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La glorieuse et mystérieuse Irlande, sa magie et ses contes, ses guerres et son histoire, ses paysages verdoyants et sa bière gouleyante… Un pays qui sait flatter l’imaginaire, et qui exerce souvent sur nous beaucoup de fascination ! On se dit alors que d’une destination aussi évocatrice ne peuvent provenir que de merveilleux combos… Car combien de fois avons-nous pu remarquer l’importance et l’influence qu’exerçait l’environnement sur les musiciens ? Encore plus dans un style comme le Metal, qui comme chacun sait, n’a pas peur de mélanger les héritages culturels et les instruments traditionnels à la puissance et au son plus moderne des guitares.


Primordial, comme les plus perspicaces d’entre vous l’auront deviné à la lecture de cette introduction, nous vient justement tout droit d’Irlande. Ce groupe, sous la houlette de son charismatique leader Nemtheanga, a débuté à la fin des années 80. Malgré une imagerie et des textes très proches du viking ou du pagan metal, inspirés par l’Histoire ou la mythologie, le groupe se complaisait sur ses premiers albums dans un style relativement proche du black Metal, et souffrait des problèmes habituels que posent une production approximative et des tensions internes… Ce ne fut qu’en 2000, avec son troisième album, que Primordial put enfin briser ses dernières entraves, et nous apparaître dans toute sa puissance, son talent et sa majesté !

« Spirit the Earth Aflame » est incontestablement la pierre angulaire de la carrière du groupe. Primordial y affirme avec plus de force et de conviction que jamais son style unique. Délaissant le côté extrême de sa musique, nos guerriers irlandais préfèrent laisser s’exprimer des guitares plus heavy, chantantes et mélodiques. Desservi par un son clair et lumineux et par une production à la fois bien nette et puissante, privilégiant le chant clair et les narrations épiques aux hurlements black (que l’on retrouve cependant sporadiquement, et merveilleusement bien intégrés), le groupe atteint ici une maturité parfaite, et prouve qu’il maîtrise parfaitement toute l’étendue de son propos.

Et cet album, bien plus accessible que les précédents, repose en fait principalement sur un hymne : « Gods to the godless ». Ce titre est vraiment l’indispensable de la discographie des irlandais et représente le groupe à son meilleur, avec des rythmiques saccadées, des changements de rythme salvateurs, une ambiance épique exaltante (le chant y est pour beaucoup), des solos transcendants, bref.. ; que du bonheur ! On ne pourra que regretter que la suite de l’opus ne propose plus de titres du même niveau…

Le milieu de l’album est en effet légèrement plus mou, avec des titres comme « The Soul Must Sleep » par exemple, qui propose une fabuleuse montée en puissance sur 6 minutes, mais qui n’explose jamais vraiment. Les titres suivants s’enchaînent, l’exécution est toujours parfaite et les riffs de qualité… Mais, trop d’homogénéité, pas assez de cassures dans le rythme ? Malgré soi, l’attention faiblit… Et l’on ne se ressaisit vraiment qu’à l’arrivée des chœurs et du chant black de « Glorious Dawn » et surtout pour la grandiose instrumentale « The Cruel Sea », concentré de magnifiques ambiances, composée de riffs black grandioses et de soli étranges, qui retranscrivent à la perfection les sentiments humains face à cette menaçante et infinie étendue d’eau et les ténébreux mystères qu’elle recèle…


Aucune comparaison réellement pertinente ne me vient à l’esprit pour définir clairement le style du groupe (ce qui est plutôt bon signe), mais ce que je peux affirmer, c’est que les fans de vieux heavy, de doom épique, ou de viking metal auraient tort de ne pas donner leur chance à cet album, dont la teneur épique peut parfois prendre aux tripes, tant l’on sent Nemtheanga sincère et concerné par la teneur de ses textes ; un vrai conteur... Chaque morceau pris à part est captivant, on regrettera donc d’autant plus l’homogénéité de l’ensemble qui rend l’ambiance moins pénétrante qu’elle n’aurait pu l’être autrement… Mais ne vous fiez pas à ma relative sévérité, cet album reste un très grand cru de viking Metal, que je me suis passé en boucle ces dernières semaines avec beaucoup de bonheur ! A découvrir, ne serait-ce rien que pour la majesté et la puissance d’un « Gods to the godless », hymne païen proprement saisissant et inoubliable.


Gounouman


PS : A noter la présence, en bonus track, d’un vieux titre présenté sous une nouvelle version, « To Enter Pagan ». Plus énergique et direct, à chant black, ce titre est assez agréable, et bien meilleur ici qu’en version originale !

0 Comments 01 juillet 2007
Whysy

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