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On ne rappellera jamais assez que nous avons en nos terres hexagonales quelques maisons de disques qui se battent pour faire survivre un métal à la française. BRENNUS, par exemple, tout à fait capable de nous proposer des galettes franchement convaincantes et témoignant de la volonté d’acier de nos métalleux frenchies de ne pas sombrer ou de ne pas dégager vers des contrées plus hospitalières. MORDIGGAN est un groupe 100% français, ce qui, par les temps qui courent, est extrêmement courageux. Et j’espère sincèrement qu’il existe toujours aujourd’hui, puisque cet album est sorti en 2003.
MORDIGGAN pourrait être qualifié de plus nordique que ses illustres confrères MANIGANCE ou MALEDICTION. Si je cite ces deux-là, c’est que, comme eux, MORDIGGAN a comme particularité de chanter en français.
Plus nordique, car la base rythmique est plus lourde, plus sombre. Plutôt que des soli de claviers galopants, ce sont les mélodies elles-mêmes qui se chargeront d’éclairer la musique de MORDIGGAN. Les mélodies, et les voix au nombre de deux. Un chanteur, Jérôme, et une chanteuse, Sophie. Les deux se partageant indifféremment couplets ou refrains. Et c’est là une –autre- particularité très plaisante. La voix de Jérôme est de la famille de celle de Didier DELSAUX (MANIGANCE), même si elle n’en a pas –encore- l’amplitude. Quant à celle de Sophie, dans un registre plutôt rock pop, elle est impeccable de profondeur et d’émotion.
MORDIGGAN se sert intelligemment de ses contrastes. Sa rythmique un tantinet plombée est allégée par des mélodies super bien foutues qui jouent adroitement de la dualité voix masculine-voix féminine. Sans pour autant parler de speed, la musique de MORDIGGAN n’a rien de neurasthénique, proposant des tempos enlevés et variés. Les soli de guitare sont nombreux et volent largement la vedette aux claviers. Il y a des refrains à tomber en pâmoison (SIGNE DE VIE, VIKING), une ballade, PEUR DU VIDE, où les voix de Jérôme et Sophie se font plus chaudes et plus graves (woah, super la chair de poule et mes petits poils qui se hérissent), il y a quelques growl vocals et il y a la flûte de Sophie qui scintille de temps à autre (PRELUDE AU CRIME, DIEU DU TONNERRE) histoire de renforcer encore les contrastes, marque de fabrique de MORDIGGAN.
La production est d’un très bon niveau, sans fioritures, la conviction de Jérôme et Sophie contrebalançant un son un poil brut certainement voulu ainsi.
Voilà en tout cas un groupe qui n’aura pas à rougir de la comparaison que l’on pourra faire avec certains de ses aînés hexagonaux.
Si vous ne faites pas partie de ceux qui considèrent que le français n’a rien à faire sur de la musique métal, alors donnez une chance à un album où la musique vient des tripes et du cœur.
PS : si quelqu’un peut m’en dire plus sur le devenir de ce groupe, et bien, qu’il n’hésite pas !PapaDuck

0 Comments 03 juillet 2005
Whysy

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