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Opera metal melodique & symphonique / Sensory Records/ Mars 2018


Note : 8.5/10


Le projet de metal opera mélodique et symphonique de Pierre Le Pape, démarré il y maintenant une dizaine d’année, jouit d’une régularité métronomique : chaque nouvelle mouture demande 3 ans pour être confectionnée et soigneusement produite. Regardez donc : « There's a Place » (2009) ; « From the Past » (2012) ; « The Great Lie » (2015). Et donc c’est avec une logique certaine que Melted Space nous propose “Darkening Light” en cette année 2018. Au menu, un casting de guests ô combien alléchant (pour ne citer qu’eux Jeff Scott Soto, Mikael Stanne (Dark Tranquillity), Ailyn Gimenez (Sirenia), Clementine Delauney (Visions of Atlantis) …) et du cinematic metal de grande classe, naviguant sans mal aucun entre les tourments des dieux eux-mêmes et des hommes qui ont abandonné toute foi en ces derniers.


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La production de ce Darkening Light est très bien réalisée par le français François-Maxime Boutaud ainsi que par le fondateur du groupe, Pierre Le Pape. Petite particularité, des enregistrements ont été réalisés en France et aux Etats-Unis. Les lignes de chants et l’instrumentation sont soignées et se respectent dans une belle harmonie. Les contrastes recherchés (et très bien trouvés !) sont parfaitement mis en valeur dans cet album. Petit bémol, tout à fait subjectif : la mise en valeur un peu trop prononcée de la double pédale devient un peu lassante dans certains morceaux, plus orientés black/death mélo comme « Trust in Me » par exemple.


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Ce « Darkening Light » s’inscrit dans la continuité des compositions de Melted Space, avec néanmoins un apport de contrastes plus prononcés que sur « The Great Lie » dont il est toutefois un excellent successeur. Au passage, le groupe a pu de nouveau, comme sur le précédent opus, compter sur le concours de l’Orchestre Philarmonique de Prague tout au long de l’offrande.


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Impossible de ne pas se laisser séduire par les dialogues entre les multiples protagonistes des dix titres de cet album ! Mis à part l’instrumental « The Void Before » aux airs nightwishiens prononcés, chaque titre embarque au moins deux personnalités aux chants volontairement différents, dans le but de créer des contrastes répondant à la thématique de l’album sur le déchirement des hommes et des dieux, renvoyés à leurs propres limites et tourments. Sur certains titres, des changements de rythme dans la mélodie renforcent encore plus l’émotion véhiculée par les lignes de chants. Si la grandeur opératique de Catherine Trottman s’oppose par exemple à la douceur de la voix de Clémentine Delauney sur « Newborns », c’est la clarté de la voix de Jeff Scott Soto qui vient contrebalancer la puissance et la noirceur des screams de Mikael Stanne sur « Trust in Me ». Subjectivement parlant, une petite médaille pour « The Dawn of Man » dont l’écoute ne me lasse point !


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L’album s’écoute avec une grande facilité, et chaque morceau est suffisamment direct pour faire mouche dès la première écoute. Néanmoins, n’allez pas croire qu’il s’agit d’un album linéaire et ennuyeux : c’est tout l’inverse ! Chaque morceau amène également ses subtilités, ses contrastes dont nous parlons depuis le début de cette chronique. Pierre Le Pape a réalisé un travail considérable et minutieux dans toutes ses compositions, pour lesquelles l’on pourrait parler de « simplexité » : l’art d’une musique directe et simple à écouter pourtant emplies de petites complexités qui subliment l’ensemble.


Décidément ce début d’année 2018 est un régal pour les adeptes du métal à tendance symphonique/cinématique ! Melted Space nous propose un album d’excellente facture, digne successeur de son dernier effort, en y incorporant des subtilités et des contrastes saisissants et rondement menés. A écouter en boucle pour en goûter toute la saveur !


  1. The Void Before
  2. Newborns
  3. The Meaning of this Place
  4. From the Beginning to the End
  5. The Dawn of Man (I’m Alive!)
  6. Trust in Me
  7. Regrets
  8. Man and Future
  9. Missing Creed
  10. Fallen World
0 Comments 23 avril 2018
Langemar

Langemar

Fanatique des dualités musicales provoquées par le metal : puissance et douceur d'une mélodie, pureté d'un chant clair contrebalancé d'un growl dévastateur... Have fun & stay metal !

 
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