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A chaque jour son groupe de metal à chant féminin. Aujourd'hui, direction la Grèce pour découvrir un tout jeune groupe, Enemy of Reality, rien que ça ! Et quand on est l'ennemi de la réalité, il convient de protester convenablement et de sortir un album. Ce premier album s'appelle "Rejected Gods" et va nous offrir dix morceaux (plus une intro) de metal sympho pur jus rehaussé d'un peu de prog histoire de donner consistance et richesse à l'ensemble.

A ce jeu là, tous les codes sont là, riffs complexes mais pas trop pour donner du champ à Iliana, chanteuse lyrique et figure de proue de la formation, orchestrations puissantes et grandes envolées vocales. Bien aidé par une prod moderne et plus que correcte, Enemy of Reality s'étend avec aisance et nous offre une récitation de ce que peut valoir ce style de musique à l'heure actuelle. Alternativement rapides et mid-tempo, à l'image de l'opener My Own Master qui déboule à toutes vitesses pour laisser place au plus hymnique et posé Lifeless Eyes, les morceaux de "Rejected Gods" ne brillent pas par leur originalité mais rendent une copie plus que solide.

En effet, beaucoup de mélodies/structures/orchestrations vous sembleront familières (qui a dit Epica ?) et empêchent véritablement cet album de tutoyer les sommets. Malgré tout, la copie rendue reste de très bonne facture. Entre un majestueux Her Descending Ghost, The Bargaining qui glisse un peu de growls sous fond d'orchestrations menaçantes ou bien Lifeless Eyes qui réussit parfaitement à allier poigne et douceur, le groupe arrive à imposer une certaine variété en explorant presque toutes les facettes du genre.

Mais comme mentionné plus haut, Enemy of Reality n'a pas inventé le fil à couper le beurre et peine encore à pleinement se démarquer. Plus on approche de la fin d'album moins le propos fait mouche, principalement à cause d'un flagrant manque de surprise venant de leur musique. On notera aussi une certaine redondance dans le chant d'Iliana, juste et réussi au demeurant, qui n'aide pas nécessairement l'auditeur.

Si la ballade de fin d'album en duo avec Maxi Nil (ex-Visions of Atlantis) tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, un piano et quelque notes, sorte de prétexte pour réunir les deux chanteuses, il ne faut pas oublier qu'à défaut d'être particulièrement novateur, Enemy of Reality a bien répété ses gammes au moment de composer cet album. Pour une première livraison, on saluera la justesse technique, l'exécution, le son et la bonne tenue de route des morceaux qui devraient ouvrir pas mal de portes au groupe. En revanche, toute prometteuse que soit leur carte de visite, il s'agira de se forger une identité un peu plus marquée dans le futur.

L'album dans une coquille de noix :A défaut de casser la baraque, vous pourrez toujours casser des verres en leur passant "Rejected Gods"

0 Comments 09 septembre 2014
Whysy

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