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KINGCROWN  ça vous parle? Honte à moi j’avoue être complètement passé à côté de ce groupe... mais avec la sortie du dernier album "wake up call", et le lancement de leur tournée qui débute ce 1er avril 2022, c’est maintenant le moment de se rattraper.

C’est bien installé à la terrasse du Crossroad café à Angoulins près de La Rochelle que j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec le chanteur, Monsieur Joe AMORE en personne, et Ced LEGGER l’un des deux guitaristes du groupe.


Merci de nous accorder cette interview, pouvez vous vous présenter aux lecteurs d’Heavylaw ?

Franchement en tout cas merci ça nous fait plaisir !
Joe: donc KINGCROWN s’est formé en 2015 sous le nom de OBLIVION, nom qu’on a du changer pour des raisons juridiques parce qu’il y avait un groupe américain qui avait déjà ce nom là et qui était prêt à nous attaquer en justice. Donc connaissant l’esprit procédurier des américains on a changé de nom, et aujourd’hui c’est très bien qu’on l'ait changé car en effet le nom KINGCROWN correspond vraiment mieux à notre style Power metal, avec ce côté un peu épique
Ced: Effectivement dans le style épique avec tout ce que ca implique au niveau « royauté », mais c’est surtout une musique qui est très positive malgré le caractère un petit peu noir de la pochette où on parle clairement d’une fin, mais c’est une fin pour un renouveau et c’est un petit peu ce qui s’est passé avec KINGCROWN. C’était une fin pour un renouveau.
OBLIVION avait une connotation plus négative, de déclin, révélant des aspects assez sombres de la société , tandis que là ce renouveau qui est aussi traduit par le renouveau au sein du line up, on transforme le sombre en lumière
Joe: Quelque chose de beaucoup plus positif, et en effet même au niveau des textes de ce nouvel album, c’est un appel un peu a la prise de conscience avec des messages quand même très positifs sur le lien de l’homme avec l’humanité, avec la terre, avec l’univers.
Ced : c’est quelque chose qu’on a tout à fait voulu exprimer par rapport à la pochette, on voulait que des gens qui ne soient pas forcément anglophones puissent comprendre rien qu’au visuel ce qu’on voulait transmettre.
Joe : c’est une pochette qui est très lumineuse comparée à beaucoup de pochettes actuelles où c’est très dark, nous on voulait quitter ce côté là et en effet même notre musique elle est plus positive plus fédératrice.
Ced : il ne faut absolument pas perdre de vue les « ténèbres » qui animent la société d’aujourd’hui avec tous les problèmes que ca comporte, et on a envie un petit peu de passer à autre chose, ca serait bien de donner un peu de lumière aux gens, c’est très con c’que je dis mais dans la nuit la plus noire il y’a toujours une étoile qui brille.

Le changement de cap de ce dernier album est donc lié au changement de line-up

Joe : avec le line up précédent on avait changé de nom mais on était resté sur quelque chose de plus global, sur des sujets plus diversifiés auxquels on adhère, et aujourd’hui on avait besoin… C’est un album qui a été composé en plein covid, c’était une période qui était hyper dark, tout était bouché pour la musique, la culture en général, même pour l’humanité on savait pas où on allait quand on a commencé à composer, et du coup on voulait envoyer un message positif.
Ced : je trouve qu’on a reçu beaucoup trop de merde ces derniers temps, et il est temps de changer un peu la donne.

En survolant rapidement vos deux albums, il est évident que le côté sombre a complètement disparu sur le dernier album. J’en retiens quelques titres, mais aucun ne se met en avant plus qu’un autre, par contre on ressent clairement cette luminosité dont vous parliez précédemment.

Joe : c’est exactement ca, et même la pochette le reflète bien.
Ced : On voulait vraiment cette dichotomie entre le sombre et la clarté…
(joe le coupe)
Joe : ah si tu commence à sortir des termes que je ne connais pas … bon regardez dans le dico moi je suis largué (rires)
Ced : Ce paradoxe alors !

Pour les lecteurs qui découvriraient KINGCROWN, on associe forcément les frères Amore à NIGHTMARE. Est-ce que c’est un sujet tabou, et est ce que NIGHTMARE est présent dans la musique de KINGCROWN ?

Joe : Non pas tabou du tout. C’est présent par l’expérience, NIGHTMARE j’y ai passé 38 ans, je peux pas dire qu’elle est pas présente c’est toute ma vie, j’étais ado quand j’ai commencé avec NIGHTMARE, aujourd’hui je suis un dinosaure on peut dire, donc c’est assez présent mais peut être pas dans le style justement , parce que moi-même ne composant pas la musique il faut l’avouer, je laisse ce soin aux gars qui composent (les guitaristes, les bassistes), donc après par l’expérience oui NIGHTMARE est présent car c’est quand même ma vie quoi, c’est de l’imprégnation.

De ce fait est ce que vous glissez des titres de NIGHTMARE dans vos setlists, pour la fanbase qui vous aurait suivi ?

Joe : Plus maintenant, mais on l’a fait jusqu’au précédent set, avec le précédent line up. Peut être que ca reviendra pour faire plaisir à un certain Jeep qu’on adore, et aussi pour les fans.
C’est pas une volonté précise de se détacher, de toute façon NIGHTMARE ne les joue plus ces morceaux, c’est tellement différent NIGHTMARE aujourd’hui c’est carrément autre chose, donc on pourrait peut être même un jour se décider et faire une tournée avec que des morceaux de NIGHTMARE pourquoi pas, ça me ferait plaisir, on reprendrait des musiciens notamment Steph Rabilloud qui a fait partie de NIGHTMARE et qui était dans le précédent line-up. C’est des choses qui peuvent être toute a fait possible, se faire une série de concerts avec que des morceaux de NIGHTMARE, parce c’est des morceaux qui sont plus du tout joués, et je trouve que ca fait quand même partie de mon histoire, et que ca ne serait pas trahir l’âme de NIGHTMARE que de les rejouer aujourd’hui.

Ced tu fais aussi partie du groupe EMBRYONIC CELL, dans un style qui n’a rien a voir avec celui de KINGCROWN. Est-ce que tu peux nous en parler, et est ce que ça apporte quelque chose à KINGCROWN ?

Ced : Oui bien sûr, parce que même si à la base j’ai fais mes premières armes uniquement avec du heavy metal, parce que je suis un grand admirateur de heavy, surtout de Maiden. Maiden c’est toute ma vie je dirais, mais j’ai eu aussi un fort penchant il y’a déjà des années quand j’ai commencé à m’intéresser au métal à tout ce qui était metal extreme comme le black, le death, le doom, le black atmosphérique, etc.. c’est une musique qui m’a beaucoup plu, et les premiers groupes dans lesquels j’ai joué c’était du black mélodique, l’une de mes influences était MISANTHROPE, et aujourd’hui EMBRYONIC CELL taquine un peu ces premières amours au niveau de la musique extrême, donc quand on m’a proposé de rejoindre les rangs d’EMBRYONIC CELL j’ai tout de suite accepté parce que ça mettait en avant mon petit coté titilleur dans la musique extrême, et c’est là où c’est "extrêmement" drôle parce que un mois plus tard jeep m’a contacté pour me demander si j’étais intéressé de jouer avec le ô combien célèbre joe Amore. Quand il m’a proposé ça j’étais sur un petit nuage. Et là c’est l’amour de ma vie le Heavy metal, alors forcément…

Vous avez sorti deux albums en trois ans avec une pandémie au milieu...

Joe : il faut dire que là on s’est vraiment fait plaisir avec cet album. Faut savoir que c’est un album qui a été enregistré en plein blocus dû au covid, et qui a été enregistré assez rapidement en un mois et demi.
Ced : on avait une deadline avec le label et avec le mastering prévu par Roland Grapow. Et suite à cette deadline on a tout donné. Heureusement on avait déjà un panel de titres à pouvoir enregistrer, et là c’est allé très vite finalement, et je dirais même tout seul. On a eu quelques difficultés normales mais c’est allé très vite.

...on imagine que cette situation a changé votre façon de travailler

Joe : Ca a changé parce qu’en fin de compte l’album précédant "perfect world" (2019), on a pas pu le défendre en live, moi je l’ai jamais chanté personnellement, je suis tombé malade et en plus après il y’a eu la pandémie, donc pour ne pas tomber dans l’oubli on s’est remis tout de suite au travail, en plus avec le changement de line-up il fallait vraiment qu’on fasse parler de nous, qu’on soit présent au redémarrage. Et aujourd’hui voilà on est là pour faire cette résurrection.
Ced : et on a la chance d’avoir eu un choix de chansons qui nous a été proposé, ça s’est fait tellement rapidement même en en reparlant aujourd’hui c’est un peu surréaliste tellement ça s’est fait tout seul.
Joe : Une musique spontanée quoi, du coup on a gagné en efficacité et en simplicité. Le but c’était pas de faire de la musique simple, mais de faire quelque chose qui rentre dedans et qu’on retienne.
Ced : il fallait surtout que ca nous prenne aux tripes, et que ca nous convienne à tous. On viens d’univers totalement différents , mais on s’est retrouvé vraiment la dedans. on ne se serait jamais douté qu’une osmose comme ça allait prendre aussi rapidement, parce que généralement un groupe a besoin de plusieurs années, de répétitions pour arriver à un tel résultat.

Wake up call vient tout juste de sortir ce 25 mars, avez-vous déjà des premiers retours ?

Joe : Beaucoup de retours, la plupart très positifs. Notamment des médias allemands qui nous importent le plus, on est sur un label Allemand. C’est important de faire notre place dans ce style de musique en Allemagne.
Ced : Ils tiennent le panthéon du Power Metal
Joe : C’était important d’avoir de bons avis à ce niveau là, et en effet on a de super critiques. On voit que c’est une musique en Allemagne qui a prit beaucoup plus qu’en France.

Qu’est ce que vous pourriez dire de cet album pour donner envie aux lecteurs d'Heavylaw de l’écouter ?

Joe : Cet album c’est une claque. Moi en tout cas quand je l’écoute, comme tu le disais tout à l’heure, je suis incapable de faire ressortir un morceau qui soit au dessus des autres. Chaque morceau a son truc, et pour moi c’est vraiment une claque.
Ced : Je vais pousser le truc à dire que pour moi chaque chanson est un hymne. Honnêtement c’est impossible de dire quel morceau est au-dessus. Même pour nous qui l’avons créé tous ensemble , c’est une surprise, ouais c’est une claque.
Bien sur grandement contribué par le mix de Roland Grapow qui a vraiment mis en valeur tout ce panel.
Joe : gros boulot aussi de notre ingé-son patrick Liotard, qui nous a fait un travail de studio, d’éditing, même plus. Vraiment il a travaillé de façon très précise sur les morceaux, et a su mettre en avant ce qu’on voulait exprimer.
Ced : disons que ça a été une providence où on a été entouré que par des bonnes personnes au bon moment, qui ont été capables de donner la lumière sur l’ensemble.

Roland Grapow a assuré le mixage de l’album, comment s’est passé votre collaboration avec ce grand nom du Power Metal ?

Joe : Bien! on avait déjà travaillé avec lui sur l’album précédent, c’est un mec adorable qui est à l’écoute des musiciens.
Avec lui on était sûr qu’on allait avoir quelque chose qui allait cartonner
Ced : Super disponible, toujours présent quand on a besoin de savoir quelque chose, c’est vraiment un gars en or, d’une belle humilité.

La tournée commence aujourd’hui, merci à vous de passer par le sud-ouest!  La suite c’est quoi ?

Joe : Oui la tournée commence et je vous invite à venir à nos concerts, on fais quelques dates en France, en plus on est très bien entourés avec deux autres groupes LOOKING FOR MEDUSA et ARCHANGE.
On va aussi tourner en Belgique, en hollande et en Allemagne.

Quel est l’accueil par rapport à la France ?

Joe: c’est pas par rapport, mais on est très bien accueilli parce que c’est une musique qui a plus d’impact. En France le public est un peu plus trash, extreme mais c’est comme ça.

La question speciale heavylaw : Vous trouvez une lampe magique avec un génie à l’intérieur qui vous exhausserait trois vœux, lesquels choisissez vous ?

Joe (Après une longue reflexion): ouah c’est dur ! Aller juste un chacun.
Qu’on me donne les moyens de tourner dans le monde entier même en première partie d’un de mes groupes préférés.
Qui serait ?
Bah écoute on a beaucoup d’influences, ca va de maiden… bon j’ai déjà fait des premières parties de Maiden...
Ced : putain mais moi c’est mon rêve bordel ! (rires)
Joe :  Mais voila par exemple une tournée mondiale ça serait fantastique, ça laisserait des images, même si j’en ai déjà pas mal parce qu’on tourne quand même depuis des années.
Et toi?
Ced : Moi ça fait très bisounours ce que je vais dire, mais je voudrais qu’on arrive de nouveau à se comprendre les uns les autres. Qu’on arrête de se tirer dans les pattes pour tout et n’importe quoi.
Je trouve qu’on rentre dans une ère où il y’a un individualisme absolument désolant, où tout le monde se tire dans les pattes, on est plus dans la bienveillance, si on pouvait revenir à ce stade moi ca serait vraiment mon vœu.
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Cette interview se termine sur ces sages paroles, le vent et la pluie menaçante nous obligeant à abandonner la terrasse plus rapidement que prévu.
Merci à Jeep Moncorger de Rock City Agency pour avoir permis cette rencontre et un grand merci à Joe Amore et Ced LEGGER pour leur bienveillance et leur disponibilité
On leur souhaite une très belle tournée qui pour rappel passera en France dans les villes suivantes:
01.04 - La Rochelle (Fr) - Crossroad
02.04 - Bordeaux / Le Haillan (Fr) - Salem
29.04 - Montpellier (Fr) - Secret Place
30.04 - Toulouse (Fr) - L'Usine à Musique
11.06 - Frejus (Fr) - Monster'S Art
17.06 - Pagney (Fr) - Chez Paulette
22.10 - Clermont (Fr)​

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0 Comments 04 avril 2022
Soundchaser

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