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Une poupée vêtue de noir tenant entre ses mains une amaryllis, le tout baignant dans une atmosphère ténébreuse. Avec Silent Scream, Elysion, jeune formation grecque, a voulu miser sur l’esthétisme. L’on ne pouvait en effet rêver meilleure couverture d’album pour attirer l’attention des curieux dans les rayons de disques. Serait-ce un nouveau groupe de metal gothique ? Oui ! Et un énième groupe de gothic metal à chanteuse ? Gagné ! Maintenant, il reste à savoir si à l’écoute du premier album du quatuor grec, ce dernier réussit à tirer son épingle du jeu dans un style qui ne surprend plus guère de nos jours.

Malheureusement, je me dois de répondre négativement à mon interrogation, au risque de plomber légèrement le suspense. Non, Elysion ne marque guère par son originalité, c’est certain. Les Grecs ont repris une formule passée à la postérité grâce à des groupes tels que Theatre of Tragedy, Tristania, Lacuna Coil ou encore The Gathering, qui en ont posé les jalons. Certes, tous les ingrédients sont réunis pour passer un agréable moment : le chant de Christianna, omniprésent, est loin d’être inintéressant tant son timbre est agréable à l’écoute. La production, puissante, a été dévolue à l’ingénieur du son Ted Jensen, qui n’a plus rien à prouver après avoir produit quelques pointures du genre (Iron Maiden, Dream Theater, entre autres). L’ensemble se révèle plutôt homogène (à part peut-être le dernier morceau, Erase Me, misant un peu plus sur les ambiances), la musique accessible, voire trop. Les mélodies sont assurément accrocheuses, les refrains entraînants (Never Forever, Bleeding) mais l’on ne s’écarte pas de l’idée que tout cela se révèle assez lisse, plat. Et ce ne sont pas les quelques légères touches d’électro utilisées dans certains morceaux (les notes énigmatiques égrenées par un clavier dans Don’t Say A Word, le chant trafiqué rappelant le groupe Evanescence dans Walk Away) ou les apparitions furtives d’un piano (Weakness In Your Eyes, Far From the Edge) qui vont changer les choses.

Trop gentillet, lassant au bout d'un certain nombre d'écoutes et inhibant de ce fait la durée de vie de l'album, ce dernier ne marquera guère les esprits. Pourtant, cet album a des atouts indéniables et conviendra, j’en suis sûr, aux amateurs du style. Mais il manque cette petite touche personnelle qui permettrait au groupe de se démarquer de la masse. Peut-être trouveront-ils plus d’inspiration dans un futur proche, et c’est tout le mal que l’on leur souhaite, afin de pouvoir rivaliser avec les plus grands.

6,5/10.

0 Comments 07 février 2010
Whysy

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