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Après presque 10 ans d’absence en France, SIRENIA  étaient de passage à Paris dans la toute petite salle de la boule noire pour la sortie de leur dernier opus Arcane Astral Aeons, remarquablement bien accompagnés le temps d’une tournée par leurs compatriotes Norvégiens de TRIOSPHERE.

En ce lundi 05 Novembre 2018, 18h45, une longue file d’attente s’étire le long du boulevard Rochechouart. Je suis très surpris par l’affluence de ce soir, avant de vite me rendre compte que les participants au concert de la boule noire se mélangent avec la file d’attente de ceux de la Cigale, située une porte après, et accueillant ce soir Shaka Ponk.

Le temps que chacun se répartisse dans sa bonne salle, MIND WHISPERS ont déjà attaqué leur set.
Ces Français originaires de Bergerac et Lorient se présentent sur le papier comme un groupe de death mélodique atmosphérique.
Difficile pour moi de donner un avis objectif de cette formation, au vu de leur style complétement à l’opposé de ce que j'écoute et de ce qui va suivre sur l’affiche.

Je découvre un Death assez brouillon, aux guitares lourdes parfois hésitantes, entourant un chant hurlé mais plutôt bien en place.
Le côté mélodique ne s'entend que sur de rares passages, et hormis sur une intro planante assez sympa, on passe complètement  à côté de l'aspect atmosphérique, et ce malgré la présence d’un clavier sur scène. Peut-être est-ce lié au mixage mais il ne reste finalement que le Growl et les riffs bruyants qui tournent souvent en rond.

Néanmoins les musiciens prennent les choses avec beaucoup de plaisir et de sérieux, à l’image du chanteur qui fait de son mieux pour capter l’attention du maigre public réparti dans la salle. Le pari semble gagné, les quelques amateurs du genre ont l’air de plutôt apprécier cette petite demi heure allouée au death.


Changement de cap et grosse surprise avec l’ovni PARATRA venu de Mumbai en Inde. Ce sont donc quatre indiens qui montent sur scène : un batteur, un chanteur, un guitariste très probablement fan de dimebag darrell et un sitariste…
Pour reprendre leurs mots, le groupe se qualifie d’electronic rock band, au style frais et énergique, mêlant rock, electro, metal, fusion et dance….. heuuuuu… ouais ??

Finalement c’est une bonne surprise. Le contraste métal/Sitar est déroutant dans un premier temps, mais leur musique rythmée devient très vite entrainante.

Les acteurs sont complètement habités par leur sujet,  la sitar est omniprésente que ce soit en solo ou pour accompagner les gros riffs, et l’aspect electro n’est pas du tout mis en avant ce qui permet de profiter de la superbe voix du chanteur.

Même s’il est certain que je ne serai jamais fan, les a priori ont été vite laissés de côté et cette demi heure s’est agréablement déroulée grâce à l’audace de ce groupe qui a su remarquablement faire le mélange des genres.


Après de longues balances, il est temps de passer aux choses sérieuses avec  TRIOSPHERE.
Les norvégiens qui n’ont rien sorti depuis quatre ans ouvrent leur show sur My Fortress, le son est énorme même si du point de vue micro les réglages ne sont pas tout à fait au point, et il faudra attendre quelques titres avant qu’on puisse entendre parfaitement la voix de la sublime ida Haukland.

Hormis ce petit détail, rien à redire de cette prestation de qualité. Comme à leur habitude  tout est carré, il n’y’a pas le moindre faux pas, et après une dizaine d’années d’existence on sent le groupe très pro, mature et posé.

Les guitaristes œuvrent sur de sublimes instruments de la marque finlandaise Amfisound. Les deux guitares et la basse taillés en pointe façon kingV,  apportent visuellement une touche d’agressivité qui vient parfaitement s’associer à leurs riffs puissants et incisifs.

La Setlist  est presque entièrement dédiée à  the heart of the matter  leur troisième  et dernier album en date sorti en 2014, dont on peut apprécier en particulier le tube speed "Steal away the light", l’epique "The heart’s dominion" ou l’atmosphère douce et puissante de "Breathless".
Le percutant "Driven" est le seul rescapé de l’album the road less travel.

Les 45 minutes offertes au groupe passent évidemment très vite même si la setlist composée d’une dizaine de titres est enchainée sans temps morts, ida écourtant  ses temps de paroles et ne bavardant que très rarement entre les chansons. La communication passe essentiellement par la musique, et le public qui peine toujours à remplir la moitié de la salle apprécie le show à sa juste valeur en participant sagement mais surement.
Très belle prestation de Triosphère, qui je l’espère nous reviendront plus longuement pour la sortie d’un album. En tout cas aucune communication faite à ce sujet.


Je me suis essentiellement déplacé pour Triosphère et je ne suis pas décu, mais même si ils on amplement fait le boulot, le public lui, est bien présent ce soir pour SIRENIA.
Les balances sont vite torchées, et le retard accumulé est rattrapé pour que la tête d’affiche débute à l’heure prévue.

Je ne connaissais absolument rien de ce groupe avant de m’imprégner des derniers albums quelques heures avant ce concert. Deux derniers albums justement où figure au chant une Française, la pétillante Emmanuelle Zoldan, chanteuse mezzo-soprano de formation lyrique, qui mérite largement sa place au sein de cette formation étiquetée métal gothique symphonique,  et qui dès son entrée capte toute l’attention sur elle.

Les samples d’orchestrations ne sont pas surexposés, ce qui permet d’apprécier le travail des musiciens, et hormis le lead-guitariste au centre que l’on entendra que trop faiblement tout le long du concert, les conditions sonores sont parfaites.  L’ensemble est très pro, et sous l’impulsion d’Emmanuelle rayonnante et tout sourire , on sent d’emblée beaucoup d’énergie et un réel enthousiasme de la part de l’ensemble des acteurs. On remarque également une bonne cohésion au sein du groupe, à en voir les regards complices qu’Emmanuelle adresse aux musiciens en passant régulièrement de l’un à l'autre.

De part et d’autre de la scène, nous avons le pilier fondateur Morten Veland, vissé sur la droite en véritable stéréotype du norvégien, le grand viking costaud, qui dégage une espèce de force tranquille à la Basse, et entre deux bières gère aisément ses parties de chant guttural. Et complètement sur la gauche, le dernier arrivé dans le groupe et deuxième français sur scène (cocorico) Nils Courbaron, tout en maitrise et technicité à la guitare, qui passe également derrière le micro pour assurer le chant clair sur quelques titres.

La setlist, qui met forcément à l’honneur le dernier album avec de très bons titres comme "in styx embrace" ou "the queen of lies", s’articule principalement autour de la période la plus récente du groupe, et propose naturellement les singles "Dim days of dolor" et "Into the night". Les fans de la première heure néanmoins ne seront pas oubliés avec quelques anciens titres placés surtout en fin de set.

Chaque intermède est l'occasion pour la chanteuse de nous adresser quelques mots en Français et forcément plus personnels, exprimant toute sa joie de tourner sur sa terre natale, et nous remerciant d'être un public à la hauteur de la réputation qu'elle fait de nous en Norvège !
Malheureusement cela semble une belle formule de politesse au vu du public qui peine à remplir la moitié de cette petite salle, et malgré que l’assistance soit relativement réceptive aux appels lancés depuis la scène l’ambiance n’est pas des plus torrides.

Malgré tout, cela n'entache en rien l'enthousiasme du groupe qui se donne à fond, à tel point qu’on arrive bien trop vite au terme de ce concert après un rapide rappel de deux titres et une petite heure de show seulement.

Excellente soirée donc  passée en compagnie de ces Franco-Norvégiens qui pour moi n’étaient à la base qu’une pâle copie de groupes tels qu’Epica ou autres Nightwish, mais qui finalement révèlent une véritable identité et méritent leur place en haut de l’affiche, majestueusement précédés par Triosphère en co-affiche de luxe.

Setlist SIRENIA (source setlist.fm):
In Styx Embrace/ Dim Days of Dolor/ Goddess of the Sea/ Queen of Lies/ Elixir/ Asphyxia/ reasure n' Treason/ Into the Night/ My Mind's Eye/ The Other Side
The Path to Decay/Sister Nightfall


Soundchaser@Heavylaw

Remerciements :
Sog@Heavylaw
Magali - Sounds like hell Productions  http://www.facebook.com/slhproductions
Photos : ®Jerôme Manceau




0 Comments 17 novembre 2018
Soundchaser

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