe du choc et de l'incrédulité au déni puis la colère, la peine et enfin on atteint une certaine forme d'acceptation, mais dans ce cas, l'acceptation a un goût amer parce que, malgré qu'on sache que c'est impossible, que le but ne sera jamais atteint, il y a toujours ce désir, cette aspiration vers ce but. On peut même dire que, malgré tout, tu aimes toujours cette personne, même si tu sais que vous ne serez jamais à nouveau ensemble. Après c'est ouvert à tout autre interprétation, parce qu'il y a tous ces autres sens à l'histoire aussi. Tu sais, ça peut raconter aussi l'histoire de While Heaven Wept, on fait ces albums, épiques dans lesquels on investi tout, notre cœur, notre âme, du sang, de la sueur, des larmes et une quantité incalculable d'argent depuis toutes ces années et pourtant, on ne sera jamais Iron Maiden ni Metallica ou même quoi que ce soit de proche, on ne compte même pas être Nightwish mais ce n'est pas ça qui nous motive. Bien sûr qu'on essaie de toucher le plus d'oreilles et le plus de vie possible avec notre musique mais on doit être au courant de certaines réalité, la musique n'est pas nécessairement ce que tout le monde veut entendre, la plupart ne veulent pas ressasser leur peine, ils veulent s'évader de ça, ce qui est la raison pour laquelle la musique progressive n'est pas mon genre favori. Les temps ont changé mais cet album est autant l'histoire de While Heaven Wept que The Furthest Shore l'était.  G : Une des questions les plus amusantes que j'ai vu postée sur le site est pourquoi le nom du groupe a une erreur grammaticale, ça devrait être "While Heaven Was Weeping" ou encore "When Heaven Wept" ?  T.P : Techniquement, ce n'est pas grammaticalement faux parce que ça veut dire "pendant qu'il pleuvait". Je comprend bien que, pour certaines personnes, ça ne se traduit pas parfaitement mais ça veut vraiment dire "pendant qu'il pleuvait". Il faut que je me souvienne aussi, tout ça vient des paroles d'une chanson, pendant Sorrow of the Angels du premier EP, qui explique l'origine du nom. Juste pour expliquer brièvement, il y a un moment dans mon passé où j'ai reçu une nouvelle qui m'a littéralement mis à genoux au milieu de la rue, serrant cette lettre dans ma main et c'était il y a 24 ans, j'étais à genoux pendant qu'il pleuvait.  G : Vous avez des projets de venir jouer en France ?  T.P : C'est l'une de mes priorités, de finalement venir jouer en France. Tu sais, les gens ont besoin de comprendre que, par le passé, quand on est venu jouer, c'était le cadre d'un festival donc il y a des considération géographique ou alors nous venions pour supporter un autre groupe et nous n'avions aucun regard sur l'endroit où la tournée allait. Cette fois, quand nous allons venir, nous serons en tête d'affiche et une des plus grosses priorités du groupe est de venir en France. D'un côté, nous ne sommes pas très connus mais d'un autre côté, il y a des gens qui nous soutiennent en tant que fans depuis le début, ils sont ici depuis...quel était ce magazine ? Hard & Heavy ? Toujours est-il que depuis le début des années 90, il y a toujours eu une certaine connexion avec la France. Laisse moi te poser une question, si nous devions venir jouer en France, quelles sont les villes que tu penses étant les plus importantes ?  G : Et bien, il y a Paris et, dans le sud, il y a Lyon.  T.P : Ce sont les deux même villes que tout le monde me dit.  G : Dans le nord, il y a Rouen, ce qui est beaucoup plus proche de là où je vis, Paris est à deux heures de routes de là où je vis. Mais Paris et Lyon, ce sont deux des plus grandes villes de France, ce qui explique pourquoi tout le monde cite ces deux villes.  T.P : Disons le comme ça, tous les Français à qui j'ai parlé pendant ce cycle d'interview m'ont répondu la même chose, donc tu peux compter sur le fait que ça arrive.  G : Il y a des groupes français, récents ou plus anciens, que tu apprécie ?  T.P : Et bien, Inquisition est fantastique en ce qui concerne le métal, il y a aussi Ataraxis ou Funeralium qui ont eu leur moments mais mes groupes favoris sont plus anciens, la plus grosse influence de While Heaven Wept est, en fait, un groupe français que peu de gens connaissent en dehors de France, ou même en France. Je parle de Pulsar. En 1977, ils ont sorti un album nommé Halloween et c'est l'un des meilleurs concept-albums de tous les temps, et l'un des meilleurs exemples de rock progressif symphonique du monde. C'est sombre, c'est complètement barré, c'est définitivement pas du Yes, ça ne ressemblait à aucun autre groupe anglais, c'est définitivement français. Il y avait aussi Ange et Atoll, ces groupes sont très proches de mon cœur mais Pulsar est sans aucun doute en haut de la liste. Bien sûr, il y a aussi Magma, surtout les deux ou trois premiers albums, très importants pour moi. Il y a définitivement des trucs français que j'aime, comme Jarre (ndG : Jean Michel Jarre) car, comme je l'ai dit plus tôt, je suis très fan de Klaus Shulze et Vangelis donc ça rentre un peu dans cette catégorie. Je suis sûr qu'il y a d'autre groupes si j'y réfléchis plus longuement mais Pulsar est toujours sur le bout de ma langue. Il y a aussi leur album The Strands of the Future. De toute façon, qui que ce soit qui est fan de Pink Floyd se doit d'aller chercher ces deux albums, ils sont absolument incroyables.  G : As-tu une vie amoureuse stable ?  T.P : *rires* Ouaaaais, non. En fait, participer à While Heaven Wept est difficile pour les personnes extérieures, de gérer le fait que le groupe est le centre de mon univers, les gens ne comprennent pas ça et je ne parle pas uniquement des femmes, n'importe qui auraient des difficulté à passer au second plan derrière un objet et c'est compliqué parce que je travaille dans ce groupe pour être quelqu'un de meilleur et être plus présent dans la vie d'autres personnes mais, pour réussir à faire ça, je dois m'isoler quelques fois, en particulier quand nous faisons des albums. C'est un vrai sacrifice, ça prend tellement de moi, je passe beaucoup de ma vie isolé. Si on considère le fait que tous les albums de While Heaven Wept qui sont sorti sont à propos de différentes femmes, peut être que c'est mieux si je ne cherche pas plus en avant. Mais c'est la vie tu sais ? Et je crois que je n'ai pas les mêmes valeurs que tout le monde, je m'en fous de la politique ou de la religion, j'ai pas les mêmes perceptions de la vie que par le passé. Il y a des gens qui sont importants, des gens avec qui tu sens une connexion et ça ne doit forcément être qualifié par quelque terme que ce soit, ça ne doit pas être forcément quelque chose de romantique, c'est peut être juste comme ça. J'ai certainement des gens avec qui je suis proche et que je peux compter sur les doigts d'une main les gens à qui je fais confiance implicitement. J'ai essayé d'être aussi ouvert et disponible que possible mais je suis aussi quelqu'un de cosmopolite, j'ai beaucoup voyagé, que ce soit tout seul ou avec le groupe, de plus, ces albums sont assez personnels, des gens vont m'approcher en pensant tout savoir de moi mais il y a encore des choses qui ne sont pas encore en vitrine dans les albums. Il y a des gens avec qui je suis proche, ce n'est pas une question de dévotion, je me donne aussi entièrement que je le peux mais des fois, ce n'est juste pas suffisant, c'est dur de toute équilibrer quand tu es juste passionné. C'est assez amusant, c'est la grande ironie de While Heaven Wept, je fais ça pour me débarrasser de mes bagages émotionnels et de toute ma négativité mais au moment où j'ai accompli ça, la personne qui me motivait pour cette épreuve a déjà quitté la place. On verra, seul le temps nous dira.  G : On arrive à la fin de l'interview mais on a une question rituelle qu'on pose à tous les groupes qu'on interview et tous les groupes sont généralement d'accord pour dire que c'est l'une des plus dures questions. Un jour tu trouves une lampe magique avec un génie qui t'offre 3 vœux, lesquels seraient-ils ?  T.P : Euuuuuh, wouaou...Je vais devoir y réfléchir un peu. Et bien, tout d'abord, je souhaiterais avoir plus de vœux mais ce n'est jamais aussi simple mais maintenant, je vais improviser. La première chose que souhaiterais serais d'avoir une machine temporelle et donc avoir la possibilité de voir Pink Floyd en live à Pompéi au moment où ça arrive, ou voir King Crimson à leur dernier concert, le 1er Juillet 1974, ce genre de truc. J'aimerais avoir la paix et l'harmonie dans le monde, et pas uniquement parce que je suis un hippie ou un truc du genre. J'ai juste l'impression que maintenant, à notre stade de l'évolution, on devrait être au delà de ces querelles puériles et idiotes qui empoisonnent le monde. Il y a des choses plus importantes que le faire d'avoir une opinion. Mère Nature s'en fout, l'univers et le cosmos s'en balancent de nous et on a ces guerres de religions et ces trucs stupides pendant qu'on détruit le monde et ainsi détruisant des espèces entières. La paix et l'harmonie donc. Pour mon troisième souhait, j'aimerais que toutes les personnes qui ont touchés ma vie, les amis, la famille, les membres du groupes, les journalistes, les labels, je voudrais qu'ils soient tous en bonne santé, heureux et autant satisfaits qu'ils le puissent.  G : Un dernier mot aux fans français ?  T.P : J'espère que tout le monde va prendre le temps d'écouter l'album attentivement, de former sa propre opinion et d'écouter intégralement, pas juste une chanson ici et là, il n'y a pas de chansons individuelles. Attendez vous à nous voir en 2015, je sais que on est franchement à la bourre et on est tous vraiment désolés de ne pas avoir pu venir plus tôt, ce n'était pas sous notre contrôle mais cette fois, vous nous verrez, l'année prochaine.

0 Comments 10 juillet 2015
Whysy

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