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Manowar à ses débuts effectue un tour de force que peu de groupes ont réussi à faire. En trois ans d’activité le groupe publie quatre albums et quatre albums qui se révèlent comme des pures réussites. Parmi les fans on nomme ces quatre sorties comme le période antique du groupe. Voici les détails : Battle Hymns (1982), Into Glory Ride (1983), Hail To England (1984) et Sign Of The Hammer (1984).  En effet on pourrait dire que avec Into Glory Ride te Hail To England le groupe forge ses mythes et le son qui les suivront comme un marque de fabrique. Pour apprécier pleinement Into Glory Ride il faut néanmoins faire abstraction de deux éléments : d’abord la pochette avec les quatre ‘kings of metal’ habillés en façon Conan et l’intro du titre Warlord. Dans cet album on trouve tout ce que Manowar sait faire au mieux sans les excès de sa discographie future.  Entrons dans le vif. Warlord s’ouvre avec les gémissements d’une fille, une porte s’ouvre, le père de la demoiselle surprend un warrior en train de coucher avec elle et exclame : «  elle n’a que seize ans ! ». Il s’ensuit la fuite du warrior sur sa bécane. Warlord est un titre sympathique mais sans plus qui reprend le thème cher au metal de la vie rebelle sur la route avec des motos de grosses cylindrées.  Avec Secret Of Steel on rentre dans le vif du sujet. Ce titre lent a une accroche énorme. La rythmique est lourde, le chant d’Eric Adams est très inspiré et le songwriting est poussé. Des groupes comme Cirith Ungol ou Manilla Road se retrouveront très bien dans un tel titre. Joey DeMaio supporte Secret Of Steel avec sa basse de façon mémorable. A l’époque et c’est le message que je voudrais faire passer, Manowar était très loin de ses excès linguistiques (kill, die, sword, etc. déclinés à tout va) et mercantiles (plusieurs éditions, rééditions, remastering etc.). Chacun se fera son propre avis sur ce sujet.  Gloves Of Metal est le mid tempo ravageur dont Manowar a le secret et surtout qui forge le mythe des Metal Kings, les guerriers qui jouent un metal très puissant. Gloves Of Metal résume tout cet imaginaire guerrier avec de surcroit l’idée que le metal est une entité qui appelle et interpelle. Seules les personnes dignes peuvent en faire partie. Et évidement il faut s’habiller en cuir. Ce titre suffit donc à lui-même, il est plaisant et encore une fois loin des excès futurs.  Gates Of Valhalla montre que le groupe affectionne les thèmes de la mythologie nordique dès ses débuts. Sur ce titre Eric Adams effectue une preuve vocale impeccable en envoyant par moment une voix de tête qui donne la chair de poule. Les mots d’un guerrier mourant ont l’air vrai cette fois. Il y de l’interprétation du pathos, les tripes. Scott Columbus derrière maltraite ses fûts avec hargne et puissance.  Hatred est encore un titre puissant qui dégouline la haine pendant toute sa durée. Il est suivi par deux perles d’une rare beauté : Revelation (Death’s Angel) et March For Revenge (By The Soldiers Of Death). Revelation (Death’s Angel) est inspiré par l’Apocalypse de Saint Jean. Dans le monde anglo-saxon on nomme le livre de l’Apocalypse, le livre des Révélations. Le point de vue de Manowar est celui de l’ange de la mort qui sévit à la fin du monde. D’abord le texte est fort avec des images de destruction qui ont une valeur cosmique. Ensuite encore une fois Eric Adams chante avec une assurance qui n’a pas d’égal. March For Revenge (By The Soldiers Of Death) est le titre par définition de l’album. Il reprend un schéma que Manowar a déjà testé sur Battle Hymns, celui de « cavalcade – interlude – cavalcade ». Les paroles sont fortes (mutilez et tuez-les, prenez les femmes et les enfants) comme pour décrire avec précision les horreurs de la bataille.  C’est qu’il faut retenir de cet album est la grande prestation du groupe. Eric Adams chante très bien et sur plusieurs registres. Joey DeMaio à la basse épaule chaque composition et laisse entrevoir son talent. Il en fait pas des tonnes, il fait le boulot (comme on dit). Ross The Boss à la guitare produit riff sur riff. Certes basiques mais directs et carrés. En phase de soli The Boss est comme au service du titre. Il joue le nécessaire sans bavure avec un sens aigue pour la mélodie. Scott Columbus à la batterie est un rouleau compresseur. Une légende métropolitaine de l’époque disait que son drum-kit avait dû être renforcés avec des tiges soudées tellement il frappait fort.  Into Glory Ride est un album mélodieux dans le sens qui exprime un coté épique et majestueux tout à fait nouveau pour un album sorti en 1983. Et surtout combien de groupe peuvent se targuer de sortir un deuxième album si réussi ?     Ps 1 La production est analogique avec un son qui peut paraître cru par moment. Il y a un charme et une beauté rare dans cette production qui est très différentes des productions modernes qui sont dites « bombastic »  Ps 2 si vous n’avez pas cet album, fuyez la réédition. Elle est bien faite mais elle tue le charme de l’édition originale.

0 Comments 09 juillet 2015
Whysy

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