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L’année 2012 est une année thrash metal, vous l’aurez compris. Testament (Dark roots of earth), Megadeth (Countdown To Extinction [20th Anniversary Edition]), Overkill (6 songs), Exodus (Label Showcase), Kreator (Phantom Antichrist), Voivod (Target Earth), Holy Moses (30th Anniversary - In The Power Of Now), Tankard (A Girl Called Cerveza), Vindicator (United We Fall), Lich King (Born of the Bomb), Infinite Translation (Masked Reality). De cette liste évidement non exhaustive et qui ne considère pas les mélanges du style ‘thrash / groove’, thrash / MDM’, ‘thrash / death’ etc etc à coté de très bonnes offrandes de Kreator, Testament et frenchy Infinite Translation il faut considérer le nouvel album des allemands Destruction.

Récemment il m’est arrivé de lire sur un webzine italien un article sur la mort du thrash metal pendant les années 2000 et puis, l’auteur se félicitait d’une sorte de renaissance actuelle où les mastodontes anciens jouent le beau et le mauvais temps. Inutile de polémiquer, chacun aura son analyse. Mon petit doigt me dit quand même que si pendant les années 2000 des groupes comme Megadeth ou Metallica se sont égaré du droit chemin pour sortir des albums à mon humble avis embarrassant ceci ne signifie pas la mort du thrash. Au contraire. Le thrash n’est jamais mort et se porte et se portait toujours bien. Pour preuve je cite l’album de Destruction The Antichrist sorti en 2001. Une bombe pure. Un album qui devrait être sur chaque étagère du « fanboy thrash oriented ». Et si ici il est question du nouvel album de Destruction Spiritual Genocide, avant de l’acheter il vaudrait mieux acheter The Antichrist.

Pour rentrer dans le vif du sujet et en grossissant le trait on peut dire qu’il y a en Allemagne deux façons de jouer le thrash aujourd’hui : Kreator et Destruction. Kreator est un groupe qui a su se réinventer plusieurs fois. Depuis un début ravageur, chaotique, raw, sale, violent, et on a envie de dire presque anarchique de la période (Endless pain, Flag of hate, Pleasure to kill) le groupe a évolué en sortant en 1999 l’album Endorama. Cet album a divisé la critique (justement sorti en cette période ou certains groupes thrash, ne faisaient pas ou plus de thrash). Kreator s’est ressaisi et depuis Violent Revolution avec Enemy of God, Hordes of Chaos et le dernier Phantom Antichrist) ne cesse de sortir du thrash metal de haute volée avec un sens aigu de la mélodie.

Destruction est à l’opposée du chemin. Il est resté fidèle à lui-même en publiant des albums thrash sans compromis, sans fioritures, sans la moindre mélodie. Ou alors il faut la chercher.
Destruction à toujours sorti des albums corrects qui n’on jamais fait crier au miracle jusqu’à la sortie de The Antichrist. Depuis cette date le groupe a sorti des albums à une vitesse relativement soutenue mais il n’a jamais enfoncé le clou. Metal Discharge, Thrash Anthems, D.E.V.O.L.U.T.I.O.N. ou surtout le dernier Days of Reckoning sont bons mais sans aucun supplément d’âme. Ils sonnent comme une leçon bien apprise, bien maîtrisée, mais de la part de Destruction on s’attendait plus.

Aujourd’hui le groupe fête avec Spiritual Genocide ses 30 ans d’activité et il est au meilleur de sa forme. Mike retrouve les moments de gloire de The Antichrist et il est incontestablement un exécuteur de riffs puissants et incisifs. Schmier derrière le microphone retrouve une force et une puissance et une hargne qu’on pensait disparues. Vaaver derrière les fûts tape avec la force d’un forgeron. C’est puissant et jouissif. Rien que le son et la prestation du groupe son convaincants. Le tempo est rapide, on ne respire pas, on ne souffle pas. Comme un boxeur on nous tabasse et on ne peut pas sortir du coin. ‘Cyanide’, ‘Renegaes’ ‘Spiritual Genocide’, ‘Carnivore’, ou ‘Under violent sledge’ sont des assauts frontaux, directs qui ne laissent pas indemne l’auditeur. ‘City of doom’, ‘To dust you will decay’ sont deux titres lents mais que personne ne se trompe : pas de ballade, pas de chichis. Les deux titres sont lents à la sauce Destruction, ici on ne fait pas de prisonnier.
Il faut citer aussi le titre Legacy of the Past où Schmier se livre à un exercice sympathique déjà tenté sur The Antichrist pour le titre Thrash ‘till death. Ici et là le texte est tiré de titres de chansons thrash connues. Ce même titre Legacy of the Past présente la participation de Tom Angelripper (Sodom) et Gerre (Tankard) qui sont venus pousser la chansonnette pour fêter les 30 ans de Destruction.

Voici un album très réussi. Difficile d’accès à une première écoute mais qui comme le vin se bonifie avec le temps. Avec Kreator, Testament, Destructor, décidément l’année 2012 est une année thrash metal oriented.


Note 8,5/10


wanderer

0 Comments 29 novembre 2012
Whysy

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