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Déjà le 3e album pour les hollandais de Textures, et force est de constater qu’à force d’albums d’excellente qualité, ces 6 musiciens jouissent déjà d’une terrible réputation dans le milieu. En plus d’être des techniciens hors pair et d’excellents compositeurs, ces jeunes possèdent un grand sens du feeling et essaient d’apporter un souffle nouveau à l’extrême technique et progressif. Si l’influence des géants Meshuggah reste perceptible, « Silhouettes » affirme la personnalité de Textures, et son ambition de se démarquer. Si les deux premiers albums affirmaient déjà un potentiel intéressant, ce nouveau disque hisse enfin le groupe au niveau supérieur. Tout concernant ce nouvel album impose le respect : qu’il s’agisse de la parfaite production, que de l’excellent niveau de composition, que de l’incroyable rigueur musicale et de l’interprétation sans faille.

Textures est un groupe mature et s’affirme au fil des albums. Avec « Silhouettes », le groupe propose une musique très progressive articulée autour d’une base moderne, très extrême et brutale à laquelle se greffent diverses influences allant du jazz à l’ambiant. Il en résulte une musique texturée et très riche en sonorité, elle possède d’ailleurs différents niveaux de lecture. Si les musiciens seront ébahis par l’aspect extrêmement technique de l’ensemble, les mélomanes eux, seront comblés par le contraste saisissant entre des parties extrêmes très froides, couplées à des passages atmosphériques à couper le souffle. Les ambiances s’enchaînent naturellement et illustrent à merveille les concepts lyriques développés par le groupe. C’est-à-dire représenter, à l’aide de paysages musicaux, les contrastes entre le chaos et la sérénité, ou la nature et la machine. C’est alors que l’enchaînement d’influences et d’univers musicaux gagne toute sa crédibilité.

Textures signe peut-être son album le plus abouti dans sa construction. Ainsi, les mélodies, les riffs brutaux et les doux arpèges atmosphériques forment un magma musical intense et riche en perturbation (cassure rythmique, aspect progressif). Les chansons semblent prendre vie et évoluer de manière autonome. Comme toute musique progressive, ce « Silhouettes » demande beaucoup de temps avant d’être dompté, car en plus d’être un album intense d’un point de vue musical et technique, il s’avère très intelligent dans sa construction. En effet, le groupe va alterner les chansons brutales avec d’autres plus atmosphériques afin de présenter au mieux toutes les facettes de son caractère. Ainsi l’ouverture « Old Days Born Anew » présente les grandes lignes musicales et l’esprit de cette musique : une chanson rapide et violente entrecoupée de passages atmosphériques et de mélodies discrètes, mais poignantes.

Ainsi, si « Old Days Born Anew » ou l’excellente « The Sun’s Architect » développent l’aspect très « métal » , d’autres comme « Awake » ou « Messengers » se posent en véritable coup de génie aux influences Devin Townsend pour la première et Pink Floyd pour la seconde. « The Sun’s Architect » illustre à merveille le caractère progressif par son alternance d’ambiances violentes/calmes entre son break atmosphérique et sa reprise hyper agressive. Il faut avouer que le vocaliste est l’une des surprises majeures : Eric Kalsbeek est incroyable quelque soit le type de chant utilisé. Qu’il s’agisse de la voix criée absolument énorme, jouissive et vraiment maîtrisée, que le chant clair (utilisé avec beaucoup de soin) magnifique aux différentes tessitures et saturations. Il rend ces passages atmosphériques sublimes ! Comment ne pas succomber à « Awake » ou « Messengers » ? De même, la dernière piste « To Erase A Lifetime » (peut – être la plus progressive) est un véritable moment de bravoure. Une pièce épique qui se termine sur un set de batterie unique. Les mots semblent superflus pour en parler.

Cela ne fait aucun doute, « Silhouettes » est un album absolument génial, et ce à tous les points de vue. Moins monolithique qu’un Meshuggah tout en étant plus mélodique et atmosphérique, Textures a trouvé sa voie et s’y épanouit. Les musiciens se font plaisir et laissent libre-cours à toutes leurs folies : les polyrythmies de « Laments Of An Icarus » ou « State Of Disobedience » ou ce chant clair envoûtant. Et, le plus impressionnant peut-être, c’est qu’à l’écoute de ce 3e album, on sent que Textures peut encore aller plus loin ! L’un des meilleurs espoirs de l’extrême progressif, ces jeunes ont de l’avenir.

…TeRyX…

0 Comments 03 mai 2008
Whysy

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