Estatic Fear, ce groupe, enfin cet homme de génie et au-dessus de tout metal… Décidément, je n’arrive toujours pas à trouver les mots exacts pour exprimer toute la beauté, toute la magnificence de leur musique…Enfin, je vais tout de même essayer de vous présenter de manière convenable leur premier album, Somnium Obmutum.
Malgré cette courte tracklist, Somnium Obmutum est néanmoins un album à part entière (sa durée de plus de 56 minutes le prouve). Ce premier opus est né de l’idée d’associer des mélodies classiques, médiévales même pour certaines, et un doom gothic metal traditionnel, le tout assemblé en un mélange instrumental de piano, de flûte, de luth et de violoncelles, Car Estatic Fear c’est avant tout instrumental. Et Somnium Obmutum nous le prouve. Le chant reste clairement en retrait, il n’y a aucune voix claire, hormis lors de courts passages avec une voix féminine dans le morceau éponyme, seule une voix black et une voix death alternent, comme c’est le cas dans A Sombre Dance, sauf qu’elles ne sont pas là systématiquement, et dans la plupart des morceaux, elles assurent plus une litanie qu’un chant.
Rah par quoi pourrais-je commencer pour vous décrire ces mélodies encore une fois uniques et ensorcelantes ? Bon une fois n’est pas coutume, je vais suivre l’ordre de la tracklist…
Petite intro à la guitare aux accents médiévaux, Des Nachtens suss Gedone nous offre une première approche toute en douceur, apaisante comme sait si bien le faire la musique d’Estatic Fear, et nous montre un aperçu de la complexité des mélodies qui savent conserver, lorsqu’il est nécessaire, une certaine légèreté, comme c’est le cas pour cette courte ballade. Car Estatic Fear, ce n’est simplement une musique épurée et légère. Elle peut aussi se révéler puissante, profonde et complètement saisissante comme nous le prouve par la suite, le second morceau, Somnium Obmutum. Représentant par sa durée (32 minutes et 15 secondes pour être précise) la moitié de l’album, le morceau éponyme reflète également toute la magie d’Estatic Fear et si je devais vous conseiller un seul titre sur les deux albums pour représenter l’essence du groupe, ça serait sans aucun doute celui-ci. En effet, Somnium Obmutum allie la puissance des guitares et des voix à celle d’instruments acoustiques tels que l’orgue, le luth, la guitare sèche ou encore le piano, instrument incontournable chez Estatic Fear et qui amplifie toute la beauté et la mélancolie des mélodies. Mais non content d’associer des instruments très divers, Somnium Obmutum (je parle toujours du morceau) introduit également des passages doux, rêveurs, permettant de mieux apprécier la reprise puissante des guitares, de la basse, de la batterie et des voix…Cette alternance entre ballades médiévales qui calment le jeu avant que l’on soit submergé par la force des passages plus doomesques, interludes au piano qui apportent une mélancolie qui vous saisit jusqu’au sang et voix féminine pure est la marque de fabrique d’Estatic Fear et ce qui le différencie et le place au-dessus des autres.
Le troisième morceau, As autumn calls , est complètement instrumental. Sur un fond de pluie, la mélodie est guidée par un instrument que l’on n’avait pas encore entendu, une flûte, celle-ci étant alliée à des violons qui restent en retrait. Servant de transition entre les deux gros morceaux de l’album, As autumn calls apparaît plus comme un prolongement de Somnium Obmutum que comme un morceau à part entière.
Enfin, the last but not the least, Ode to Solitude, l’autre pilier de l’album avec ses 18 minutes 30. Là encore, on retrouve l’alternance caractéristique d’Estatic Fear entre passages calmes et parties puissantes, entre instruments acoustiques et guitares électriques/basse/batterie. On commence par une de ces douces ballades à la flûte et à la guitare dont le troubadour Kogler a le secret…Mais qu’entends-je ? Du clavecin…Tor, dieu du metal, existe-t-il un homme plus doué et plus inventif que ce troubadour sur cette Terre ? A nouveau, piano et passages doomesques surpuissants, puis petit passage tout doux tout chaud, pendant lequel on s’imagine au coin du feu, la neige tombant à gros flocons dehors, et grignotant des châtaignes grillées en caressant le chat roulé en boule sur les genoux…Whoops, je m’égare là…Bon reprenons…Après ce passage donc, arrive une partie très rythmée, sans doute la plus rythmée de tout le répertoire d’Estatic Fear, parfaitement réussie (comment aurait-il pu en être autrement ?). Puis retour au calme avec une interlude piano/flûte absolument sublime… Dernière apparition des voix, des guitares électriques et de la batterie qui laissent place à la flûte, aux violons et au piano pour clore cet album de façon magnifique…
Vous pensez peut-être que l’album se ressemble, c’est peut-être ce que laisse croire ma chronique…Il est tellement difficile de trouver les mots appropriés… Mais ce n’est absolument pas le cas, on ne se lasse jamais, chaque morceau est unique et possède sa propre beauté… En espérant qu’il vous plaira autant que A Sombre Dance et qu’il vous fera ressentir autant d’émotions qu’à moi, je vous souhaite une très bonne écoute...
~ La Dame à la Licorne ~
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