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Vous rappelez vous, amis lecteurs de vos premiers amours?? Une certaine Céline de la troisième C, une Nathalie de la seconde 4 ou l’inaccessible (car il y’en a toujours une) Bénédicte de la classe de votre grande sœur)??Oui il semble que dans la vie comme en métal, une inclinaison naturelle nous oblige à toujours poser la première fois en expérience fondatrice, en repère, en étalon de mesure, voire en comparaison plus ou moins consciente…

C’est en effet ce qui semble arrivé à un grand groupe italien, Thy Majestie, héraut du speed mélodique classieux des années 2000 qui aurait pu espérer une meilleure renommée après 12 années d'existence au service de la création. Le groupe talentueux et inspiré a été desservi par une exposition trop faible et peut être par des changements intempestifs de membres (Trois chanteurs différents pour les trois derniers albums, une telle rotation incessante perturberait n'importe quelle carrière) Quoiqu'il en soit, le groupe poursuit son aventure pour notre plus grand plaisir et revient à ses premiers amours, une saga conceptuelle épique autour d’une grande figure historique, ShiHuangDi, le conquérant fondateur de l’empire chinois en 221 avant notre ère.

Figure mégalomaniaque et fondatrice de la Chine antique, cet empereur a initié la construction mortifère de la grande muraille et s’est rendu immortel par son mausolée grandiose gardé par une armée de statues en terre cuite. Cette huitième merveille du monde révèle autant la démesure chimérique du tyran que la qualité artisanale et le savoir faire artistique de cette civilisation incomparable. C’est toujours assez révélateur dans les thématiques métalliques, de voir les conquérants sanguinaires honorés au détriment de figures révolutionnaires émancipatrices du genre humain. Combien d’albums sur Charlemagne, Alexandre le Grand, et pour revenir à Thy Majestie Jeanne d’Arc et Guillaume le conquérant imposent l'idée que l'Histoire est une succession de grands personnages dont la construction historiographique permet d'éluder le caractère décisif des mouvements collectifs.

Or, l'’histoire ne peut s’appréhender comme une simple compilation de biographies, vision étroite et individualiste de l’évènement même si la réduction à l’individu est confortable et idéologiquement partisan. Enfin, il ne faut pas se plaindre, aucun groupe n’a eu l’idée d’encenser Napoléon, enfin j'espère!)
Le choix de Thy Majestie est cependant original et évocateur. La puissance suggestive des mélodies accompagnent excellemment cette épopée métallique. Pas de narrations, interludes récités qui généralement échouent (Rhapsody et Lee) mais des compositions dramatiques qui régalent l'amateur d'ambiance, de chevauchées et de fresques antiques.

Cinquième album après un Dawn mitigé qui avait vu la formation tenter une légère expérimentation plus agressive (ils ne s’étaient pas mis au grind death non plus) les Italiens ont cette année renoué avec leurs racines, leur savoir faire passé ce qui s’apparentera pour certains grincheux à une facilité, voir un opportunisme. Mais on ne saurait reprocher aux vétérans du Speed Metal transalpin de se faire plaisir en composant ce qu’ils affectionnent, surtout que ShiduangHi est une réussite qui ne tente pas une vaine relecture nostalgique de leurs précédentes oeuvres. L'atmosphère générale ne se tourne pas comme à l'accoutumée vers un speed héroïco-médiéval (The Last Power, Hastings, et Jeanne D’arc) trop marqué par l’empreinte Rhapsodienne. Ce nouvel album est plus moderne, dans son approche même si le thème conceptuel est tiré du passé et qu’une dimension épique (Sibling of tian, Walls Of The Emperor) transparait inexorablement de certaines compositions.

Album résolument ambitieux, ShiHuangDi est marqué par des interludes orchestraux de toute beauté, il convient réellement de mettre en exergue ce savoir faire digne de Rhapsody of fire, Hé oui amis lecteurs sourcilleux, tu as pu voir en de multiples lignes, commentaires et chroniques le terme d’orchestration grandiose galvaudé Sache qu’ici, il n’en est rien, Quenini, je pèse mes mots: Thy Majestie mérite un tombereau d’éloges sur ses qualités instrumentales.Under the same sky est une merveille orientalisante qui restaure la pompe curiale de l’empire du milieu et certains morceaux sont si intenses qu'ils en sont filmographiques comme l'inquiétant Huanghun ou le poignant The End Of The Days prélude à un Requiem conclusif déchirant.

Thy majestie revient avec un opus de toute beauté, il tient enfin l’album qui pourrait l’imposer comme un grand du genre dans une veine Dragonland, Kamelot avant The Black Halo, où une finesse transparaît dans le jeu mélodique et un chant grandiloquent manié avec classe par Taormina ,nouveau venu dans la formation. Cette recrue est une sublime acquisition qui apporte aux lignes vocales une implication manifeste et maniérée.

Thy Majestie compose avec ShiHuangDi une fresque captivante et exigeante: pas de facilités mais un speed efficace magnifié par des développements ouvragés (progressifs?) qui satisferont les amateurs exigeants. Loin d’être un simple retour à la période pré Dawn , cet album au choix exotique du sujet m'a profondément séduit par se voix et son approche épique.

PS: Je profite de cette chronique pour lancer un appel à mon premier amour, Delphine.G du lycée Cr..Ah Chérie comment ça va? Oui tu vois je rédige une chronique pour Heavylaw, non ne lis pas..BOUM!!!!


Note de Miss 1,984: Le chroniqueur s'étant pris une enclume sur la tête par inadvertance, il sera indisponible les prochaines semaines.

0 Comments 14 septembre 2012
Whysy

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