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On ne pourra jamais accuser le label allemand Inside Out de germanocentrisme. Les nouveaux talents du prog signés par cette institution du prog proviennent d’un peu partout et parfois d’endroits peu communs. En effet, après un mois de mai avec le Français Nicolas Chapel de Demians, un mois de juin avec les Israeliens de Amaseffer ; on retourne une nouvelle fois en Israël et avec une production Wilsonienne avec Ephrat.

Pour No Ones’s Words ce quatuor a su s’offrir une brochette de guest faisant autorité dans le milieu du prog. On reconnaitra bien sûr le savoir-faire de Steven Wilson à la production qui assure une parfaite mise en valeur d’Ephrat qui sait user des mêmes artifices que l’Anglais, mais à sa manière. Mais au-delà de ça, Petronella Nettermalm, chanteuse de Paatos, vient apposer sa douce voix sur Haze. Comme si ce beau doublet ne suffisait pas, Ephrat s’est aussi offert la présence de l’immense Daniel Gildenlow sur The Sum Of Damage Done.

Alors, voyons qu'est-ce qui a pu convaincre ces références en la matière d’accorder leur nom et toute la pub qu’il peut générer. Tout se cache derrière un seul homme , Omer Ephrat. Le groupe ne s’est véritablement formé qu’une fois le contrat avec Inside Out en poche et cela est un peu dû à Steven Wilson qui a aiguillé le label vers ce nouveau talent. Le reste s’est fait à l’audace, il suffit de demander à Daniel et Petronella de participer et hop là c’est parti.

Ephrat affectionne nous offre six morceaux, privilégiant ainsi les variations d’ambiances, de rythmes. Cet album n’est pas celui que je conseillerais pour ceux qui aiment baver sur des solos ultra-speed, mais plutôt aux autres qui affectionnent Dream Theater et Porcupine Tree qui restent des influences majeures, qu’on distingue au détour d’un riff, ou d’une mélodie. Le tout s’enchaine de manière assez fluide et naturelle et les mélodies se révèlent à chaque fois très bien composées. Ephrat joue sur les atmosphères, on se laisse porter par sa musique qui utilise aussi bien des effets électro, que des riffs métal à la DT ou, des nappes de claviers froides et des parties acoustiques cristallines dignes de PT, tout en laissant surgir de manière assez discrète dans son jeu de guitare des parties caractéristiques de son pays, comme on pourra le noter à la fin de The Show.

Pour parler des guests, ils s’investissent à merveille dans la chanson qu’on leur a confiée. A aucun moment on ne trouvera leur présence dispensable, et ils sauront à chaque fois apporter un petit plus aux compositions. Les pistes étant assez longues, il est assez facile d’exploiter ces guests qui donneront le meilleur d’eux-mêmes. Gildenlow nous fera une nouvelle fois profiter de sa voix incomparable, tandis que Petronella Nettermalm, confèrera encore un peu plus de mystère et de douceur à Haze qui s’ouvre sur une guitare clean à la PT et nous promet une très belle chanson mélancolique et névrosée, comme nous le suggèrent les riffs plus métal qui viennent perturber la chanson trip hop qui s’achèvera par une véritable explosion.

Le point d’orgue de l’album est Real et ses dix-neuf minutes qui nous font voyager d’un univers à l’autre, avec des touches Beatlesiennes et des orgues hammond inévitables dans le prog rock, certains passages chantés me rappelleront également certains morceaux de Neal Morse.

Ce No One’s Words est donc bon, mais manque quand même d’un peu de folie pour que l’on puisse lui attribuer une très bonne note. Les influences sont présentes de manière pas dérangeante et tout fan des grands groupes de prog cités dans cette chronique pourra apprécier cet album remarquable. Malgré la longueur des formats, toutes les pistes s’écoulent assez facilement et l’on saisira vite l’âme d’Ephrat même si de nombreuses écoutes sont nécessaires à celui qui souhaite apprivoiser chacun des petits détails de cette production.

7,5/10

Dreamer

0 Comments 28 septembre 2008
Whysy

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