Pour cette édition 2018 du Download Festival France, c'est notre photographe Alexandre qui s'est rendu sur place pour couvrir l'évenement. Découvrez ci-dessous ses quelques ressentis, ainsi que quelques photos.

Powerwolf: Le groupe Powerwolf est le premier de ma longue liste des concerts prévus pour le download, et ça commence très bien. En effet les allemands, qui au passage parlent très bien français, on su mettre l’ambiance avec leur métal assez proche de l’univers d’Ozzy (tête d’affiche du soir). Le groupe interagit bien avec le public qui est très réceptif.
Petit info exclusive, ils nous annoncent un Bataclan le 25 octobre.
Seul petit défaut, pas du tout d’évolution par rapport au show du Hellfest de l’an dernier.

Alestorm: Si vous n’avez jamais vu Alestorm, vous risqueriez d’être surpris la première fois. L’univers du groupe tourne autour de la piraterie (albums, clips...) mais sur scène c’est tout autre chose. L’affiche au fond de la scène est composée d’une banane avec une tête de canard (assez bizarre à imaginer), le tout sur un fond très coloré. On se demande si l’affiche n’a pas été faite par un enfant de 8 ans sur Word.
Le groupe arrive et donc pas de pirates, mais des mecs habillés plutôt normalement (à part le chanteur vêtu d’un kilt mais ça reste simple quand même). Donc pas de pirates mais une bonne bande de potes venu s’amuser et foutre un sacré bordel sur ce festival plutôt sage. C’est un défilé de costumes qui slame pendant toute la durée du concert. Tout le monde danse et chante sur la musique d’Alestorm qui donne envie de faire la fête. Sur la reprise de la chanson Hangover, le guitar tech vient sur scène en slip pour jouer de la guitare acoustique, ça montre l’esprit vraiment décalé du groupe.
J’ai passé un bon moment mais 1h de concert c’est un poil trop long car les morceaux sont assez répétitifs.

Ghost: Ghost a ouvert la grande messe du métal sur la mainstage 2h juste avant Ozzy. Le groupe était déjà venu à la première édition du festival, mais cette fois malgré le concert de Ozzy à 50m juste après sur la mainstage 1, la foule était présente. Le groupe vient présenter son nouvel album Prequelle sorti y’a tout juste 2 semaines.

Le groupe s’est enrichi depuis la dernière fois que je les ai vu (Hellfest 2016), maintenant il y a un 3e guitariste (à la rythmique mais pas très présent finalement) et 2 femmes au clavier/choeurs. Même si leurs visages sont masqués, on remarque très clairement que les 2 Nameless Ghoul qui assuraient la guitare rythmique et soliste ont été changés. Au chant c’est toujours Tobias Forge mais cette fois ci, plus de Papa Emeritus, bienvenue au Cardinal Copia.

Les morceaux s’enchaînent bien, on retrouve les classiques de Meliora, comme From the Pinnacle to the pit, avec son intro à la basse bien puissante. Mais aussi le ténébreux Cirice, tout droit sorti d’un film d’horreur. Et bien sûr le chef d’œuvre He is où le public reprend en choeur le refrain.
Du côté du nouvel album, le choix des chansons est parfait. Sans grande surprise le concert commence par le morceau instrumental Ashes, qui introduit également le nouvel album puis le concert s’enchaîne avec Rats, le premier single. Le groupe joue même Miasma, le meilleur instrumental de l’album et même du groupe. Sur la fin du morceau, Papa Emeritus 0 (le plus vieux des Papa Emeritus et le chef de tous) vient sur scène jouer un solo de saxophone.

Sur le morceau Mummy Dust, une pluie de billets verts à l’effigie du Cardinal Copia est lâché sur la foule. Un bel objet de collection que j’ai pu récupérer.

Et pour finir en beauté, le morceau Monster Clock, avec en fond sonore, une chorale d’enfants accompagnée des applaudissements du public.

Ozzy: Ozzy Osborne est la première tête d'affiche du festival. J’en attendais beaucoup de la part du Prince Of Darkness pour sa (énième) tournée d’adieu. Malheureusement Ozzy passait juste après Ghost, j’ai donc loupé le début et j’étais assez mal placé. Pour cette tournée, Zack Wylde est de retour avec Ozzy. Techniquement, il est très bon, y’a rien à dire, mais j’ai juste eu l’impression de voir un concert de Zack Wylde. Ses solos hyper techniques et hyper rapides sont assez pénibles au bout d’un moment. Sur Crazy Train il fait un solo de 15 minutes qui est sans âme et ça en devient plus du bruit qu’un solo de guitare. Mes voisins s’ennuient tellement qu’ils regardent plus leur montre que le concert. Ozzy était inexistant, souvent il disparaissait de la scène pour laisser les projecteurs sur Zack. Heureusement la partie rythmique derrière était vraiment bien, surtout le batteur qui avait une sacrée énergie.
Heureusement la setlist était plutôt intéressante avec plusieurs reprises de Black Sabbath (War Pigs, Fairies Wear Boots et Paranoid).
Pour résumer, je suis très déçu de ce concert. Zack Wylde est trop mis en avant et Ozzy inexistant.

Franck Carter : Je suis allé voir Franck Carter un peu en touriste car je ne connaissais pas vraiment (à part les 2/3 titres qui passent de temps en temps sur OUIFM). J’avais entendu qu’il avait fait une très bonne prestation au Hellfest 2017, et en effet, le show qu’il a donné avec son groupe les Rattlesnakes était vraiment excellent. Ils ont une énergie folle sur scène, surtout Franck Carter. Il n’as pas hésité à se plonger dans le public à plusieurs reprises.

En terme de musique, c’est très puissant. Les guitares sont très saturées et la batterie est puissante et te fait headbanger. Du bon hard rock avec des riffs plutôt intéressants.

The Hives : Pour The Hives c’est un peu comme pour Franck Carter je les connaissais que très vaguement, à travers une chanson qui est souvent utilisée pour des films ou des pubs (Tick Tick Boom). Le groupe est arrivé sur scène avec un univers basé sur l’alternance entre le blanc et le noir. Par exemple, chaque musicien a une chaussure noire et l’autre blanche. En les voyant, j’ai tout de suite pensé que c’était un groupe de rock britannique comme Artic Monkeys, donc pas trop ma tasse de thé. Sauf que The Hives avec leurs têtes de boys band britannique ont su remuer la foule. Musicalement c’est du punk fin des années 90 début 2000, donc pas très recherché mais c’est efficace. Le chanteur est même descendu plusieurs fois dans la foule, et est allé au milieu de la fosse sur les épaules d’un festivalier.
Ce n’est pas le meilleur concert du festival mais j’ai passé un agréable moment et l’ambiance fût bonne.

Foo Fighters : J’avais déjà vu les Foo Fighters l’an dernier à Bercy, et ça été une vraie révélation en live. Je m’attendais à encore mieux en festival, et ça été le cas. Ce groupe à vraiment réussi à mettre une super bonne ambiance, surtout Dave Grohl qui était déchainé dès le début avec All My Life qui fait headbanger et sauter toute la foule. Les morceaux s’enchainent vraiment bien sauf quelques petites lenteurs sur les morceaux du nouvel album (Run, The Sky Is A Neighborhood, Sunday Rain et Dirty Water). Sur deux de ces morceaux (The Sky Is a Neighborhood, Sunday Rain) un groupe de 3 choristes sont venus soutenir la voix de Dave.
Le groupe fait également beaucoup de reprises comme Under My Wheels de Alice Cooper, un medley de Another One Bites The Dust, It’s So Easy (à la demande du public suite à la venu des Guns lors du concert des Foo Fighters sur un autre festival), Blitzkrieg Bop et un mélange de Imagine de J.Lennon et Jump de Van Halen, Dave à collé les paroles de Jump sur la musique de Imagine. J’ai mis quelques instant à reconnaitre Jump dans cette version. Taylor Hawkins a également fait une reprise de Under Pressure de Queen au chant accompagné de Dave à la batterie (petit rappel, Dave est l’ancien batteur de Nirvana).
Juste avant le rappel, le groupe à interprété Best Of You, je ne suis pas un grand fan du morceau car je le trouve trop commercial, mais là en live quelle excellente interprétation !
Après plus de 2h15 de concert, le groupe fini par Time Like These et Everlong.
Au bout de 2h30 de concert, je ressors du festival très satisfait, ce show des Foo Fighters était excellent, une super bonne ambiance, le groupe très en forme (même si on ressent quand même un peu de fatigue) et la setlist parfaite avec des morceaux connus et d’autres moins.

Greta Van Fleet : Greta Van Fleet est un jeune groupe avec 1 EP à leur actif, mais ils ont déjà tout des plus grands. A la première écoute la ressemblance avec Led Zeppelin est vraiment très troublante. Avant de venir sur le festival j’ai écouté leur album et ça m’a vraiment intéressé de voir ce que ça pouvait donner en live Et apparement je n’étais pas le seul à vouloir voir l’un des premiers concerts de ce groupe en France car la petite scène du Download était pleine à craquer. A ma gauche, un jeune enfant qui avait à peine 7 ans, qui était venu découvrir le rock des 70’s et à ma droite un vieux papi qui avait 7 ans quand Led Zeppelin a commencé, et qui était nostalgique de revoir du bon vieux rock sans artifice.
Le groupe arrive sur scène sous les applaudissements du public, et à ma grande surprise, ce groupe qui fait du rock vintage est composé de mecs qui ont à peine 18 ans. Malgré leur jeune âge, leur concert fut excellent, un bon vieux rock bien rétro avec une guitare bien saturée, soutenue par une basse bien lourde, une batterie dynamique et précise et une superbe voix. Le guitariste nous fait même un solo gratte derrière la tête, comme Jimmy Hendrix.
Seul petit défaut, le chanteur est légèrement trop en retrait. On le sent encore timide, mais je pense qu’avec le temps il saura s’imposer comme l’a fait Robert Plant.

A la vue de leur prestation et de l’affluence à la Warbird Stage, ce groupe a un bel avenir devant lui. A surveiller de très près.

Volbeat : J’avais déjà vu Volbeat en 2016 au Download et au Hellfest, juste avant Rammstein. Cette fois ci c’est juste avant les Guns N Roses. Autant dire que ce groupe suit l’ombre des plus grands. Ils savent mettre de l’ambiance avec le mélange de métal et et de rockabilly à la Elvis Presley ou Johnny Cash. Malheureusement le show de cette année est exactement le même de celui de 2016 (au millimètre près). Pas de nouveaux morceaux présentés, malgré une annonce d’album prochainement. Concert sympathique mais il ne me marquera pas car c’est du déjà vu.

Guns N Roses : S’il y a bien une tête d’affiche sur qui le Download avait tout misée, c’est bien les Guns N Roses. Ils nous ont promis un show complet de 3h30, et ils l’ont fait (même si le groupe avait 25 minutes de retard). Je les ai vu l’an dernier au Stade De France, et j’avais gardé un très bon souvenir de ce concert. J’étais donc prêt à renouveler l’expérience, mais malheureusement ce ne fut pas le cas. J’ai passé les 3h30 les plus longues de ma vie. L’ambiance était nulle, principalement à cause de petits jeunes qui en avaient absolument rien à faire du groupe. Ils voulaient juste dire qu’ils avaient été dans un festival voir les Guns N Roses. Donc pas du tout d’ambiance, pas de pogos alors que j’étais au milieu de la fosse assez proche de la scène. Quelques slams qui n’avaient absolument pas de sens… depuis quand on slam pendant l’intro de November Rain ? Mes voisins ont passé leur temps à parler de leur vie pendant tout le concert. Au final le groupe a bien senti ce manque d’intérêt du public et ils n’étaient pas à fond sur scène. Concert complètement gâché par un publique pas du tout intéressé.
Sinon la setlist n’a pas énormément changée, toujours les mêmes classiques, avec quelques nouveautés comme la disparition de Whole Lotta Rosie ou l’introduction du nouveau morceau Shadow Of Your Love (présent sur la ré-édition de Appetit For Destruction) complètement méconnue du publique, donc qui n’a pas du tout fonctionné malgré le fait que ça soit un bon morceau.
Le Download ne s’est pas terminé sur une bonne note malheureusement.

Avis général: Pour résumer ce festival, je dirais que l’affiche était vraiment très bien (par rapport aux autres années) mais l’ambiance générale était vraiment nulle. Comme quoi, on peut avoir la meilleure affiche du monde mais si l’ambiance n’est pas là, la magie ne fonctionne pas.
Il y a eu quelques petites améliorations par rapport à l’an dernier, notamment au bar où c’est beaucoup plus fluide (45 minutes de queue l’an dernier pour 1 bière). Le service de navette fonctionne très bien (pratiquement pas d’attente), mais il faut toujours marcher 20 minutes entre la navette et le festival, après 4 jours c’est vraiment la dernière des choses qu’on a envie de faire.